Help Me || bucky barnes

Scène post-générique

Aucune lumière n'entrait dans la pièce. Les volets fermés et les rideaux tirés en étaient la principale cause. Les lumières étaient éteintes depuis quelques jours maintenant et la masse sur le lit ne bougeait que pour survivre. De temps en temps, cette même masse était secouée par des sanglots et durant la nuit, on pouvait même l'entendre hurler à la mort et au désespoir. Le coeur de Bucky avait été poignardé puis brisé et enfin réduit en cendres. La douleur ne faisait que s'intensifier de jours en jours et il était incapable de s'arrêter de pleurer. Jamais personne ne l'avait mis dans cet état, il aurait largement préférer retourner chez HYDRA plutôt que de vivre ça.

De temps en temps, Steve venait prendre de ses nouvelles à travers la porte fermée à double tour. Il avait prit l'habitude de déposer un plateau repas qu'il retrouvait intact le lendemain. Mais il ne désespérait pas, son meilleur ami pouvait surmonter cette épreuve, peu importait s'il fallait qu'il parle à une porte pendant des semaines. Une nouvelle fois, le blond s'avança vers la porte et toqua quelques coups.

- "Bucky ? Tu es réveillé ?"

Il n'eut aucune réponse, comme chaque jour. Mais aujourd'hui, il put entendre du mouvement dans la chambre. De l'autre côté de la porte, Bucky sécha ses larmes et passa une main tremblante dans ses cheveux complètement décoiffés avant de se lever du lit.

- "Je t'ai amené quelques trucs à manger. Continua Steve, se fichant pas mal de recevoir une réponse ou pas. Je m'inquiète pour toi, Buck."

Le brun s'avança lentement vers la porte mais s'arrêta à un mètre avant de poser son dos contre le mur adjacent et de se laisser glisser au sol. Il étendit ses jambes et posa l'arrière de son crâne contre la tapisserie. Il ferma douloureusement les yeux et grimaça, les souvenirs des quelques semaines passées avec elle tournant en boucle dans sa mémoire. Son sourire, son rire, ses yeux, tout chez elle lui manquait inlassablement. Il passa une main épuisée sur son visage légèrement endormi et ferma les yeux, chassant les larmes qui menaçaient de couler.

- "Tu surmonteras cette perte Bucky. Reprit Steve en s'adossant à la porte et glissant au sol. En fait, j'en sais rien. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre vous et je ne sais pas exactement ce qu'il s'est passé pour qu'elle... S'éteigne. Hésita-t-il. Mais ce que je sais, c'est que même si la douleur ne partira jamais, tu arriveras à vivre avec. On le fait tous. Baissa-t-il le regard vers le main.

Un bruit de déverrouillage se fit entendre et le blond se releva brusquement, faisant face à la porte. La poignée se baissa et le visage inondé de larmes et fatigué de Bucky apparut dans l'entre-bâillement de la porte. Steve ne sut pas vraiment quoi faire à cet instant. Le prendre dans ses bras ? Lui sourire gentiment ? Lui présenter ses condoléances ? Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais Bucky le devança en se raclant la gorge, n'ayant pas parlé depuis des jours.

- "Je l'aimais tellement. Releva-t-il le regard vers son ami. Et je l'ai perdue si rapidement."

Les larmes s'agglutinèrent sous les yeux du brun et il leva les yeux au ciel pour les faire disparaître. Steve soupira silencieusement et serra la mâchoire, ça lui brisait le coeur de voir son ami dans un tel état.

- "Merci Steve. Remercia-t-il sincèrement. Mais je n'ai besoin de rien. Finit-il en refermant la porte."

Le blond allait le supplier de ressortir mais Bucky ferma la porte à clé, faisant comprendre qu'il ne sortirait plus. Steve se mordit la lèvre d'appréhension et retourna avec ses coéquipiers dans le salon, gardant pour lui tous les problèmes de son meilleur ami.

Bucky lâcha enfin la poignée lorsqu'il entendit les pas du blond s'éloigner. Il déambula lentement dans la pièce plongée dans la pénombre et termina son chemin près de son sac de voyage toujours pas défait. Il s'accroupit et fouilla dans les affaires. Il tomba sur les sous-vêtements de sa défunte amante et sourit doucement. Il attrapa un de ses propres sweatshirt et lorsqu'il le plaça contre son visage, il fut surpris de voir qu'il avait toujours l'odeur de Charlie. Il se releva donc et partit se mettre sur le lit, calant l'habit entre ses bras. Le regard vide et dirigé vers le plafond, il n'avait plus qu'une envie, s'endormir et rejoindre sa bien-aimée.

Mais il ne le ferait pas, il lui restait Steve. Maintenant qu'il connaissait les effets de la mort sur l'entourage, il n'était pas assez égoïste pour partir et laisser Steve derrière lui, qui serait sûrement aussi détruit que lui l'était en ce moment. Alors il se contenta de visualiser sa Charlie dans son esprit revoyant son sourire et le doux son de son rire. Il sourit doucement, semblant la réentendre déblatérer des idioties à longueur de journée. Comme l'avait dit Steve, la douleur ne partira jamais, mais il apprendra à vivre avec et à se souvenir que des bons moments.