Le reportage

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Je me suis toujours demandé d'où venait ce mythe qui consistait à transformer la neige en un élément romantique et à idolâtrer les peuples vivants dans cette neige parce qu'ils vivent en relation avec les éléments. Et puis, j'y suis allée. Je suis allée dans des endroits où même pas un centième des sept milliards des habitants de cette Terre connaît et j'ai vécu une vit que même pas un centième des sept milliards des habitants de cette Terre n'a jamais vécu et je me suis dit, qu'elle chance. 

L'Alaska tout entier était un secret et, en son centre, s'y trouvait un horizon vaste et tout aussi secret. Moi qui vivais entourée de building, j'y ai découvert la joie de ne compter qu'une dizaine de maisons à des kilomètres à la ronde. J'y ai découvert des gens vivant en total décalage avec le reste du monde, mais était bien plus épanouie. 

A mon arrivée, la première chose que je me suis dite, c'est "c'est vide tout ça". Que du blanc à des kilomètres à la ronde. Et puis, j'ai rencontré les contadins qui m'ont fait découvrir leur manière si atypique de vivre. Une manière qui m'a semblait terriblement extraordinaire et pourtant, nos descendants vivaient ainsi bien avant que nous commencions à vivre de manière urbanisée. J'ai traversé cette nature, tirée par l'unique force de douze chiens, téméraire et mené par un musher hors norme. Nous sommes passées par des forêts enneigées où se trouvaient des animaux vivant sereinement leur vie. Nous sommes passées à travers une avalanche qui voulait nous engloutir, simplement sauvé par le savoir faire du musher et l'instinct de survie de sa meute. Et au retour, alors que je pensais que je ne pourrais jamais revivre une expérience plus folle, voilà que nous avons traversé la mer en furie en ayant qu'un but, arriver. Et nous avons fini par arriver. Et j'ai compris que je m'étais trompé. 

C'est la ville qui est vide car il n'y s'y passe rien. Tout est tellement comprimé que rien ne peut en ressortir sauf si la nature passe en force. La nature a horreur du vide. Tout est à sa place et tumultueux, dangereux et à la fois, serein, sécurisant. Car c'est la nature et qu'il n'y a rien de plus. 

Et dans cette nature, sur ce chemin extraordinaire, j'y ai trouvé ma voie. Nous ne sommes pas obligées en réalité de partir au fin fond de la Terre pour redécouvrir la nature, tout comme nous ne sommes pas forcés de redevenir animal pour comprendre ce monde extraordinaire qui nous entoure. Il suffit simplement d'observer autour de soit et de voir à quel point le monde est agité, à quel point le monde est beau, à quel point le silence est bruyant. En écrivant ce reportage, je me suis demandé pourquoi on avait arrêté d'observer cette nature. Comment en sommes - nous venus à arrêter de regarder ce monde ? Comment sommes nous devenus ce vieux couple qui ne se regarde plus ? Une fleur qui éclot, il n'y a rien de plus beau ... Mais avez vous déjà vraiment vu une fleur éclore ? Je ne pense pas, je vous mets au défi de m'en présenter une. C'est long et lent, ça prend des heures pour qu'elle s'épanouisse et ne s'ouvre à nous et au monde. Mais pourtant, nous devrions avoir le temps de regarder une fleur éclore car cela signifierait que nous regarderions à nouveau ce monde vivre comme à notre première rencontre avec lui.

- Emma Swan -

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