De nos jours les parents sont d'habitude saturés par leurs occupations, leurs travails, qui sapent en général leurs responsabilités parentales et les détournent de temps à autres des choses le plus essentielles comme éduquer les enfants par exemple. Cela s'explique par le fait que contrairement en milieu rural, la civilisation occidentale semble altérée les modes de pensée et de perception des citadins, c'est à dire que dans la capitale les gens adoptent voir imitent les manières de vivres des blancs incompatibles avec nos systèmes de valeurs africaines. Les mères de famille ne sont plus contraintes de rester à la maison et de veiller à leurs petits. Du coup ces derniers sont livrés à eux-mêmes pour la plupart du temps. Et c'est seulement les soirs et les week-ends qu'ils se retrouvent tous réunis. Cela a tendance à accroître la liberté de ceux-ci qui s'adonnent à pas mal d'activités souvent répréhensibles et dépravantes. Ce qui illustre le cas de Sokhna, échappant au contrôle de ses géniteurs, elle s'adonnait à des entreprises sordides qui consistaient à se jouer des sentiments des hommes. C'est une pratique dangereuse pour une fille de son âge, adolescente. Un tel état de fait ne fait que confirmer la nécessité de repenser le modèle avec lequel les sociétés dites civilisées administrent la vie familiale.
L'oisiveté a toujours était la source de tous les vices, mais du fait de l'émancipation avérée de la gente féminine on assiste désormais à une dégradation accrue des mœurs du fait de l'ingérence sociale et de la précarité du système éducatif qui est devenu extraverti et influencé par des idéologies extérieures. L'individualisme et le libéralisme grandissants certes combattent la promiscuité mais en revanche mettent en péril les normes sociales et sociétales, ils détruisent nos systèmes de valeurs en tant que nations nègres. Il y'a plus de dégâts que de réconforts. Le plus important c'est pas l'abondance, la prodigalité que l'Occident se donne tant de mal à acquérir en mettant à feu et à sang des peuples jugés inférieurs qui permettent d'accéder au bonheur sociale mais plutôt ce sont ces valeurs sobres et vertueuses que nous avons héritées de nos ancêtres, ces rites et coutumes que nous devons chérir et transmettre aux générations actuelles et futures, il y va de notre préservation de notre patrimoine culturel, notre identité africaine.
A la fin de l'année scolaire les résultats de l'examen du brevet tombèrent. Sans surprise Maïmouna figurait parmi les lauréats, elle fût classée première de son centre tandis-que Malick parvint au succès qu'après les épreuves de la seconde session. La nouvelle fût bien accueillie, la joie et la gaité remplissaient le cœur de toutes les âmes de la maison, tout le monde se réjouissait grandement de cette réussite.
Il arrive très fréquemment que la femme soit beaucoup plus lente que l'homme à parvenir au paroxysme des plaisirs de l'âme. Mais exceptionnellement lorsque les parents biologiques furent informés du sacre de leur fille, ils n'en revenaient pas du tout, ils étaient si enchantés que la mère s'autorisa le luxe d'esquisser des pas de danse pour manifester ses réjouissances. C'était la première fois que quelqu'un du village qui plus est leur fille eut accédé à ce niveau d'étude quitte à décrocher ce diplôme prestigieux et porteur d'espoir pour toute une communauté. Elle venait d'entrer dans l'histoire, son parcours élogieux confirmait les pronostics de ceux qui la connaissent, elle a réalisé une prouesse, ce que nul n'eut fait jusqu'à présent.
D'ailleurs elle a toujours fait la fierté des siens de par ses actes et de par son comportement exemplaire. Désormais elle avait franchi un grand cap mais c'était pas encore terminé il restait le baccalauréat et bien d'autres défis à relever.Leur père, Amadou décida de leur organiser une fête pour célébrer l'événement. Ils invitèrent leurs proches et amis à la cérémonie. Ce fût des moments de communion, de partage et de convivialité. La demeure rayonnait de bonheur, cette victoire scolaire faisait tarir toutes les souffrances qu'elle a eut à supporter jusque là, les sacrifices de sa mère, les prières de son vieux père tout fût récompensé.
Ce fût le début de son ascension sociale. Tout le quartier prit connaissance de cet brillant esprit qu'elle est. Les gens arrêtèrent de proférer des préjugés qu'ils conféraient en son encontre et tentèrent d'essayer de mieux la connaître. Ils avaient conscience qu'ils ont eu tort de la juger comme un être inférieur sans la connaître. La honte s'immisce souvent entre la vertu et le péché pour étouffer le moral de l'humain. Elle est un sentiment pénible et effervescent qui inonde la pensée de crainte, de trouble et de confusion. Elle est une passion que la nature raisonnable excite en nous et qui nous détourne, sans que nous remarquions même ni comment ni pourquoi, de tous les excès et de toutes les impuretés du vice. Chaque regard de ces êtres qu'elle croisait dans la rue, s'abaissait car ayant gouté à l'on sait à quelle volupté de déshonneur, d'indignité, de gène et de remords.
Avec le temps ils ont fini par adoucir leurs cœurs et vivre avec leurs erreurs, car Maïmouna se fichait pas mal de ce que les autres pensaient d'elle. Ses relations avec le voisinage s'améliora graduellement, c'était le début d'une nouvelle ère. A présent elle est devenue une citoyenne à part entière, un modèle d'humanisme qui incarne des valeurs sûres. Quand on y pense s'intégrer n'est pas facile, il faut avoir une croyance infaillible en son être, ravaler sa fierté et faire preuve d'acte de bonne fois avec ses semblables. Cela dit l'existence n'est pas une compétition, la seule urgence de l'individu c'est de se forger une personnalité douée de vertus qui reflète ses principes et ses convictions, avoir le cran de s'assumer et de s'imposer face à l'adversité et ne jamais fuir devant les obstacles.