Chapitre 2: Journée difficile

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Il a l'air étonné par mon ton agressif et ma colère.

- Hum.... Notre prochain cours se passe de l'autre côté. Il se dandine d'un pied sur l'autre, gêné par son intrusion. Je peux te montrer si tu veux comme ça tu ne seras pas en retard comme ce matin.

Je lève un sourcil et le détail du regard, mon regard à l'air de le troubler et c'est assez grisant.

-Et alors ? Ce n'est pas mon problème, moi je vais par là. Rétorque-je en montrant la sortie.

-Donc tu comptes sécher les cours c'est bien ça ? Il passe sa main dans ses cheveux de plus en plus nerveux. Je soupir de mécontentement.

-Euh ouais en gros c'est l'idée.

- Tu sais ce n'est pas dans les habitudes de ce lycée d'avoir des élèves insolents qui arrivent en retard et ne vont pas en cours. La proviseure ne va pas aimer ça. Je dis ça pour ton bien elle est super stricte par rapport à tout ça.

Il se prend pour qui à me faire une leçon là ? Je sais bien que la proviseure est stricte je vis avec elle et elle m'a avertie de tout ceci. Je n'ai pas besoin qu'il me protège, je peux très bien gérer Lydia toute seule, si je veux sortir de ce bahut ce n'est pas ce mec qui va m'en empêcher, même s'il est vachement beau. Je me sens de plus en plus en colère et la panique m'enserre la poitrine pour une raison inconnue. Je ressens le besoin irrépressible de fuir.

-Je n'en ai rien à foutre de ce que vous faites ici ! Tout ce que je sais c'est que j'ai besoin de sortir prendre l'air et c'est ce que je vais faire. Que ça soit dans les habitudes de ce lycée ou non je me tire. Et je ne te connais pas alors je ne vois pas pourquoi tu essayerai de m'en empêcher.

Mon ton est cassant et mes yeux lancent des éclairs, je vois bien qu'il n'apprécie pas mes manières mais je m'en fiche.

-Et bien d'accord comme tu voudras, je voulais juste te prévenir mais tu verras ça avec la proviseure après tout.

Et il s'éloigne en haussant les épaules et secouant la tête, se disant surement que je suis timbrée. Soudain, cédant à une pulsion je le retins par le bras. Il se retourne et me regarde interrogateur. Je me rapproche de lui, m'arrêtant à seulement quelques centimètres et relève la tête pour plonger mon regard dans le sien. D'habitude je n'aime pas les rapprochements physiques, je les évite même soigneusement. Mais ce garçon m'a énervée et j'ai envie de le mettre encore plus mal à l'aise qu'il ne l'est déjà. Je bats des cils juste sous son nez et lui décroche un petit sourire. Son souffle caresse mon visage et je suis prise d'une terrible envie de l'embrasser. J'imagine nos langues de mêler doucement et ses mains dans mes cheveux. J'essaye de chasser ces pensées qui me donnent chaud tout d'un coup. Je n'en montre rien mais je ne m'attendais pas à être perturbée par ce rapprochement.

- Tu peux m'accompagner si ça te tente ?

J'accompagne ma proposition d'un clin d'œil bien appuyé. Il dégluti lentement et je vois nettement sa pomme d'Adam descendre et remonter. Je sens la chaleur de son corps à travers le mince interstice qui nous sépare et son parfum me chatouille les narines. Un long frisson parcourt mon corps. On se toise du regard encore une fraction de seconde. Le sien est bien plus sombre qu'au début de notre altercation. Il semble reprendre ses esprits et recule d'un pas en me souriant.

-Désolé mais moi je sèche pas. Une prochaine fois.

Il me retourne mon clin d'œil et me plante là. Je reste interdite. J'ai bien vu dans ses yeux qu'il était troublé. Le problème c'est que moi aussi je suis troublée et ça ne faisait pas partie du plan. Je fronce les sourcils et les battements sourds de mon cœur résonnent dans mes oreilles. Je me dirige vers la sortie à grands pas et m'assieds sur un petit muret juste en face du lycée et sort une cigarette. J'en fume une puis deux puis trois. Mes mains tremblent toujours et mon cœur ne veut pas cesser de battre la chamade. Je suis à cran depuis ce matin, assaillie par mes tourments, la panique m'enserrant la poitrine comme d'habitude. Les mauvaises pensées sont là autour de moi, tourbillonnantes dans mon esprit, la déprime qui est à deux doigts de m'emporter m'étreignant de toute ses forces. Je n'en peux plus! Des fois je me demande vraiment pourquoi est-ce que je me bats. Dans quel but est-ce que je continue à vivre ma vie si pourrie ?

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