Help Me || bucky barnes

Chapitre VIII - Patience

"La patience adoucit tout mal sans remède."  Horace

Charlie était toujours à l'extérieur, elle y était restée pendant de longues heures durant lesquelles Bucky cherchait des réponses à ses questions. Le soleil se levait doucement sur le paysage de Dakota du Nord. L'air frais venant du Canada faisait frissonner la jeune femme qui était assise au bord de la grande colline. Elle resserra ses bras autour de ses genoux et rentra ses mains dans les manches de son pull trop grand. Elle cacha son visage et inspira un grand coup, humant l'odeur masculine sur le vêtement. Les larmes commencèrent à lui monter aux yeux lorsque la voix revint dans sa tête. Elle décida de ne pas y prêter attention mais c'était plus fort qu'elle, elle avait l'impression que si elle n'écoutait pas, cette force prendrait le contrôle et essaierait de faire du mal à son ami.

Il te brisera comme il l'a fait avec des centaines de personnes avant toi.

Il est une mauvaise personne.

Il se joue de toi pour mieux te faire souffrir.

- "Je vous en supplie, laissez moi vivre... Murmura-t-elle avant d'éclater en sanglots."

Bucky était allongé sur la banquette arrière de sa voiture, fixant le plafond d'un air pensif. Cela faisait presque trois heures que Charlie était dehors mais il l'avait toujours en visuel alors il ne s'inquiétait pas plus que ça. Il se redressa lorsqu'il entendit des pleurs. Il se jeta hors de la voiture et se précipita vers son amie pour la prendre dans ses bras, caressant tendrement ses cheveux.

La brune se laissait aller contre le haut de Bucky, se fichant pas mal s'il allait lui en vouloir ou pas. Elle attrapa le tissu dans ses mains et le serra, ne voulant plus le lâcher. Bucky sentait qu'elle s'était accrochée à lui et fut rassuré de voir qu'elle ne lui faisait pas la gueule. Il se risqua à placer sa main de chair sur la nuque de la jeune femme et de se reculer, mettant leur visage face à face. Ils se regardaient dans les yeux et le fait de voir tant de douleur dans ceux de Charlie brisa le coeur du brun. Il voulait lui apporter du réconfort, de l'affection et même de l'amour. Il s'était profondément épris de cette femme et il ne voulait plus la quitter.

La petite voix dans sa tête qui lui disait habituellement si oui ou non il était en danger lui criait de l'embrasser, d'enfin combler ce vide qu'il avait dans son coeur et de la faire sienne. Son regard se baissa sur les lèvres rosées de son amie et il s'approcha lentement, comme hypnotisé. Charlie mourait d'envie de faire de même mais elle savait que ce n'était pas raisonnable. Pas pour elle, non, pour la force qu'elle contenait. Elle était désormais certaine que la migraine qui lui avait prit quelques jours plus tôt était à cause de leur rapprochement. Alors lorsque Bucky allait enfin poser ses lèvres sur les siennes, elle détourna la tête, surprenant le brun.

Elle retenait au mieux ses larmes mais c'était plus facile à dire qu'à faire. Ce n'était pas des larmes de peine parce qu'elle ne ressentait pas la même chose que lui, c'était des larmes de frustration, de colère. Bucky baissa le regard, légèrement vexé et se recula, lâchant la jeune femme pour se relever. Il tenta de trouver le regard émeraude de son amie mais elle le fuyait sans honte. Il soupira doucement et enfonça ses mains dans les poches de son pantalon, repartant vers la voiture. Charlie était restée encore quelques minutes à l'extérieur avant de se lever.

- "Je te hais pour la vie que tu me donnes. Cracha-t-elle, parlant débilement à la force qui la possédait."

Elle se dirigea vers la voiture et monta à bord, aucun d'eux ne dit un mot. Elle pouvait voir les mains de Bucky serrer le volant, blanchissant ses jointures et elle prit peur que le volant ne se brise sous la force de son bras de métal. Elle se mordit la lèvre en voyant l'état de son ami, il était furieux, mais elle ne pouvait pas dire s'il l'était contre elle ou bien contre lui-même. Charlie s'en voulait de l'avoir repoussé, elle avait vraiment eu envie qu'il l'embrasse mais elle avait bien plus peur qu'il lui arrive malheur. Elle triturait ses doigts gardant le regard baissé.

- "Je suis désolée... S'excusa-t-elle doucement."

La jeune femme put l'entendre soupirer et elle lui jeta un rapide coup d'oeil, voyant qu'il se détendait légèrement. Il passa une main sur son visage avant d'appuyer son bras contre le rebord de la vitre.

- "Tu n'as pas à l'être princesse, j'aurais pas dû essayer de t'embrasser. C'était idiot de ma part."

Elle sourit discrètement à l'entende du surnom qu'il lui avait donné -même si ce n'était pas la première fois qu'il l'appelait de la sorte- et releva le regard pour croiser le sien.

- "Je dois t'avouer quelque chose... Je-je voulais vraiment t'embrasser...

- Pourquoi je sens qu'il y a un 'mais' alors ? Sourit-il doucement.

- Parce qu'il y en a un. Grimaça-t-elle légèrement. C'est cette force en moi, elle refuse catégoriquement qu'on se rapproche.

- Tu sais pourquoi ?"

Parce que tu vas nous détruire.

Elle secoua légèrement la tête pour faire partir la voix et Bucky la regarda du coin de l'œil, surpris par cette réaction.

- "Elle-elle dit que tu vas nous détruire.

- Elle te parle ? S'étonna-t-il, la faisant seulement hocher la tête. Depuis combien de temps ça fait ça ?

- Depuis le premier jour où on s'est rencontré.

- Et c'est à partir d'un moment précis ou pas ?

- Euh ouai. Je l'ai entendue la première fois quand on a failli s'embrasser. Je suis persuadée que c'est cette force qui m'a donné cette violente migraine."

Bucky grogna doucement, il en avait plus que marre de cette situation. Il voulait juste se débarrasser de cette force qu'elle avait en elle et vivre le restant de ses jours à ses côtés. Il sentit de fins doigts glisser sur son bras et il tourna la tête vers Charlie qui lui sourit gentiment.

- "Le principal c'est que je sais ce que tu ressens maintenant et c'est réciproque Bucky."

Un poids sembla s'enlever de son coeur lorsqu'il entendit ces quelques mots et il lui sourit timidement. Si cette force ne voulait pas qu'ils s'embrassent, tant pis, ils allaient s'en passer. Par contre ils n'allaient pas renoncer à cet amour naissant entre eux.