~Chapitre 21~

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En route pour le village, Amadou conduisait lentement compte tenu de l'état de la route, elle roulait prudemment. Assise derrière, Maïmouna ne quittait pas des yeux son père. Elle lui tenait le bras, le regard figé dans ses pensées. Elle semblait exténuée et éprise de réflexion, voguant dans ses songes les plus profondes et mélancoliques, rien n'attirait son attention mise à part les secousses qui de temps en autres se faisait ressentir, la faisant tressaillir. Au bout d'un moment elle détourna le regard vers la vitre observant la nature sauvage, les figures, les ombres et les mirages. Le vent qui faisait frémir le feuillages, cette végétation luxuriante qui témoignait de l'abondance de la pluviométrie dans cette contrée lointaine. Hélas cette beauté végétative malgré ses vertus n'avait aucun pouvoir curatif et ne pu soulager son mal-être.

Elle était tant dégoûtée et atteinte aussi bien par la douleur d'être à côté de l'homme qui l'a mise au monde, cet être qui la servait de guide, d'idole et de repère, et de le voir presque immobile et sans voix, que la sensation d'être incapable d'apaiser ni même sa souffrance encore moins celle de son père. C'était difficile pour elle de constater une pareille situation, elle était terrifiée et malheureuse.

Le trajet fût néanmoins calme et tranquille plus ou moins. Et au bout de deux bonnes heures de route, ils arrivèrent à destination. Cette-fois-ci l'accueil n'est point une distraction, une quelconque  euphorie mais plutôt, ce fût des retrouvailles sobres et frugales. Qui aurait cru que c'est dans ces sinistres circonstances que Maïmouna allait revoir un jour les siens. Elle n'avait jamais pensé que son retour au village allait être si précaire et dénudé de réjouissances, dans des circonstances des plus tristes et désenchantées qui soient où l'harmonie commençait à dépérir dans les visages.

Par la suite le malade fût admis dans ses quartiers. C'est à présent le tour de Dialika de prendre le relais, de s'occuper de son vieux époux, cet homme qu'elle a connu depuis qu'elle a quinze ans. Les médicaments et les provisions qui avaient été emportées pour le régime de celui-ci, tout lui fût remis.
Dans la demeure ce n'était point la grande joie, les regards étaient crispés. Cette tristesse qui s'est abattu dans la famille paraissait emporter avec elle la chose à laquelle ils tenaient plus que tout au monde, leur force vive, l'harmonie dans la coexistence.

Après s'être reposé Amadou eût été présenté à tous les membres de la famille. Ce n'était pas le moment de papoter, les instants étaient fades mais sa présence a été décisive tout au long de l'alaternation du patriarche. Malgré qu'il n'avait aucun lien de parenté avec eux il était considéré comme des leurs pour le rôle qu'il a eu jouer jusqu'ici. Il a été d'une solidarité quelque peu salvatrice et rédempteur. Son amour pour Maïmouna a été sa plus grande motivation qui plus est le fait que la mère de ses enfants est la cadette de Sindiké. Donc d'une manière ou d'une autre il avait de bonnes raisons de venir assister les Bathily. C'était un devoir dont il ne pouvait se délaisser mais toutefois rien ne l'obligeait à faire preuve d'une pareille sollicitude

Le lendemain matin, très tôt après la prière de l'aube, Maïmouna vînt réveiller son père mais celui-ci était déjà levé et se faisait promener par l'aîné de la famille, Famara.

Elle les rejoignit juste après la clôture de la maison. Avec son frère ils firent les cents pas à leur père afin de l'aider à recouvrer sa mobilité.

C'était de la sorte qu'elle avait démarré avait sa journée. Toute la matinée, elle n'est allée nulle part, elle est restée dans la demeure à s'occuper du mieux qu'elle pouvait afin de noyer son mal-être, se débarrasser de l'anxiété la priver de toute paix intérieure.

Quand on n'y pense l'amour qu'elle avait pour ses parents était à la fois sa plus grande force certes mais également la rendait si vulnérable. Elle avait du mal à se défaire du poids des regrets et des remords. Ceux-ci en étaient la cause de toutes les douleurs dont elle s'infligeait. Elle n'arrêta guère de se reprocher ce qui était arriver à son vieux père.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 02, 2020 ⏰

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