~Chapitre 04~

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Avec le temps Maïmouna finit par devenir l'une des leurs et s'intégra ainsi dans la maison devenant l'amie de tout le monde par la même occasion. Une fois la confiance fût réciproque ses cousins voulurent reprendre un nouveau départ avec elle. De ce fait certains passèrent aux aveux et racontèrent les coups bas qu'ils ont perpétrés contre sa personne afin d'expier leurs péchés et se racheter auprès d'elle. A travers leurs discussions et leurs papeterie les fautifs vidèrent leurs sacs:
-Demba: Tu sais Maïmouna je ne te reprochais rien de particulier mis à part tu étais souvent sans faute par jalousie je ne te portais pas dans mon cœur. Je te méprisais parce que tout simplement je ne te connaissais guère et que j'avais peur que tu devienne la favorite des parents car tu es différente de nous tu es plus disciplinée. Voilà c'est ce que j'avais et encore une fois très chère excuse je ne suis pas fier du tout d'un tel comportement de ma part je suis l'aîné, je devais donner le bon exemple à suivre.
-Sokhna : (rire) Quant à moi si je me dénonce tu vas me tuer si tu découvres mon crime.
-Malick: Sokhna ne te fiche pas de nous, accouche afin que le seigneur absout tes transgressions ne sous estime pas sa miséricorde, il est très clément. (Rire)
-Demba : Malick tais-toi espèce de crétin on est pas dans une messe. (Éclat de rire)

Maïmouna malgré son air sérieux ne pouvait s'empêcher de rire à son tour à ces railleries. On pouvait lire dans son visage qu'elle n'était pas du genre rancunière, c'est pas dans sa nature de juger les gens surtout quand il s'agissait de ses proches.
Par la suite la sœurette reprit la parole:
-Bon je voulais te dire juste que c'est moi qui as rajouta du sel dans ta sauce pendant que tu cuisinais ce week-end là où père avait reçu la visite de ses collègues de travail. Étant donné que mère était un peu souffrante, elle était restée dans la chambre, comme la véranda était immonde qui plus est je t'espionnait de près, j'ai profité d'un bref instant où tu étais montée dans le hall je ne sais pas ce que tu cherchais mais en toute discrétion je me suis faufilée et passée à cet acte ignoble sans scrupule qui a gâché le repas ce jour là. J'ai tellement honte de moi si tu savais.

-Maïmouna: T'inquiète sœurette je te pardonne tout, on est une famille après tout. C'était pas facile pour vous de faire face aux changements mais sachez tous autant que vous êtes je n'ai rien retenu de toutes vos actions. Au contraire le fait est que me les raconter témoigne de votre bonne foi envers moi et j'en prends bonne note. Désormais c'est du passé oublions tout cela et concentrons-nous sur l'avenir. Nous avons beaucoup de choses à partager ensemble. Quoi qu'il advienne restons unis et solidaires envers les nôtres.

Ce fut un discours plein de sens et de sagesse. Elle leur rappela à l'ordre gentiment. Ces paroles qu'elle proféra à l'encontre de ses cousins réveillèrent leur sensibilité et leur humanité.
Ainsi ils furent tous réconciliés même si ils n'étaient pas vraiment en conflit ouvert à l'égard des uns et des autres. Demba ne manqua pas de saper l'innocence de son jeune frère :
-Demba :Boy Malick qu'attends-tu pour te confesser c'est ton tour désormais. Toi qui te moquais de Sokhna j'espère juste que ton crime est moins grave que les nôtres clébard de minois que tu es. (Rire)
Sans se faire attendre celui répandit froide et honnêtement.
-Malick: Bon en ce qui me concerne cousine (Ramatoulaye) je ne t'ai jamais joué de sale tour et d'ailleurs en toute franchise je n'ai jamais trouvé la nécessité de te faire la guerre car tu m'a toujours parue respectueuse et bonne. Le seul crime dont je me suis rendu coupable c'est d'avoir laissé ma sœur et mon frère te causer du tort sans réagir. Cette passivité de ma part est un acte de lâcheté dont je me reproche et je regrette amèrement. C'est tout ce que j'avais à dire.
Ces mots de repentance avaient scellé leurs sentiments d'appartenance et contribué à renforcer leurs liens de parenté.

Quand on n'y pense les mauvais départ sont souvent bâtisseurs des solides relations. Les désaccords d'antan aussi aiguës furent-ils ont contribué à instaurer un cadre favorable à l'harmonie, à l'échange des émotions. De temps à autres nous avons besoin des autres pour mieux vivre, ces rivalités entre cousins n'étaient pas vicieuses enfin de compte elles étaient juste motivées par la peur du changement, la jalousie, l'égo. Le fait de voir une personne étrangère s'attirer les faveurs de ses parents n'est pas facile à accepter.

On souhaiterait quoi qu'il arrive garder le monopole auprès des siens. Néanmoins Sokhna et Demba se sont fait de fausses idées concernant leur cousine. Ils pensaient qu'elle était dans l'intention de leur voler la vedette, de passer maître dans l'art de plaire. Mais en vérité il n'en était rien de cette perception pessimiste. Maïmouna n'a jamais présagé de tels objectifs. C'est pas de sa faute si elle était plus éduquée qu'eux. Elle avait une personnalité bien taillée dans la vertu, dans la droiture et dans la discipline contrairement à eux qui n'étaient pas certes si mal éduqués mais n'étaient pas aussi responsables. Elle avait des qualités qu'ils n'avaient pas et qu'ils demeuraient dans l'incapacité en réalité d'avoir car ils ont dépassé l'âge de l'apprentissage de certaines valeurs éducatives, celles-ci se cultivent depuis l'enfance et non pendant l'adolescence ni encore à l'âge adulte. Mais finalement ils ont reconnu leurs torts, ce qui était essentiel pour recommencer sur de nouvelles bases, repartir à zéro. Malick lui était plus clairvoyant des leurs par conséquent s'est abstenu des querelles d'influences qui les empêcher de vivre dans le bonheur.

Quoi qu'il en soit désormais c'est du passé à présent l'heure est à la reconstitution des relations qui plus est d'enterrer les aches de guerres bien profond et de tourner la page.

Souffle de l'espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant