Kidnappe-moi (Karma x Nagisa)

Chapitre 10

PDV Karma :

Épuisé par ma journée, je rentrais dans ma chambre, en fermant lentement la porte. Je m'arrêtais devant le futon de Nagisa et ressentis une profonde douleur aiguë dans ma poitrine. Je m'agenouillais et me mis à lui caresser tendrement la tête, en forçant un sourire.

Moi : Je suis rentré, Nagisa.

Nagisa releva la tête et avait à peine réagit. Il se contenta de poser un bras sur moi et se releva de façon très lentement pour me regarder à nouveau.

Nagisa : Bienvenu... à la maison...

Sur ces mots, il se recoucha immédiatement et devint aussi immobile qu'une statue. Après un soupir je partis dans la salle de bain pour prendre une douche. Tandis que l'eau s'écoulait sur ma peau, je m'étais mis à fixer tristement le carrelage de la douche. Un mois. Un mois s'était écoulé depuis le premier cauchemar de Nagisa suite au meurtre de son père. Un mois... qu'il était devenu apathique. Ce syndrome l'avait gagné suite à ses incessants cauchemars. Oui, le cauchemar du mois dernier n'avait pas été le seul, après celui-là, chaque nuit il cauchemardait et très vite il s'était mis à passer des nuits blanches. Puis après, ces visions d'horreurs avaient commencé à lui parvenir dès qu'il fermait les yeux, ne serait-ce que quelques secondes. Un mois que Nagisa vivait dans une peur constante... Toute cette peur et toutes ces horribles images lui ont fait perdre l'appétit et il ne mangeait que très peu, il ne dormait absolument plus. Il s'était vite affaibli et son moral en avait pris un coup. Résultat, il ne parlait presque plus et semblait ne plus avoir d'émotions. Depuis un mois, je ne cessais de mentir au boss quand je partais seul en mission ou qu'il nous convoquait tous les deux. A force il avait finis par se douter de quelque chose, mais je ne voulais toujours pas lui en parler. C'était cruel de ma part, en faisant ça, je le laissais dans sa souffrance. Maintenant, je n'avais plus le choix. Il fallait que j'en parle au boss, peut-être avait-il une solution. Je continuais de me prélasser sous l'eau chaude, quand un bruit sourd venait de retentir soudainement. J'avais fait un de ces bonds ! Inquiet du bruit, je sortis de la salle de bain en vitesse et vit Nagisa recroquevillé en boule, adossé contre mon lit, la lampe de mon bureau à terre et son futon en total désordre. Je m'approchais doucement de lui, et comme si il m'avait sentis, il releva d'un coup sa tête vers moi, ses yeux animés d'une frayeur sans pareil posés sur moi. Pour éviter de ne l'effrayer encore plus, je marchais lentement, mais vraiment très lentement vers lui. A chacun de mes pas, je le voyais se raidir et devenir de plus en plus tremblant... C'est comme si sa peur l'empêchait de me reconnaître... Je savais bien que ce n'était pas de moi qu'il avait peur, mais le voir trembler à chacun de mes pas, me faisait étrangement mal... Après plusieurs minutes j'étais enfin à sa hauteur et je tendais ma main vers lui. Il se recroquevilla.

Nagisa : T-T'approches pas !

Je m'étais arrêté quelques secondes, hésitant... Non, il ne fallait pas que je rentre dans son jeu ! Je le pris donc dans mes bras et le serra fortement, même si Nagisa se débattait. Je resserrais mon emprise sur lui et passais ma main dans ses cheveux, tout en approchant ma bouche de son oreille, pour lui chuchoter des mots réconfortants.

Moi : Nagisa... C'est moi, Karma. Tu n'as pas à avoir peur de moi, jamais je ne te ferais de mal... Je serais là pour chasser toutes tes peurs et tous tes cauchemars.

Suite à mes mots, Nagisa semblait s'être calmé. Je le sentis se blottir contre moi et après un petit moment, il me raconta ce qu'il s'était passé pendant que je prenais ma douche. Il affirmait avoir soudainement vu le monstre de ses cauchemars apparaître devant lui... Il était tellement épuisé qu'il se mettait maintenant à avoir des hallucinations... Là c'était encore plus important que ce que je pensais ! Je mis Nagisa dans mon lit, espérant que si il était sur autre chose que son futon, ça lui permettrait de se calmer et fonçais dans le bureau du boss. J'entrais sans même frapper et il me regarda surpris, une pile de papier à ses côtés.