On disait souvent à Harry Potter qu'il avait changer depuis Poudlard.
Mais jamais il n'avait pu le constater de ses propres yeux. Jamais avant de tomber sur cette photo.
Cette photo qui l'avait ému aux larmes. Parce qu'y posaient deux garçons. Deux garçons dont l'un était mort il y a plus de dix ans.
Percy. Percy et ses iris d'écume. Percy et son sourire flamboyant. Percy et sa peau beunie par le soleil.
Un de ses bras entourait les épaules d'un Harry plus jeune aux cheveux ébouriffés, avec des cheveux trop long, des yeux d'émeraude perdu dans le vague, des lunettes rondes et un corps mince.
Tellement différent du Harry d'aujourd'hui, avec ses prunelles vertes incroyablement expressives, son sourire charmeur, ses cheveux coupés court, ses lentilles de contact et les muscles qui roulaient dans sous sa peau. Un Harry qui ne se souvenait plus de l'histoire de cette photo inanimée.
-Tu es prêt angelito ? demanda une coix grave derrière la porte. Ton cousin va t'attendre.
Il sourit en entendant le surnom que Reyna lui avait donné, il y a si longtemps.
-J'arrive, répondit-il.
Il reposa la photo, jeta un dernier coup d'œil à son reflet dans le miroir, appréciant la façon dont ses pectoraux tendaient la toile de sa chemise et sortit.
Sa femme l'attendait dans le couloir.
-Oh, fut tout ce qu'elle parvint à articuler.
-Quoi ? s'inquiéta-t-il. J'ai une tache ? Ou c'est trop peut-être ? Je savais que j'aurais du mettre un tee-shirt normal et...
-Non, le coupa Reyna. Non, ce... c'est... c'est très bien. Tu es très beau.
Elle se glissa entre ses bras et enfouit son visage dans le creux de son cou. Il caressa doucement ses lourdes boucles brunes. L'odeur de son shampoing à la fraise lui parvenait par bouffées.
Putain, qu'est ce qu'il aimait cette fille...
-Moi aussi je peux avoir un câlin ? demanda une voix timide.
Reyna se détacha de son mari et tendit les bras à sa fille dont les immenses yeux brillaient d'innocence et de douceur. Elle s'y précipita et se blottit contre sa mère. Harry se pencha et embrassa chastement Reyna, puis Hylla.
-Tu ne rentres pas trop tard, lui murmura la première.
-Ne t'inquiètes pas pour ça, sourit-il. Tu connais mon cousin. Il va me mettre dehors à la première occasion.
Elle acquiesça doucement.
-Je t'attendrais, souffla-t-elle.
Harry aurait mille fois préféré rester avec elle. Avec sa peau laiteuse, si douce sous ses caresses, ses hanches étroites, les taches de son qui parsemaient son épiderme, ses yeux si immensément profonds et ses lèvres brûlantes de désir.
Il soupira :
-J'ai pas envie d'y aller, grogna-t-il.
Elle rit :
-Allez ! Ça va faire un an que tu ne l'as pas vu !
Il acquiesça, pas vraiment convaincu.
-Qu'est ce que tu vas faire toi ? demanda-t-il, tentant tant bien que mal de repousser le moment où Reyna allait le mettre à la porte.
Il voulait profiter de sa voix grave encore quelques instants.
-Et bien, réfléchit-elle. Je vais coucher Hylla et Albus, sortir Lily du bain dans lequel elle traine depuis une heure, aider James avec sa rédaction, et puis j'appellerais Nico parce qu'il a la grippe en ce moment. Ensuite j'irais prendre une douche et enfin je m'endormirai devant le documentaire sur les manchots empereurs qui passe ce soir à 22 heures.
Il esquissa un sourire presque suppliant :
-Je suis obligé d'y aller ? J'avais vraiment envie de voir ce documentaire.
-Notre merveilleux Survivant aurait-il la flemme ? demanda-t-elle en berçant doucement Hylla contre son coeur.
-Je t'aime, miss Potter, murmura-t-il pour toute réponse.
-Moi aussi, répondit-elle.
Elle lui sourit une dernière fois souleva doucement sa fille qui avait fini par s'endormir dans ses bras et tourna les talons.
-Je t'enregistrerais le documentaire, lui lança-t-elle en riant.
Harry observa un instant son ombre qui ondulant dans la lumière du couloir et, enfilant sa veste, il sortit.
Il dévalait les escaliers de leur immeuble et ouvrit la porte. La vague de froid mordant de la fin de l'hiver le fit frissonner.
Il envia un instant Jason et Piper, en voyage à Athènes, qui devaient profiter du soleil grec toute la journée et se mit en route, se maudissant de ne pas avoir pensé à transplaner depuis l'appartement. Il y avait trop de monde ici, et il ne pouvait se permettre d'utiliser la magie.
《Heureusement que Dudley n'habite pas très loin.》songea-t-il en s'engageant dans une nouvelle rue
Dix minutes plus tard, il se décida à revoir sa définition des mots 《pas trop loin.》
Il s'apprêtait à aller se cacher dans une poubelle pour transplaner discrètement quand quelque chose attira son attention.
Pas vraiment un bruit. Pas vraiment une image. Comme un habile mélange des deux.
Comme un pressentiment qui lui retournait l'estomac. Quelque chose qui l'appelait tout bas.
Qui lui ordonnait de tourner à droite. De le trouver.
Ses jambes le portaient mécaniquement. Son esprit était vide.
Il n'y avait que cette voix qui l'appelait, le suppliait. Cette voix si lointaine et pourtant si familière.
Il déboucha bientôt dans une petite ruelle sombre.
Harry s'avança doucement, curieusement serein. Il y avait quelque chose ici. Mais pas quelque chose de maléfique. Il pouvait entendre la respiration erratique de l'être. Il était là. Partout autour de lui. Omniprésent. Et pourtant si loin.
-Harry, souffla une voix.
À nouveau ce timbre grave et sifflant. Presque suffocant.
-Harry...
Cette voix... Il connaissait cette voix. Il en avait rêvé tant de fois.
Encore un pas dans l'ombre.
Où était la créature que lui parlait ? Qui l'appelait ?
Il voulait la voir.
-Harry...
-Qui êtes-vous ? Où êtes-vous ?
Il avait peur maintenant. Le noir l'entourait. Lui parlait. Le frôlait.
Il voulut reculer mais il ne put qu'avancer.
Comme cette matinée dans la grotte d'Eris.
Nouveau pas dans la nuit sans fond. Son pied heurta quelque chose de mou.
Harry baissa les yeux. Le noir se dissipa, comme par magie.
Un corps gisait à ses pieds.
Le corps d'un garçon.Un garçon à la peau brunie par le soleil. Un garçon sont les épais cils noirs jetaient des ombres fantomatiques sur ses pommettes saillantes. Un garçon dont la crinière brune semblait échapper à toute gravité. Un garçon dont les paupières à demi-fermées laissait entrevoir deux iris d'écume. Un garçon à la respiration hésitante mais bien présente.
-Fuck, souffla Harry.
Il allait poser un lapin Dudley.
-Je t'ai manqué ? murmura Percy.

VOUS LISEZ
La Promesse
Fiksi PenggemarTreize ans plus tard. La nouvelle vie d'Annabeth Chase et ses enfants. Le retour fracassant de feu Percy Jackson /!\ tome 2 de Réunis...