Chapitre 2

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PDV Karma :

Quelque chose n'allait pas. Cela faisait une semaine que j'avais enlevé le petit androgyne et j'avais même envoyé une lettre de demande de rançon, mais nous n'avions reçu aucune visite ni aucune réponse de la part de ses parents. Le pire dans toute cette histoire, c'était qu'il ne semblait pas surpris par l'absence de réaction et ce n'était pas normal... Comme si ses parents ne venaient jamais le secourir dès qu'il se faisait enlever, comme si ils se foutaient royalement que leur propre fils disparaisse. Sérieusement, qu'est-ce qui n'allait pas avec eux ? Ils étaient indigne d'être appelé « parents » et puis moi, ça ne m'arrangeait pas du tout ! Le boss m'avait laissé deux semaines pour accomplir la mission et ça... J'étais loin de l'avoir prévu ! Qu'est-ce que je devais faire ? En cas d'échec, le boss ne m'avait pas dit quoi faire de l'otage... Devais-je m'en débarrasser ? Le laisser partir ? Ah, bordel ! C'était quoi le problème de cette famille, à la fin ?! Un adolescent habitué au kidnapping et pas surpris de ne pas être sauvé et des parents totalement indifférent à la disparition de leur enfant... J'étais bien content de ne pas avoir une famille riche ! Je tenta de me calmer et observa le petit androgyne manger le plat que je lui avais préparé, bizarrement il avait l'air... Triste ? De ce que j'avais compris, il n'avait pas l'air d'être très proche de ses parents... Était-il triste de ne pas avoir une famille aimante ? Serait-il possible qu'en réalité... Il voudrait être sauvé par ses parents ? Qu'ils lui montraient un semblant d'amour ? Je me mis à soupirer en regardant le plafond, après tout, leur problème familiaux ne me regardais absolument pas. Pour moi, il n'était qu'un otage et rien de plus, à quoi ça m'aurait avancé de m'inquiéter pour lui ? Nous étions de parfais étrangers. Je jeta un coup d'œil en coin à ce garçon qui semblait à la fois fragile et à la fois extrêmement fort et je me surprenais à penser que j'aimerais quand même apprendre à le connaître un peu. Je ne savais ni quoi ni pourquoi, mais je ne pouvais m'empêcher d'être intrigué par ce petit androgyne, du même âge que moi, né dans une famille qui ne lui convenait sans doute pas. Je l'entendis soupirer et le vit lever les yeux aux ciel, comme si il était désespéré. Je remarquais alors qu'il avait finis son assiette, je chassa mes pensées de mon esprit et emmena la vaisselle dans un coin du hangar qui me servait de cuisine. Heureusement qu'il y avait de l'électricité et de l'eau dans cet endroit, sinon, je n'aurais pas su où aller.

PDV Nagisa :

Une semaine... Comme je m'en étais douté, mon père n'avait pas levé le petit doigt pour venir me délivrer, en même temps... Le contraire m'aurait étonné. Il n'empêche que cet endroit était plutôt confortable... Je n'étais jamais resté en otage aussi longtemps, normalement au bout du troisième jour je m'évadais, mais maintenant que j'avais conscience que ces kidnappings étaient une forme de liberté pour moi, je n'avais plus l'envie de m'échapper, Karma pouvait bien faire ce qu'il voulait de moi, je m'en fichais complètement. Bon, si il pouvait quand même évitait de me buter, ça m'arrangerait mais à part ça, je lui laissais carte blanche. Sérieusement, pourquoi j'étais dans une telle famille ? Vraiment, être dans une famille riche n'apportais rien de bien. Je préférais même cette petite semaine passé dans ce hangar, plutôt que dans mon immense maison.

Karma revint de la cuisine, malgré le fait qu'il soit un assassin, c'était une bonne personne. Il avait eu la gentillesse de desserrer mes liens pour que je puisse manger et aller faire mes besoins. Pour un otage, j'avais une certaine liberté qui me surprenais, cela se voyait qu'il n'avait aucune intention hostile envers moi, au contraire il était bien veillant et cela me faisait légèrement rire. Depuis notre rencontre, je n'arrêtais pas de me demander comment un garçon comme lui avait pu finir assassin, ce métier ne collait pas du tout à sa personnalité, après je ne le connaissais pas encore très bien, alors peut-être que sous ce cœur d'or, se cachait un vrai sadique. Il s'assit sur un canapé tandis que je l'observais ce qu'il remarqua immédiatement. Un peu gêné par le fait qu'il m'ait vu le fixer comme je venais de le faire, je détourna le regard, pour le retourner vers lui quelques secondes plus tard. A cet instant, ce que je décela dans ses yeux fut une sorte de compassion, mélangé à une légère tristesse. Ces yeux, combien de fois avais-je vu ces yeux sur mes kidnappeurs voulant une rançon, lorsqu'ils comprenaient ma situation familiale ? Je ne savais pas pourquoi, mais mon regard venait de s'adoucir alors que je m'étais levé avec grande difficulté et étais partis m'installer aux côtés du garçon aux cheveux rouges, qui ne m'avait pas lâché du regard. J'émis alors un petit rire ce qui sembla le surprendre.

Kidnappe-moi (Karma x Nagisa)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant