Ouvrir mes ailes - Fanfiction Dragons/Au delà de la réalité(de CassandraFanFic)

Chapitre 9: L'Île Mélodie

Le chant atroce du bébé dragon résonna dans tout l'avant-poste. Je me réveilla en sursaut, toujours pendue à la poutre. Le petit Chant Funeste commençait sérieusement à m'agacer. Harold avait bien dit qu'il partirait à l'aube, n'est-ce pas ? Comment supporter ça jusqu'à ce que les autres aient fini de se préparer pour partir ?
Grognant, je déplia mes ailes afin de garder mon équilibre tandis que je descendais gracieusement de la poutre. Mes pattes griffèrent le sol de planches, espérant ainsi masquer l'horrible chant du petit Chant Funeste.

Malheureusement, ça ne marche pas. Je gronde et secoue la tête pour tenter de chasser le son horrible qui parvenait jusqu'à mes oreilles. Bon sang, pourquoi les autres mettent-ils autant de temps ?
Je pousse la porte de ma cage et court vers l'entrée du hangar. Une fois sur la piste d'atterrissage, je déploie mes ailes et m'envole vers le dôme d'entraînement. J'atterris à côté des autres Dragonniers et du Chant Funeste. Ingrid l'avait prit dans ses bas.

-Tout le monde est prêt ? demanda Harold.

-Plus que prête ! assurais-je.

Impatiente de me débarrasser de l'horrible bébé dragon, je bondit vers le rebord de la falaise. J'agite mes ailes et griffe le sol. Les autres éclatèrent de rire.

-Tu es pressée, on dirait ! commenta Astrid en grimpant sur Tempête.

-En quelques sortes, oui !

-Et bah moi aussi, grogna Rustik en regardant Garf d'un œil meurtrier.

Pour une fois que je partage le même avis que cette tête de mouton !
Les autres montèrent sur le dos de leurs dragons et nous nous envolâmes vers le ciel. Je volais à côté d'Harold et Krokmou, le plus loin de Garf possible. On était au-dessus des nuages, effleurant la laine des moutons célestes. Auparavant, je n'aurai pas pensé pouvoir les traverser sans être sur mon dragon alors que là, j'étais un dragon !

-Allez, ramenons Garfenyard chez lui ! fit Harold en lançant Krokmou à pleine vitesse.

Je les suivi rapidement, poussant le "cri de joie" que Krokmou avait l'habitude de faire. Ce dernier rigola, et les autres nous rattrapèrent. Nous continuons notre vol vers l'Île Mélodie.

***

Après un long moment de vol, j'aperçoit ENFIN l'île où nous devions aller. Garf avait arrêté de pleurer ou de chanter, personne ne pouvait faire la différence. Nous descendons en silence vers la combe, autrement appelée par Rustik "le gros garde-manger du grand dragon cannibale". Je me pose près d'un Vipère prisonnier d'un bloc d'ambre. J'hésite à faire exploser son cocon, mais je risquerai surtout d'ameuter le Chant Funeste adulte.

-On pose le petit ici et on s'en va, d'accord ? proposais-je.

-Non, Cass', répondit Harold.

Je grogne. Mais arrêtez avec ce surnom, bande de vikings ingrats !

Aucun oiseau ne chantait, aucun dragon ne volait dans le ciel pourtant clair et dégagé. Seuls les faibles cris des dragons prisonniers brisaient ce silence pesant, comme un serpent au milieu d'hautes herbes. Même Garf semblait avoir arrêté son chant, trop occupé à observer ce nouveau lieu. Pourquoi l'avait-on emmené ici ? Ça, même moi me le demandais. D'ordinaire, je n'aurai pas proposé d'abandonner un pauvre bébé dragon sur une île déserte. Qui savait si les chasseurs de dragons allaient le trouver et s'en servir contre eux ? Des protecteurs de dragons attaqués par des dragons, ce serait assez ironique, non ? Mais moi, j'ai une bonne raison. Sauf que les autres ne me comprennent pas. C'est vrai, eux n'ont pas vécu ce que moi j'ai vécu. Ils ne savent pas à quel point c'est douloureux de voir un Chant Funeste, même à peine éclos. Étaient-ils seulement au courant ? Et même s'ils savaient, je me doute bien qu'ils n'auraient jamais abandonné Garf quelque part.