Vincent me réveille en hurlant dans toute la maison :
« Je viens d'apprendre que ma meilleure amie était en kiff sur le meilleur ami de sa soeur qui est aussi la petite amie de son meilleur ami ! »
Je grommelle entre mes dents, ouvre les yeux et me lève d'un bond en analysant la phrase que je viens d'entendre.
Comment ça ? Ma soeur lui a dit, pour mon mensonge sur Bastien ? Mais ça fait presque un mois et demi que je lui ai dit !
Je réagis au quart de tour et me mets à courir après lui dans l'appartement. Je finis par le rattraper et par lui sauter dessus, rageuse. Je lui grogne à l'oreille, une fois que je l'ai immobilisé (parce qu'il s'est laissé faire) :
« Arrête, Vince', tout l'appart va être au courant. En plus, ta phrase, c'est du n'importe quoi. Et puis, ça doit faire un mois et demi que je lui ai dit, ou presque, et depuis, je ne suis plus en kiff sur lui.
- Ah bah trop tard, fait-il dans un sourire de satisfaction. On a réservé un café, avec ta soeur et Bastien, pour que vous vous parliez un peu.
- Raaah mais non, non, c'est pas possible ça ! »
Je me lève et libère mon meilleur ami. Il me dit que c'est réservé pour quatre et qu'ils ne décommanderont pas. J'acquiesce, et me dis que, finalement, ce serait une bonne occasion pour passer du temps avec à la fois mon meilleur ami, et à la fois ma soeur.
Je soupire pour la forme et entre dans la salle de bain pour me préparer.
***
Je suis en train de conduire, avec Vincent sur mon siège passager. Nous ne disons pas un mot. Personnellement, j'appréhende un peu, parce que je ne sais pas ce qu'il va se passer avec Bastien. Mais bon, advienne que pourra.
Je me gare sur le parking d'un petit café, puis, soudainement, je me rends compte de quelque chose : ça ne se réserve pas, un café !
Je tourne la tête vers Vincent, qui ne se doute absolument pas de ce qui vient de se passer dans ma tête, et lui assène une petite gifle. Il se retourne vers moi, et se met à rigoler. Agacée, et à la fois amusée par leur idée, je demande à mon meilleur ami :
« Je peux savoir comment vous avez réservé un café ? Alors que ce n'est pas possible ? »
Vincent explose de rire et se perd dans une crise de fou rire. Il ne tarde pas à m'emporter, ici, dans ma voiture, au milieu d'un parking. Il se met à pleurer et à s'étouffer, à cracher et à essuyer ses larmes, et moi je ne sens plus rien. Je sais juste que je suis en train de pleurer, pleurer et encore pleurer de rire.
Puis quelqu'un toque à la fenêtre. Je tourne la tête et, entre mes larmes, j'aperçois ma soeur. Je baisse la vitre et lui demande, entre deux sanglots joyeux :
« Qu'est-ce qu'il y a ?
- Tu veux qu'on échange de couple, peut-être ? »
J'explose à nouveau de rire et repars dans une crise. Ce n'est pas près de se finir.
***
Ma soeur a fini par partir en direction du café avec Bastien. Vincent et moi, on s'est enfin calmés, mais on est comme sur un fil : j'ai l'impression qu'à tout moment, je peux replonger dans le rire. Tout comme lui. Si bien que nous sommes prudents lorsque nous accomplissons chacun de nos mouvements : il ne faut pas se cogner, pas trébucher, pas faire un faux mouvement, sinon, on sait que c'est reparti.
Nous sortons de la voiture et nous dirigeons vers le café. Nous ouvrons la porte, et le bruit à notre entrée, un simple « ding-dong ! » nous oblige à nous mordre la lèvre pour ne pas exploser de rire.
Nous nous mettons sur la pointe des pieds pour essayer de repérer ma soeur et Bastien. Après s'être raidi, Vincent les aperçoit. Il me fait un signe de la tête, j'étouffe un rire, et nous partons dans leur direction.
À mi-chemin, un bout de carrelage un peu trop relevé me fait trébucher, et tomber. Je n'ai même pas besoin de dire que Vincent et moi partons dans un fou rire impossible à arrêter. Je reste au sol, à rire, rire et rire sans cesse. Mes yeux sont à nouveau emplis de larmes de joie, et ça me fait encore plus rire.
Je sens des pas autours de moi, qui font vibrer le sol, et je vois ma soeur faire irruption dans le centre de ma vision. Elle aussi a les larmes aux yeux, mais je ne crois pas que ce soit pour la même raison. Elle s'arrête à mon niveau, avec Bastien derrière elle, et me lance :
« Dire que je t'ai cru, durant toutes ces années, quand tu disais qu'il se résumait à ton meilleur ami pour la vie ! Maintenant, je me rends compte de mon erreur ! »
Puis elle se tourne vers Vincent, et lui hurle :
« Ça fait combien de temps que tu me trompes avec elle, hein ? Gros con ! »
Puis elle fait demi-tour, avec des larmes pleins les joues, les yeux rougis, et s'en va avec Bastien sur ses pas.
Nous, on est plongés dans notre crise de fou rire, alors, avec Vincent, on ne s'arrête même pas lorsqu'elle se retourne pour voir si on est choqués.
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Mon futur-ex-ancien meilleur ami
General FictionLa mort a frappé dans la vie de Gwen... Son meilleur ami (pardon, ex-meilleur ami) est parti, victime d'un accident de voiture. On lui offre une deuxième chance. Saura-t-elle bien s'en servir ? ⁛ Un appel entrant d'un inconnu. ⁛ Une nouvelle inatten...