Retour au bercail....Les vacances arrivèrent finalement, Maïmouna décida de rendre visite à ses parents comme convenue. Ayant eu son baccalauréat avec la mention bien rien ne la retenait en ville. Elle était libre de partir là où elle voulait étant donné qu'elle avait carte blanche de fêter son exploit de la manière qui la convenait puisse que la cérémonie qui avait été prévue elle y a renoncé du fait qu'elle ne voulait pas perdurer d'avantage en milieu urbain, et qu'elle désirait réserver son énergie sensationnelle pour la cérémonie qui l'attendait à cet effet chez elle. Par conséquent on peut vraisemblablement agencer que la seule urgence qui occupait son esprit jour et nuit était nul autre de vaquer loin de Dakar avec ses charmes artificiels disait-elle. Le bon vieux temps lui manquait cruellement et d'ailleurs elle n'a pas tarder à le confesser à ses semblables en l'occurrence ses cousins qui en vérité ne voulaient pas qu'elle s'en aille loin d'eux. Ceux-ci n'étaient pas les seuls à vouloir qu'elle reste, leurs parents également voulaient de sa présence au sein de la famille. On ne peut se passer d'elle au vu de sa vertu étincelante de dissiper les tristesses, d'encourager et de motiver les siens, c'était la pièce maîtresse du cercle.
De toute évidence cette réussite faisait d'elle une figure montante du coin, un espoir incontesté de sa communauté. La nostalgie qu'elle ressentait envers ses origines, de sa famille biologique était très perceptible. En effet elle s'adonnait cœur joie de ressasser de vieux souvenirs de son enfance à Malick et à Sokhna. Ses récits nostalgiques laissaient apparaître dans son regard, un sentiment de tristesse immuable et profond, un désir foudroyant de raviver les petits plaisirs d'antan. C'était les seules rares occasions où elle se mettait à raconter des délires dans le but de distraire les gens afin de se dégourdir, de se débarrasser de la peine et l'anxiété qui l'assiégeaient. Cependant il est nécessaire de relater que son intention d'aller séjourner en campagne mettait bien évidement la patience des villageois à rude épreuve. Depuis que la bonne nouvelle leur est parvenue, ils ne purent se résoudre à supporter encore plus longtemps le manque de leur fille bien-aimée qu'ils n'avaient plus revue depuis près de sept longues années. Ils se réjouissaient énormément à l'idée de sa prochaine apparition. A cause de cette situation tout paraissait clair qu'elle ne pouvait plus demeurer plus longtemps loin des siens d'avantage. Le poids de son absence les rendait suspicieux, soupçonnant quelques fois la volonté des Mbaye de vouloir la retenir contre son gré. Ces allégations passives et infondées semblaient pousser secrètement au seins de ses frères aînés septiques et rebelles, qui ne portent pas vraiment leur tante, Sarata dans leurs cœurs. Ils étaient en froid depuis un bon bout de temps. Ils reprochaient à cette dernière de les avoir oublié et renié et ils jugent que celle-ci cherchait à racheter ses fautes en hébergeant leur sœur chez elle car depuis qu'elle a épousé Amadou Mbaye elle n'a plus remis les pieds au village, ni elle ni aucun membre de sa nouvelle famille d'ailleurs.
Cet écart traduisait un éloignement systématique lié à l'incompatibilité de leurs manières de voir les choses. Sarata avait une vision individualiste et moderniste et ce faisant elle a choisi un autre chemin ce qui n'était pas le cas de l'autre partie qui est réputée conservatrice. Ils s'attendaient à ce qu'elle revienne les tendre la main, qu'elle les aide à améliorer leur vie vu qu'elle était devenue une parvenue de la haute société sénégalaise mais à leur plus grande surprise elle ne partageait pas leur idée. Elle leur a tourné le dos. Même si elle était irréprochable sur le fait qu'elle veuille vivre sa vie selon sa façon, qu'elle n'avait pas à supporter leur poids et qu'ils se devaient de se démerder tout seul pour s'en sortir il n'en demeure pas moins que c'était pas très judicieux de sa part de couper les ponts avec ses origines, elle aurait du maintenir le contact au moins avec son seul frère encore envie, le vieux Sindiké. Ils voyaient ainsi en elle une profiteuse qui veut détourner leur cadette qui à présent est devenue une personne prometteuse qui a un avenir radieux devant elle. On comprends qu'ici que les divergences d'opinion parfois peuvent attiser la haine source de querelles si elles sont motivées par des sentiments de rejet de certains valeurs familiales, à titre d'exemple, la solidarité, le partage, donc le socialisme. L'africain plus précisément le sénégalais du monde rural attache une dévotion doctorale à ces qualités humaines entretiennent les relations et maintiennent envie les interactions sociales, on voit donc que le libéralisme est incompatible avec notre culture.Revirement....
Maïmouna comptais chaque jour qui passe étant pressée de remettre les pieds dans son natal.
Cela dit nul n'est en faillible en fin de compte. Nous avons tous un point faible, et concernant elle, c'était l'amour qu'elle ressentait pour ses parents qui la laissait paraître vulnérable. La solitude que cela engendrait était révélatrice de sa sensibilité émotionnelle. Mais avec ce diplôme en poche, elle peut enfin aller voir ceux pour qui elle se donne corps et âmes dans ses quotidiens. Sarata voulais fêter sa réussite mais finalement cela n'a pas eu lieu du fait que la lauréate était pressée de vaquer. Et à la dernière minute un revirement inattendu se produisit. Malick confirme son ticket pour le voyage. Il s'est décidé enfin vouloir y aller contre toute attente. Après une semaine de préparation ils se rendirent au village.La campagne
L'endroit semblait reculé, il a fallu seize heures de voyage pour arriver à destination. Une fois à Kédougou, il a fallu prendre la charrette pour continuer le chemin. Il n'y avait pas de route goudronnée c'était la pleine brousse et il n'y avait pas d'éclairage public non plus puisse que l'électricité se limitait que dans la capitale régionale, certaines villes tout au plus et quelques villages environnants . Avec l'hivernage la savane avait poussé, et on croisait des animaux sauvages sur le trajet, le plus souvent des reptiles notamment quelques serpents et lézards et d'autres espèces animales telles que des singes, des hyènes quelques fois. C'était vraiment le far west. C'était effrayant pour quelqu'un qui n'a jamais mis les pieds là-bas, ce qui était le cas de Malick.
A l'arrivée ils furent bien accueillis avec des cris de joie et des claquements de mains qui retentissaient dans tous les coins des lieux. Sur toutes les lèvres Maïmouna faisait la une. Ce fût des moments de bonheur absolu que ces deux êtres eurent droit en toute gratuité. Toutes les choses horribles que les gens racontaient sur la vie en milieu rural se sont avérées fausses, exagérées et non avenues. Après s'être reposés, les deux hôtes eurent participé à un véritable festin avec un repas bien gras, de la viande de chèvre grillé, du jus de coco et du lait caillé comme dessert. N'étant pas habitué d'un tel délice l'étranger jeta son dévolu sur la boisson ce qui étonna les gens qui se mirent à rire le jeune homme de son comportement anodin.Fête de bienvenue
Le soir un grand feu fût organisé à l'honneur des visiteurs plus particulièrement de Maïmouna, ils étaient au milieu du cercle en tant que spectateurs poussant des applaudissements en dandinant. La cérémonie eut marqué l'ascension sociale de la star des Bathily. Elle fût scellée avec une foule immense d'hommes et de femmes venus célébrer l'étoile montante de leur communauté. Les hommes avaient les cheveux tressés ou des coiffures en loks, qu'ils enduisaient de karité. Les femmes avaient le plus souvent le crâne rasé, mais il y avait aussi des coiffures tressées, très difficiles à réaliser. Elles tatouaient leurs lèvres et leurs gencives pour faire ressortir la blancheur de leurs dents et rehausser la beauté de leur visage. Elles portaient toujours un léger voile sur la tête et esquissèrent des pas de danse au rythme des tambours et des chants traditionnels. C'était un véritable festival, un folklore inédit pour rendre hommage à la fille de Dialika qui était revenue au bercail après sept longues années d'absence. A une certaine heure tardive la cérémonie pris fin et les vacanciers regagnèrent leurs quartiers. Malick étant habitué au luxe eu droit à un vieux matelas en ressort, d'ailleurs c'était le seul disponible dans le village, un moustiquaire, un drap et un oreiller pour passer la nuit, pour la première fois à la belle étoile, avec certains de ses cousins. C'était pas le grand confort mais c'était ce qui y avait de mieux, en tout cas c'était ce dont il fallait se contenter du moins pour cette fois-ci. A ciel ouvert il contemplait toutes ces merveilles lumineuses que sont les étoiles qu'il se mettait à compter tel un enfants. Les cousins avec qui il partageait le dortoir se mettaient à se marrer joyeusement de lui et au bout d'un moment le calme fît sentence et ils s'engouffrèrent tous dans les bras de Morphée. Ils étaient fatigués, ils avaient dépensé trop d'énergie dans la journée.
Quant à Maïmouna, elle rejoignit sa mère comme jadis pour dormir. Après une journée très agitée ils avaient bien besoin d'un bon sommeil.