~Chapitre 15~

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Si Malick aimait tant passer ses journées à se promener dans le village il n'en demeure pas moins qu'il avait une toute autre distraction dont il tenait à cœur si tant est qu'il s'avérait souvent exposer à des concours de circonstance hautement dangereux tout de même. Conscient de sa popularité et de sa célébrité grandissante, il s'autorisa le luxe de s'adonner à une chasse aux émotions et ses cibles sont nulle autre que les plus belles créatures de la gente féminine du village. Pour mener à bien son entreprise il songea à vouloir tirer profit de la situation en se mettant à l'œuvre durant les instants où ses rivaux sont d'habitude occupés à d'autres choses. En effet pendant que les jeunes hommes s'intéressaient à leurs activités lui restait à ses occupations sordides quoique profitables pour lui mais risquées quoi qu'il en soit. Les filles du village paraissaient tombées sous son charme de "boy Dakar" qui se distingue de par son caractère jugée plus civilisée ou moderne contrairement à ceux des autres garçons. La particularité dû à son éducation urbaine lui value d'être l'option phare de ces demoiselles qui vouaient une attirance insolente envers sa personne. Ainsi elles commencèrent à lui jeter du regard à chaque occasion, par la suite il y prit goût et décide de nourrir ses désirs en jouant le jeux. Il se mît à collectionner les plus belles qu'il voyait en secret. Il ne se doutait guère que la plupart des celles-ci étaient déjà en couple et le savait même mais en dépit de cela il passait du bon temps avec elles en âme et conscience, à jouir des plaisirs sensuels qu'offre ces marchandes d'amour.
Parallèlement Maïmouna n'avait aucune idée de ce qui se tramait en coulisses, elle n'avait aucune idée de sur quoi trempait son cousin, elle ne se doutait de rien. Jusqu'au jour où un villageois aperçoit Malick avec sa copine errer dans les champs de mil vers 18 heures. Celui-ci était sensé se rendre au terrain pour disputer un match de football avec ses amis mais eut rebroussé chemin et suivit Malick le suspectant de manigancer quelque chose de pas nette avec sa bien-aimée. Pas de bol pour le jeune citadin, lui et sa compagne furent surpris en flagrant délit entrain de flirter. Profitant de la hauteur des herbes, ils se mirent à s'embrasser et à se caresser, hélas leur distraction fût de courte de durée car le jeune homme a débarqué pile au moment où il s'apprêtait à monter sur la fille l'ayant déjà déshabillé partiellement. L'individu perd son sang froid et se jette sur lui. Pendant que la fille tentait de se rhabiller. Une bagarre se déclenche étant fautif certes mais il n'eut d'autre choix que de se défendre désespérément contre l'agresseur qui semblait plus âgé et plus costaud. Ne sachant pas quoi faire la villageoise poussa des cris de détresse et heureusement quelqu'un les entend, accourut vite et sépare les bagarreurs par la même occasion. Le jeune Mbaye a échappé belle de justesse à un passage à tabac de la part de son adversaire fou de rage.
Dans son regard de chien battu on pouvait voir le regret et le remord qui le laissaient muet à cet instant. Très furieux, avant de partir le belligérant proféra une menace à son encontre :

- Je vais te régler ton compte après connard.

Stupéfait et mort de trouille il regagna aussitôt sa demeure plutôt que prévu.
Rongé par la tristesse d'un bonheur gâché, d'une réputation salie il ne pipa mot durant tout le reste de la soirée. Mais heureusement pour lui il ne fût rien de tel concernant ses craintes. Cet incident n'a pas eu l'effet escompté car craignant de tomber dans le discrédit en s'en prenant à l'étranger l'individu en question eu ravalé sa fierté et se rétracta de sa volonté de renouer violence. L'histoire fût banalisée et étouffée pour éviter les querelles juvéniles afin de sauver les apparences. L'harmonie qui régnait était sacrée du fait de la présence de Maïmouna, cette digne fille de la communauté qui est revenue dans son natal exclusivement pour revoir ses origines par conséquent tout ce qui portait atteinte à cet air joyeux devrait être écarté. La vie de ces pauvres âmes n'avait connu une si forte effervescence depuis des lustres. Ils vivaient dans l'ordinaire jusqu'à ce que celle sur qui ils ont porté leur espoir ne revienne avec après avoir accompli tant d'exploits, car ayant décroché le brevet et le baccalauréat en série S1 devenant ainsi la première personne du village atteignant un tel niveau d'étude. A cause d'elle Malick bénéficia d'une immunité qui déplaisait les jeunes garçons mais ceux-ci n'y pouvaient rien. Ce qui est étonnant dans l'histoire est qu'il savait que cette faveur qui lui permit de dérober certaines filles le mettrait grandement en danger mais il a laissé ses désirs prendre le dessus sur sa raison. Lorsque les garçons se sont vus extorquer leur copines ils sont devenus haineux mais ne pouvaient rien faire car en réalité c'était leurs partenaires qui se jetaient dans les bras de l'étranger qui se faisait la joie de profiter d'elles en toute gratuité.

Il faut reconnaître que cette complexe d'infériorité révèle l'impuissance des mentalités féminines en milieu rural. Souvent elles sont facilement émerveillées et abordables par ceux qui viennent de la ville qu'elles jugent plus attentionnés et plus aimants que leurs concitoyens de sexe opposé. Néanmoins ces derniers sont également fautifs du fait qu'ils ne prennent pas soin de leurs compagnes pour des raisons d'habitude culturelles. En effet dans certaines ethnies les femmes ne sont considérées que comme des accessoires. Leur utilité est souvent assimilée à l'enfantement, à la gestion du ménage et l'agriculture vivrière. Une pareille considération archaïque et anodine pousse celles-ci à la rébellion. A chaque fois qu'elles ont la possibilité de jouir de leurs libertés et de leurs droits elles n'hésitent guère en à profiter c'est ce qui explique le fait que certaines d'entre elles tournèrent le dos à leurs semblables au profit de Malick qui fût l'heureux gagnant de cette bataille des sexes.

Il est important de repenser certaines héritages culturelles qui ne jouent en faveur des femmes. Il s'avère nécessaire de revaloriser le statut des minorités en l'occurrence les personnes de sexe féminin et les enfants dans la plupart des communautés coupées du monde. Il est tout à fait clair que l'injustice ne profite à personne puissent qu'elle encourage la rébellion qui peut très vite évoluer et saper l'harmonie. En effet quand les gens se sentent négligés forcément au fur et à mesure ils se lassent et se soustraitent de l'ordre établi ce qui a souvent tendance à créer l'anarchie.

Souffle de l'espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant