Imagines ~ Stray Kids

Han ~ Permis de conduire

Tu te redressas sur ton siège, essayant de trouver la position la plus confortable avant de tourner la tête. Ton regard se posa immédiatement sur le jeune homme assis à ta gauche. Ses longs cheveux roux étaient retenus en arrière sur son crâne à cause des nombreux passages de sa main alors que ses yeux en amande fixaient le volant comme s'il s'agissait de quelque chose qui venait d'une autre planète. Il se retourna finalement vers toi, essayant de cacher la lueur d'inquiétude dans ses yeux que tu réussis tout de même à percevoir. Un sourire crispé retroussa ses lèvres avant qu'il ne prenne la parole.

- Je pense pas que ce soit une bonne idée, soupira-t-il une nouvelle fois.

- Han, tu n'as pas arrêté de me dire que tu voulais apprendre à conduire, tu ne vas pas te dégonfler maintenant ?

- Me dégonfler ? Même pas en rêve, sourit-il en essayant de paraître confiant. Mais c'est juste que, je ne pense pas qu'on devrait utiliser cette route, il y a beaucoup de monde.

Tu fronças les sourcils avant de te retourner vers la route qui s'étendait devant vous. La longue étendue de bitume entourée d'arbres était vide, pas un chat à l'horizon. Les quelques entreprises qui la desservaient avait tiré leurs portails pour montrer qu'elles étaient fermées, comme chaque dimanche. Tu entendis le rire nerveu du jeune roux à côté de toi alors que tu te retournais vers lui. Son regard fixait désespérément l'horizon, espérant certainement qu'un véhicule appuierait ses propos, mais il n'y avait que vous.

- T'exagères, tu m'as rabaché pendant des jours que tu voulais apprendre à conduire et maintenant... Je ne te pensais pas aussi poule mouillée ? Le taquinas-tu.

- Ah non ! Rétorqua-t-il quand tu utilisas cette expression qu'il détestait tant. Bon ! Tu l'auras voulu !

Han desserra le frein et plaça ses mains sur le volant avant de respirer un grand coup, essayant de se rappeler ce que tu lui avais montré. Il appuya légèrement sur l'accélérateur de ta voiture, faisant ronronner le moteur, avant de relâcher délicatement l'embrayage. La voiture avança doucement, donnant de légers accoups quand Han relâcha, un peu trop vite, la pédale. Il soupira, évacuant le stress qui habitait ses yeux quelques minutes plus tôt, et tu ne quittas pas son visage joufflu alors qu'il passa sa langue sur ses lèvres pour se concentrer. La voiture était centrée sur la route, il n'avait qu'à avancer et passer la deuxième vitesse quand il s'en sentirait capable.

- La vue te plait ? Demanda-t-il avec un bref regard dans ta direction. Je te vois me matter.

- Je te matte pas, pas cette fois du moins, je vérifie que tu utilises bien le véhicule. Passe la deuxième maintenant, la voiture est en train de crier.

Han s'appliqua pour passer la vitesse pendant que tu ne le lâchais pas des yeux, analysant chacun de ses mouvements, pas seulement pour qu'il n'abîme pas ta voiture, mais aussi parce que tu avais toujours aimé le voir à l'oeuvre. La concentration qu'il utilisait et la détermination pour accomplir toutes ses tâches au quotidien t'avait toujours impressionnée, c'était une partie de lui que tu admirais. La moteur se calma, reprenant un bruit normal, alors que la voiture s'élançait un peu plus, toujours sous le contrôle du jeune coréen. La voiture s'écarta légèrement de sa trajectoire quand Han relâcha son attention pour te regarder mais tu posas une main sur le volant, décalant légèrement le véhicule au centre de la petite route. Il restait confiant en regardant devant lui, te jetant quelques coups d'oeil rapides pour être sûr que tout allait bien.

- Tu t'arrêtes ? Tu sais faire, je t'ai montré avant qu'on échange de place, tu te souviens ?

- Oui, bien sûr je ...

Han baissa le regard vers ses pieds alors que tu te jetais sur le volant pour garder le contrôle et la place au centre de la route. Il releva soudain le regard vers toi, le visage blême et paniqué. Le jeune coréen était tête en l'air et avait souvent l'habitude d'oublier des trucs, surtout quand il était angoissé. Tu soupiras, sans stresser le moins du monde, et lui rappelas la marche à suivre. Mais ton petit copain fut immédiatement prit de panique, alors il appuya sur le frein, comme tu le lui avais indiqué, puis l'embrayage mais enfonça une nouvelle fois la pédale de frein plus violemment. Le véhicule calla net, s'arrêtant au centre de la route alors que Han n'osait plus lacher le volant, ses doigts crispés tenant encore le cuir tandis que ses pieds appuyaient fermement sur le frein et l'embrayage. Il se retourna vers toi, te demandant si tout allait bien, et tu le rassuras avec un sourire. Etrangement, tu n'avais pas eu peur le moins du monde.