This is about love

Chapitre 11: Calme

J'arrive petit à petit à me calmer aidée par Matt, je reprends mon souffle. Ses mains sont sur mon visage et essuient mes larmes.

-Mia je suis tellement désolé. J'ai dépassé les bornes, s'il te plait pardonne moi ! Je t'ai dit que je ferai attention, je voulais que tu me fasses confiance et j'ai tout gâché.

J'aimerai le rassurer, lui dire que c'est moi qui suis cassée qu'il n'y ait pour rien mais je suis trop secouée et trop ivre pour articuler plus que deux mots.

-Je veux partir. Articulai-je. Je le vois pianoter sur son téléphone, j'espère qu'il prévient Cathy.

-Ok, est-ce que je peux te porter sur mon dos ?

J'accepte trop fatiguée pour marcher Heureusement qu'il n'est pas aussi bourré que moi. J'enfoui ma tête dans son cou et respire son odeur, il sent tellement bon. Je crois que je le dis à voix haute parce qu'il rigole tout bas, je ne peux pas m'empêcher de trouver son rire trop craquant. Je dois m'endormir sur le trajet car quand je réouvre les yeux on est chez lui. Il me dépose doucement sur son lit, je me frotte le visage pour essayer de remettre mes idées en place. Il me tend un verre d'eau que je bois à petite gorgée puis me donne un pyjama à lui tout en indiquant la salle de bain. Je me change évitant soigneusement de croiser mon reflet dans le miroir, redoutant ce que je pourrai y voir. Une fois au lit et bordée, je sens que Matt hésite puis se dirige vers la porte. Je ne veux pas restée seule.

-Restes avec moi. Soufflé-je. Ma demande sonne plus comme une plainte de petite fille mais je m'en fou j'ai besoin qu'il soit près de moi.

Il se fige au milieu de la pièce et se retourne vers moi. Je me redresse un peu pour le regarder dans la pénombre.

-Je ne sais pas si c'est une bonne idée Mia. Tu... tu n'as pas peur de moi ? Même après ce que j'ai fait ce soir ?

Je secoue vivement la tête.

-C'est pas de ta faute si je suis cassée, t'y peux rien. Je sais que tu ne me feras pas de mal mais mon corps ne veut pas l'accepter. Tu es la meilleure chose qui me soit jamais arrivée.

Il ne relève pas ma dernière confession et vient s'allonger près de moi. Je suis trop fatiguée pour réaliser ce que je viens de lui avouer. A l'instant où ses bras m'enserrent je me sens en sécurité et toute l'angoisse générée par cette soirée s'envole. Je pousse un petit soupir de soulagement.

-Tu n'es pas cassée Mia, arrêtes de dire ça.

J'ai une drôle de sensation dans la poitrine, j'ai mal en entendant ces mots mais je n'arrive pas à définir pourquoi.

-Je suis désolée pour ce que j'ai dit tout à l'heure à propos de tes amis. Lui dis-je.

-C'était méchant mais tu as raison, après la mort de ma sœur j'ai repoussé tout le monde car j'avais l'impression que plus rien n'avait d'importance et je ne voulais surtout pas qu'ils voient la douleur que j'avais en moi.

-J'ai raisonné comme ça pendant sept ans regarde où ça m'a mené. S'il te plait ne fait pas la même erreur que moi.

-J'essaye d'arrêter.

Son pouce caresse doucement mon bras, je sombre dans un sommeil de plomb avant de pouvoir entendre sa réponse.

Le lendemain je me réveil dans ses bras, il dort encore et je profite pour le regarder. Son visage à l'air si enfantin quand il est assoupi, ses cheveux lui cachent une partie du visage et à chaque expiration il laisse échapper un petit bruit tout mignon. Des larmes me montent aux yeux devant cette vision si parfaite, je ne comprends vraiment pas ce qui ne tourne pas rond chez moi. Je détourne le regard pour observer sa chambre, des dessins en tout genre trônent sur les murs et son bureau, je vois sa sœur sur le rocher de la clairière, sa sœur qui rit, sa mère mais aussi des animaux, des lieux que je ne connais pas, des arbres, des monstres. Je suis époustouflée par la beauté et le réalisme de ses œuvres. Mis à part les dessins éparpillés, sa chambre ne comporte que très peu d'objet à part une guitare rangée dans un coin et une grande armoire. Je regarde mon téléphone et m'aperçois qu'il est déjà presque midi, heureusement j'ai un message de Cathy me disant qu'on doit rentrer ensemble avant cinq heures, on prévoit un plan pour qu'on ait l'air d'avoir dormi ensemble, je souris pensant à tous les scénarios qu'elle a déjà dû préparer dans sa tête. Je suis debout devant son bureau à observer ses dessins quand j'entends Matt remuer dans le lit. Je me retourne et le vois encore tout endormi, les cheveux en batailles m'adresser un sourire tout penaud.