This is about love

Chapitre 19: Mer agitée

Ce matin je me réveille avec une sensation bien trop familière dans la poitrine. Le vide à l'intérieur de moi est immense. J'essaye de me calmer mentalement mais je suis aspirée par un tourbillon de pensées lugubres. Je me suis incapable de vivre une minute de plus dans ce monde. La panique m'enserre la cage thoracique m'empêchant de respirer et même de bouger d'un seul centimètre. J'essaye de remettre mes idées en place et de construire un raisonnement logique autour de moi comme ma psy me l'a appris pour me raccrocher à ce que je sais.

Je m'appelle Mia. Expire, inspire doucement. Je suis dans ma chambre. Inspire, expire. Aujourd'hui je passe la journée seule. Ils sont tous aller visiter leur nouvelle fac en famille. Je ne voulais pas y aller...

Je fronce les sourcils, penser à ça ne m'aide pas, les pensées négatives sont trop présentes, je dois faire quelque chose. Je me lève d'un bond le souffle court et commence à arpenter ma chambre dans tous les sens. La solitude, oui c'est ce qui m'a fait paniquer en premier lieu, je me suis réveillée et il n'y avait aucuns bruits dans la maison, c'était oppressant. Je me sens oppressée par cette solitude écrasante. Les beaux yeux de Matt se dessinent dans mon esprit, j'aimerai tellement qu'il soit là pour me faire rire et me sentir légère. Je ne pourrai jamais être avec lui si je ne vais pas mieux. Cette pensée me serre le cœur encore un peu plus et des larmes commencent à rouler sur mes joues, mon souffle est de plus en plus court.

Je sors mon téléphone les mains tremblantes et cherche le numéro de ma psy dans mes contacts. Sans réfléchir j'appuie sur la touche appel.

-Allô ?

La voix au bout du fil est étouffée mais le fait de l'entendre me donne un peu de force.

-Je... suis désolée de vous appeler... euh... j'ai besoin d'aide.... Je n'arrive pas à calmer ma crise de panique.

J'expire tout l'air contenu dans mes poumons tout en parlant, sans arriver à les remplir à nouveau. Le faire d'énoncer la situation à haute voix et de demander de l'aide me fait encore plus perdre pieds.

-D'accord Mia, c'est bien que tu m'ais appelé, je suis là pour t'aider. Ok, maintenant tu vas me donner cinq choses que tu peux voir autour de toi.

-Il y a mon lit en face de moi, mon bureau avec le dessin de Matt accroché à côté, je vois le ciel bleu par ma fenêtre, mon placard qui est super grand et mes habits qui sont dedans qui prennent qu'une petite place d'ailleurs.

Je prends le temps d'analyser chaque une des cinq choses que je lui énonce, reprenant mon souffle peu à peu.

-Bien, tu t'en sors très bien, maintenant donnes moi quatre choses que tu peux toucher.

-Je peux toucher la peau de mes bras, mes cheveux aussi sont à portée de mains, ma couette est super douce et le tapis au pied de mon lit.

-Trois choses que tu peux entendre.

-J'entends les oiseaux dehors, une voiture qui passe dans la rue et le voisin qui tond sa pelouse.

-Deux choses que tu peux sentir.

-Je sens l'odeur de mon shampoing parce que mes cheveux sont devant mon visage et euh l'odeur du parfum de Cathy qu'elle a pulvérisé dans ma chambre.

-Enfin cites moi quelque chose que tu peux gouter.

Je dois réfléchir un petit moment avant de répondre.

-Je crois que si je mets ma langue sur ma joue je peux gouter le gout de mes larmes.

J'éclate de rire en voyant mon reflet la langue pendante dans le miroir, elle éclate de rire avec moi au bout du fil.