Reviviscences [La Guerre des Clans - HORIZONS]

🌱 CHAPITRE 9 • Afin que la graine devienne bourgeon

↑ Petite musique pour l'ambiance ↑
Dans l'OST de Ori and the Will of the Wisps, cette musique est la suite presque directe de celle du chapitre précédent. Et pareil, elle illustre bien l'ambiance !
🌱 Bonne lecture ! 🌱

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Non, Nuage d'Hermine n'avait aucune rancœur individuelle pour le Clan des Neiges Grises. Son père allait lui manquer. Sa mère également. Même si elle ne s'était jamais sentie proche d'elle. Œil de Marmotte n'aura, en tout cas, jamais été aussi fusionnelle avec elle que l'apprentie l'était avec Nuage Gelé et Nuage de Grêle. Eux, oui, ils allaient lui manquer. Mais leur place n'étaient pas à ses côtés, et s'ils comprenaient la grande majorité des choses venant d'elle, son choix, jamais ils ne comprendraient, et ils n'avaient pas besoin de comprendre. Personne n'avait besoin de la comprendre, et Nuage d'Hermine ne demandait pas à ce qu'on la comprenne.

Non, elle ne souhaitait pas effacer toute trace de son vécu au Clan des Neiges Grises – son passé n'aura été que bons souvenirs, à un détail près – mais elle comptait pas revenir. De plus, Nuage d'Hermine comptait conserver cette fierté des chats de Clans, car même si elle n'était désormais plus une chatte de Clan, elle en avait été une et cela demeurait indélébile. C'était une des particules programmées dès sa naissance dans la graine, et cela n'avait pas été inculqué par Plume de Bourgeon.

Nuage d'Hermine sautait de roches plates en roches plates. Ce n'était pas une fuite, c'était départ. Et il n'y avait pas besoin d'être excessivement futé pour passer l'épreuve du garde du camp lorsque c'était la nuit suivant la bataille. Elle n'avait pas réveillé Nuage de Grêle et Nuage Gelé non plus. Nuage de Grêle s'était endormie sur ses deux oreilles, comme si elle nageait encore dans le champ de bataille de la veille. Son frère, quant à lui, avait été obligé de prendre des graines de pavot, ne trouvant pas plus le sommeil que Nuage d'Hermine. Autant dire directement que l'effet des graines de pavot n'était pas à contester et qu'il était facile de tirer cette efficacité à son avantage. Nuage d'Hermine s'en voulait presque. Pour référence au regret, elle s'en voulait plus que d'avoir laissé derrière elle les pousses de ciboulettes qui allaient bientôt partir à cause de la prochaine longue saison.

Maintenant, même si la mort de Plume de Bourgeon la pesait énormément (le poids étant immanquablement plus considérable lorsqu'on est seul que lorsque la société dans laquelle on vit nous entoure), la jeune chatte avait ressenti le soulagement qu'elle espérait tant lorsqu'elle avait enfin franchi la limite de son territoire. Par où était-elle passée ? Incontestablement et possiblement sans surprise, par le Sentier des Chamois. Il n'y avait pas que l'hommage à aller rendre là-haut, il y avait aussi la descente de l'autre côté qui lui avait rappelé son existence lorsqu'elle s'y était rendue. Mais la jeune saison faisait que les nuages des sommets demeuraient beaucoup moins consistants, donc la vue était plus dégagée et le chemin mis en avant. Voilà jusqu'où elle était allée : de l'autre côté du Chemin des Siamois.