Chapitre - 24

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"Prier. Demander que les lois de l'univers soient annulées en faveur d'un unique pétitionnaire, indigne de son propre aveu."Ambrose Bierce

si vous voulez mettre un fond sonore, j'ai écris la scène en pensant que les filles dansaient sur Bubblegum Bi*** de Marina et the Diamonds. 

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 Les murs du grenier répercutaient les basses de la musique et les rires joyeux des filles à l'infini comme une boucle. 
Lucy les regardaient danser, et c'étaient vraiment étrange de voir Juvia et Erza dans de telles robes, mais ça leur allait bien. Elle était prête à parier que c'était Helysa qui leur avait dégoté parce qu'elles étaient assorties à leurs chevelures, à quelques teintes près : une chose qu'Helysa adorait faire.

La future mariée avaient décrété une overdose de robe blanche bouffante à retoucher et les 3 autres n'avaient pas le moins du monde chercher à la dissuader de son besoin d'aller respirer un autre air. 
Alors elles étaient montées dans le vieux grenier-salon, qu'Helysa et Lucy avaient décrété être une base secrète, un repère d'enfant, une cabane presque dans les nuages pour s'enfuir de toute la réalité qui les terrorisait. C'était elles contre le monde entier. 


Parmi toutes leurs bêtises et leurs souvenirs de cette période, les délires de gamines, leurs préférées à l'une comme à l'autre resteraient probablement les "impros-chaussettes." 

Lucy avait le souvenir d'elles deux, pas plus haute que trois pommes chacune, montant les marches du grenier du plus vite qu'elles pouvaient comme une course effrénée en riant, en se bousculant un peu, en trébuchant sur les jupons un peu trop longs de leurs robes à fleurs, leur petits escarpins cirés claquant joyeusement contre les marches. 

Elle se souvenait d'Helysa qui attrapait le premier CD au hasard de l'une des piles bancales, quasi aussi hautes qu'elles et puis qui se mettait sur la pointe des pieds pour l'insérer dans le lecteur CD posé sur l'un des meubles, pour rejoindre la blonde un peu plus loin, là ou les meubles leur laissait assez d'espace pour danser. 

Et exit les escarpins noirs brillant bien polis, exit les manières de petites filles bien éduquées et les sourires en demi-teintes. Elles envoyaient tout balader au loin, et pour l'espace de quelques heures, redevenir de vraies gamines aux rires innocents, en longues chaussettes blanches et en petits collants de soies. 

Elles dansaient pendant des heures, elles chantaient aussi, elles s'étranglaient de fous-rires à s'en casser la voix. Elles mimiquaient les valses des grandes personnes comme aux bals qu'organisaient les parents d'Helysa et où les hommes faisaient pirouetter les femmes encore et encore et encore comme si elles étaient des toupies de porcelaine. Elles sautaient à pieds joints d'une lame de vieux parquet à l'autre, bougeant les bras de façon désaccordée comme des marionnettes ivres. Et puis elles s'amusaient à passer dans les rayons de lumières qui filtraient des velux, à venir faire la révérence aux silhouettes de poussière qu'on y voyait danser. 

C'était leur moment à elles deux hors du temps, le moment où elles n'avaient plus de compte à rendre, plus rien à dire ou à faire, plus le besoin de suivre un protocole ou de se plier à une étiquette ou d'agir selon le bon règlement, la bonne façon de faire, ce qu'on attendait d'elles qu'elles soient simplement de part le lit ou elles étaient nées, la bonne position, la bonne place, la bonne tenue, la bonne rigueur nécessaire à toute petite fille bien éduquée, digne de leur rang. 
Non, là il n'y avait plus rien de tout ça, plus rien que la joie simple et légère, que le rire de deux gosses qui n'étaient plus rien d'autre que leur âge, et n'avaient plus à se tenir bien droites comme les petites poupées de cires qu'on exigeait de faire d'elles, sans vraiment leur en laisser le choix. 

Fête de famille - GreyluOù les histoires vivent. Découvrez maintenant