joohyun ne s'attendait pas un jour à bêtement assister, impuissante, au mariage de son premier amour, seulgi. Mais elle ne s'attendait surtout pas à se retrouver bien vite tâchée du sang de ce maudit mari, peinant à dissimuler sa mort dans la pénomb...
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— Wendy.
La voix particulièrement sérieuse et morose de Joohyun trancha net et efficacement la cacophonie téléphonique qui semblait s'installer du côté de son interlocutrice. Rarement son amie avait prononcé son prénom d'une telle manière et cela ne présumait jamais rien de très bon. La jeune fille au bout du fil eût senti une vague de pitié et des nuances d'empathie déferler sur elle s'il n'avait pas eu cette amertume dans cette voix qui traduisait de la rage et non de la mélancolie. En toute honnêteté, la dernière fois que sa fidèle accolyte avait appelé son prénom avec une telle gravité et un semblable soupçon de dépit, remontait à la fois, où, quatre ou cinq ans auparavant, elle lui annonça qu'elle venait de perdre son père.
Aussi, immédiatement, la prénommée Wendy se relèva de son siège, réajustant sa position contre le dossir de celui-ci et tentant de forcer sa gorge à émettre un son calme et neutre, elle s'apprêta à répondre (bien à son insu) fébrilement. Mais alors qu'elle entreouvrait lentement ses lèvres, son sentiment d'incommodité ne fit que grandir quand Joohyun poursuivit sa phrase, serrant contre le bout de sa langue chaque consomne comme pour y restreindre ses furieux crachats :
—Seulgi se marie.
Un autre silence vint s'installer dans la conversation téléphonique. Mais cette fois-ci, il n'était pas synonyme d'une crainte tacite qui a entre autre une certaine frivolité. Ce dernier était propre à l'étourdissement des évènements absurdes de la vie et jouant de son allure vertigineusement svelte, il était en réalité un poids si lourd qu'il pouvait déchirer la cage thoracique de son geôlier. Aussi, quand il grandit, prit de la masse, Wendy se hâta d'ajouter quelques mots aléatoires et précipités :
— Comment tu le sais ?
Joohyun soupira, sentant la terrible nouvelle brûler quelque chose d'inconnu à l'exact centre de sa poitrine. Ce douloureux point de chaleur contractait même son gosier ce qui lui procura soudainement une sorte de voix gutturale qui grogna langoureusement :
— Elle m'a invité à son putain de mariage.
Wendy souffla entre ses dents serrées, massant ses yeux clos avec ses doigts, affichant sur le bas de son visage une moue fatiguée et désespérée. "Seulgi" ce prénom qu'elle maudit tant jadis mais qu'elle pensait enfin ensevelli du linceul de l'oubli, venait aujourd'hui de se déterrer, accompagné de toutes les infernales infortunes dont il était le maître. Ayant observé et analysé pendant ses trois années de lycée le singulier comportement de cette fameuse jeune fille, elle était bien placée pour s'inquiéter vivement de son retour dans la vie de Joohyun.
— Tu vas pas y aller j'espère ? Commenta Wendy, accentuant quelque peu sur la marque de négation de sa phrase, le regard fixe et endurci par ses sourcils strictement froncés comme si son amie était en face d'elle
Ce fut au tour de Joohyun de laisser un silence parler pour elle. Elle-même se figea, des milliers de pensées s'effaçant soudainement pour noyer son esprit d'un vide immensément angoissant. Elle prenait courtement son souffle, s'apprêtant à répondre, puis refermer aussitôt ses lèvres, réprimant les mots qui allaient s'y extirper fugitivement.
Elle n'y avait même pas réfléchi. Joohyun avait uniquement reçu une lettre décorée d'étranges ornements et en l'ouvrant, elle comprit finalement cet effort de mise en page quand elle lut qu'il s'agissait d'une invitation de mariage. Elle toisa le bout de papier blanc de cet air propre à elle qui témoignait de sa vile réticence à ces évènements-là (à l'amour en général) avant de sentir des frissons de stupéfaction et d'horreur affluer le long de sa colonne vertébrale. Sa réaction suivante fut d'instantanément appeler sa meilleure amie, cherchant à puiser dans sa positivité (mais également son écoute attentive et raisonnable) une quelconque énergie suffisante pour la faire relativiser sur cette indicible catastrophe. En outre, Wendy était bien l'unique individue qui connaissait par cœur (presque aussi bien qu'elle-même) Seulgi.
Par ailleurs, enregistrant le timide silence de Joohyun au bout de quelques temps comme une implicite réponse contraire, Wendy se racla la gorge avant de se pencher vers sa table basse, jouant avec un stylo dans sa main :
— Écoute ma belle. Il n'y a qu'un seul moyen pour que j'accepte de te laisser partir à cette "Toxic Wedding Party". Amplifiant la probité de sa future proposition avec un petit ton austère. Je veux que tu ruines son petit mariage de merde. Peu importe qui est l'époux, pourquoi ils se marient, s'ils ont déjà des gosses ou pas, je veux que cette, restreignant une insulte de qualifier l'ancienne chérie de son amie, elle se mordit la lèvre et se reprit rapidement, pauvre meuf, se bouffe un bon gros divorce.
— Ça va être beaucoup trop compliqué...
Frustrée par l'humeur défétiste de la charmante Joohyun, Wendy jeta son stylo contre le parquet de son salon.
— Bah dans ce cas-là vas-y pas.
Joohyun sentit un pincement faire vibrer son cœur et elle grimaça d'inconfort. L'esprit déchiré par le profond désir de reconquérir celle qu'elle considérait encore d'une beauté surréelle et la chaste raison qui inhibait ses idées immorales, un maux de tête étourdissait la pauvre jeune fille. Le cœur gagne (hélas) toujours et un sourire aux arrogances juvéniles courba ses lèvres :
— J'irai. Je serai magnifique, resplendissante de mille feux, et je broierai leur foutue bague de fiançaille
Joohyun s'attendait à user de ses charmes pour séduire à nouveau la mystérieuse Seulgi. Elle voulait uniquement assouvir sa soif de passion et de vengeance en éteignant toute lumière d'amour entre elle et son époux.
