La Promesse

Chapitre 14

C'est pour Samuel_Feujos et Christine5012 qui m'ont harcelé pour que j'en écrive un deuxième en deux jours 😂😂.

La nuit était tombée depuis longtemps.

Mais Philippe ne pouvait pas dormir.

À ses côtés, la forme floue d'Annabeth se tenait le plus éloigné de lui possible.

Il faisait de son mieux pour calmer sa respiration erratique et paniquée. Il voulait qu'Annabeth reste à ses côtés. Il voulait qu'elle s'en aille. Qu'elle soit heureuse.

Il n'arrivait plus à penser. Tout s'embrouillait en lui.

Il l'aimait.

Mais elle n'était pas heureuse avec lui.

Elle en aimait un autre.

Elle lui préférait un ancien mort.

Il serra les poingts et retint ses larmes.

Il voulait s'éloigner. Il le devait.

Annabeth n'avait plus besoin de lui. Annabeth était forte. Annabeth voulait Percy. Percy méritait Annabeth.

Il se leva doucement. L'air frais de la nuit caressa ses pieds. Le parquet grinça sous ses pieds.

Partir. Loin.

Pour ne pas obliger Annabeth à faire un choix difficile.

La préserver. À n'importe quel prix.

Dans un coin de la chambre, une petite valise traînait. Vide.

Philippe hésita. Puis avança vers son armoire. Il attrapa le strict nécessaire. De quoi survivre le temps de trouver un nouvel appartement.

Une larme roula sur sa joue. Il n'avait pas envie de faire ça. Il ne voulait pas la laisser. Il ne voulait pas quitter sa ville. Sa vie.

Toute sa vie était dans cette maison. Rien ne l'attendait plus loin.

Mais finalement, il n'y avait personne pour lui ici non plus. Plus personne.

Il jeta ses affaires dans sa valise et se glissa dans la salle de bains. Il glissa une brosse à dents dans sa trousse de toilette et posa le tout dans son bagage.

La nuit lui donnait un courage qu'il n'avait jamais eu avant. Un courage grisant qui pulsait dans sa poitrine comme les basses puissantes d'une étrange mélopée.

L'obscurité lui donnait des ailes.

Il était libre. Complètement. Rien ne le retenait. Il se sentait ivre. Vivant. Il volait. L'adrénaline qui coulait dans ses veines éclaircissait le noir de la chambre. Le clair de lune brillait.

C'était une belle nuit.

Il avait envie de courir. De partir. De pleurer. De rire.

Il était fort et faible. Il était roi et sujet. Il était maître et pourtant esclave. Il était lui. Dans sa forme la plus pure.

Il ferma précipitamment sa valise. Il avait l'impression d'étouffer maintenant.

Il fallait qu'il s'éloigne.

Il ne pleurerait pas. Pas tout de suite en tout cas.

Il sortit de la chambre et recommença à respirer normalement.

Une ombre se tenait devant la porte.

Ambre.

Ses yeux d'écume brillait dans la pénombre.

-Tu pars ? souffla-t-elle doucement.

Il hocha doucement la tête. Le sourire mélancolique de la jeune fille dans la nuit réchauffa le cœur du blond.

-Bonne chance, répondit-elle. Et merci pour tout.

Elle s'avança, le prit dans ses bras un instant et s'écarta avant de disparaître dans le couloir.

Philippe laissa un sourire caresser ses lèvres. Il prit sa veste et son porte-feuille.

Devant la porte, il hésita un instant. Puis, il attrapa un papier et un crayon et griffona quelques mots dessus.

Pour expliquer. Pour qu'Annabeth ne se réveille pas seule en pensant qu'il l'avait abandonné sans réfléchir.

Dans ce mot, il lui donnait tout ce qu'il lui restait de cœur, il lui donnait son espoir, ses raisons d'être heureux. Il n'avait pas besoin d'écrire un roman. Il voulait juste la rassurer, lui dire que tout irait bien pour lui.

《Ne t'inquiètes pas.》

Il ouvrit la porte. L'air frais de l'extérieur caressa ses cheveux ébouriffés et sa peau encore sèche de sommeil. Il passa une main dans ses mèches hirsutes et fit un pas.

Puis un deuxième.

Il referma la porte derrière lui.

Avança encore un peu.

Libre. Triste, mais libre.

Il se demanda ce qu'il allait faire maintenant.

Sans doute ferait il un tour dans ce petit bar géré par une jolie rousse à la peau brune.

Peut-être qu'il passerait voir sa mère. Son père.

Il continuerait à travailler à son poste de comptable et il finirait par monter son bureau d'architecte.

Il achèterait probablement un petit studio.

Il referait sa vie, comme il pouvait, en allant de l'avant sans oublier le passé.

Il sourit.

Et disparut dans la nuit.

À l'étage, Annabeth ferma doucement des yeux pleins de larmes.

《Merci.》

#paixpoufPhilippequivousarienfait