Chapitre - 13

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"Dans une discussion, le difficile, ce n'est pas de défendre son opinion, c'est de la connaître."Citation de André Maurois - De la conversation (1964)


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Les doux rayons du soleil matinal vinrent sortir le jeune homme de son sommeil. Lucy, à côté dormait toujours. 
Avec un petit sourire, il remarqua qu'ils s'étaient rapproché tous les deux l'un de l'autre durant la nuit. 
Il ferait mieux de s'écarter avec son réveil, cela la blesserait, autrement.

Elle était belle quand elle dormait d'ailleurs. Tellement belle avec son joli petit minois détendu, ses cheveux en bataille, son air de gamine, son petit sourire en coin et... Oh. Tiens, elle bavait.

C'était un peu étrange de la voir si paisible et si exposée. Elle était presque fragile, vu comme ça. Pas qu'il pensait que Lucy était une petite chose fragile qu'il fallait absolument protéger. Non, il aimait Lucy en partie pour son caractère de femme forte. Mais il devait avouer qu'elle était mignonne ainsi, juvénile et apaisée, avec le mince filet de bave au coin des lèvres. Il avait envie de la cacher dans ses bras le plus longtemps qu'il pouvait - au moins.

De plus, le tee-shirt du jeune homme était trop grand pour elle, et avait dénudé une de ses épaules de par le mouvement du sommeil. 
Sa chair de perle ainsi mise à nue donnait lieu à des fantasmes beaucoup trop audacieux et osé pour quelqu'un qui n'était -que- son simple ami. 

Du moins l'était-il encore ? Après hier soir ? Il ne savait pas tellement... Il supposait que Lucy ferait comme si rien ne s'était passé et refuserait catégoriquement d'en parler. Grey se rangerait probablement à son avis, après tout, il ne savait pas ce qu'il avait bien put lui arriver hier. 
Enfin, il n'était pas étonné d'avoir voulu embrasser sa meilleure amie de façon peu amen, mais de là à le faire réellement... 

Songeur, il se redressa, prenant le luxe de mieux l'observer alors qu'elle dormait encore. Tiens ? Qu'est ce que c'était sur le mur ? 
Arf... 
Grey effaça toute trace de glaces avant que Lucy ne puisse les voir. Il devait vraiment apprendre à mieux contrôler ses sentiments, ou bien elle finirait par comprendre... Il se demandait toujours comme elle faisait pour rester ainsi murée dans son déni. C'était impressionnant venant d'une fille aussi intelligente qu'elle, mais pas étonnant dans le fond. 
Grey pensait que cela jouait simplement à son avantage. 

Diable... Il n'aurait pas dut craquer hier soir. C'était une mauvaise chose. Une très mauvaise chose. 
Oh, bien sûr, il ne regrettait pas le baiser en lui-même. Avoir embrasser Lucy, de cette façon, resterait probablement l'un des meilleurs souvenirs de toute sa vie d'ermite glacé.  
Pour tout dire, ce qu'il regrettait, c'est ce que son geste pourrait laisser comprendre à son amie, mais cela c'était probablement une autre histoire... Il tentait vainement de se rassurer en pensant, qu'après tout, Lucy était bien trop plongée dans son refus de l'idée même que Grey puisse l'aimer pour se rendre compte que c'était bel et bien le cas. 

Il aurait dut se maîtriser. Il aurait dut... 
Enfin quoi ! Ce n'était pas la première fois qu'il trouvait Lucy follement sexy, ou bien qu'il avait une envie folle de l'embrasser, et même de lui faire bien plus de choses qu'un gentleman ne saurait l'avouer... Il savait se retenir d'habitude. Il savait ! 
Alors pourquoi... ? 
La raison était simple... C'était la première fois qu'il voyait celle qu'il aimait dans une telle tenue, simplement vêtue de son tee-shirt à lui -et de ce qu'il y avait en dessous-. Et la voir habillée d'une telle manière, il ne pouvait pas dénier que c'était là, l'un de ses plus grands fantasmes.
Parce quand dans son imaginaire, seule les femmes en couple portaient les vêtements de leur amants comme tenue de sommeil. 

Couple... Ce qu'ils ne seront jamais... 

Il se souvint d'une discussion qu'il avait eu avec Guildarts il y a des années de cela. A cet époque, il n'était rien de plus qu'un simple ado' de quatorze ans, bientôt quinze. 
Ils étaient installé à une table de l'auberge de la Guilde, Guildarts, la tête à flammes et lui. 
C'était une bonne journée, il n'avait pas encore perdu trop de vêtements et il était tranquillement occupé à siroter sa limonade et écouter le mage le plus puissant de sa guide et son meilleur ennemi parler. 
D'ailleurs, il ne se souvenait même pas comment le sujet était arrivé sur la table. 
Sans doute que l'adulte avait entreprit de taquiner le jeune adolescent aux cheveux roses quant à la relation -pour le moment inexistante- qu'il entretenait avec la cadette des Strauss. 
Enfin, toujours est il que Guildarts en était arrivé à sortir d'un ton philosophe -sûrement sa bière qui parlait- "qu'on ne mesurait pas l'amour qu'on pouvait porte à une femme par le désir qu'on avait de coucher avec elle, mais bien à la volonté et l'envie qu'on avait de se réveiller à ses côtés." Le regard de Guildarts s'était soudain voilé, comme si il se perdait dans des souvenirs trop nostalgiques. Grey n'avait pas compris sur le moment ni ce qu'il avait dit, ni la réaction de ce dernier, mais avec le recul, il savait désormais que Guildarts ne parlait pas de ses conquêtes, mais bien de la seule femme qu'il avait réellement aimé un jour, la mère de Kanna. 

Grey comprenait seulement aujourd'hui le sens des mots de ce dernier. Parce qu'à regarder Lucy dormir ainsi, il savait qu'elle était bien la première chose qu'il voulait voir à son réveil, le seule personne, pour le restant de ses jours. 
Ce n'était pas juste de l'attraction, c'était de la tendresse. Ce n'était pas passager, c'était définitif. Ce n'était pas une simple histoire, c'était de l'Amour. 

Fête de famille - GreyluOù les histoires vivent. Découvrez maintenant