» 𝐩𝐨𝐤𝐞𝐫 𝐟𝐚𝐜𝐞

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love is like poker ; you either win or pretend to win.

Joohyun se hâta de descendre les dernières marches, ses pas précipités alertant la jeune épouse anéantie

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Joohyun se hâta de descendre les dernières marches, ses pas précipités alertant la jeune épouse anéantie. À travers un voilage de larmes grisâtres, Seulgi discernait toutefois un air dévasté assombrir les traits de cette dernière. La voir dévaler l'escalier, foncièrement inquiéte pinçait son cœur tout comme cela remuait quelque chose d'incertain dans les tréfonds de ses propres dénis.
Celle qui avait en secret tué son mari se retrouva en quelques battements de cils devant Seulgi, son regard meurtri scrutant chacun de ses sanglots avec douleur.

— Que se passe-t-il ? Finit-elle par demander, sa voix parlant avec tant de simplicité et de crédulité qu'elle s'en étonna personnellement

Seulgi détourna ses yeux larmoyants du visage de Joohyun, une grimace tordant ses lèvres avant qu'elle ne puisse répondre :

— I-il est parti, il a fugué... Il m'a quittée...

Même si ton se voulait gorgé de rancœur et de dégoût, la manière dont elle butait sur quelques uns de ses mots trahissait tout l'inconfort de son attitude mensongère. On eût dit que ses paroles nébuleuses avaient été enveloppées dans une toile sombre mais transparente ; la lumière de ses sentiments transperçait ses propos fébriles et là voilà toute chevrôtante, sanglotant frénétiquement.

En toute honnêteté, Joohyun ne savait que penser de l'indéniable dépit de sa dulcinée. Elle se doutait bien que Seulgi serait indubitablement blessée d'apprendre la "nouvelle" mais d'ici là la voir dépourvue de tous ses moyens, ses jambes nues tremblantes contre le sol...

— Comment ça ? Continua la comédienne en herbe

Déposant sa tête dans ses mains, Seulgi avait ramené ses genoux contre son torse et ses doigts dissimulaient sous leurs fines ombres les nouvelles perles de chagrin quittant ses yeux.

— Il a envoyé u-un message à son ami... I-il a dit qu'il partait à Jeju, q-qu'il savait plus où il en était... Quand Minho a essayé de l-le rattraper, c'était trop tard, il était déjà parti... Je l'ai su vers 5h du matin, à peine je sortais du club-

Sa phrase soudainement coupée par une nouvelle vague de sanglots, la gracile poitrine de Seulgi se creusait à cause de sa respiration sacadée. Sortant instantanément de son personnage hautain, Joohyun jeta rapidement ses bras autour du buste de sa bien-aîmée. Ses membres enroulés autour de sa taille firent affluer d'abondants frissons au dos de la "mariée" qui ne manqua pas de sursauter furtivement. La chaleur corporelle de Joohyun se collant vivement contre la froideur de son épiderme, leur chair s'entrechoquant avec un dynamisme presque passionnel, comme si cet embrassement était le fruit d'une extase mutuelle si longuement interdite. Le souffle court, Seulgi avait cessé de pleurer.

Le monde autour d'elles semblait s'être définitivement arrêté, comme la première fois qu'elles se revirent, quelques jours auparavant. Alliant malicieusement la sensation de "bien" avec le sentiment de "mal", leur esprit grisé par différents parfums se voyaient sombrer dans la facilité. Combattre cette liqueur qui s'infiltrait vilement dans leur sang s'avérait être une tâche bien trop ardue ; du moins pour Joohyun. Elle rêvait par ailleurs que cette ivresse à la luxure et au désir était réciproque du côté de la femme qu'elle tenait dans ses bras. Mais voyez-vous, elle était si émêchée par l'amour qu'elle avait assez d'espoir pour imaginer tous ses fantasmes idéalistes (peut-être irréalistes ?)

— Joohyun, m-mes parents arrivent à 13h, qu'est-ce que je vais leur dire ? Murmura faiblement Seulgi, sa voix brisée soufflant comme un vent de crystal sur le visage de son interlocutrice

Embarassée par sa question, Joohyun balaya sa main dans sa chevelure, envoyant à l'arrière quelques unes de ses mèches ébènes. Son regard incommode scannait ses alentours, prenant finalement connaissance de trois amies à Seulgi qui se tenaient à l'entreouverte de la porte du salon. Elles avaient l'air également peinées par la situation bien que Joohyun était persuadée dans son amour égocentrique qu'aucune ne pourrait ressentir sa douleur actuelle. Personne ne pourrait avoir aussi mal qu'elle à la vue des précieuses, si rares larmes de Seulgi.

— Tu n'as rien à te reprocher ma belle, c'est lui qui a décidé de foutre en l'air votre mariage, pas toi. Répliqua vicieusement la jeune femme, sa langue s'ondulant sur chaque mot qu'elle susurrait avec machiavélisme dans son parfait jeu d'acteur.

On aurait dit que des vipères auraient pu sortir de ses prunelles noires et avides d'une gourmandise possessive. Bien que prononcer un tel mot que "mariage" pour sa muse était une épreuve herculéenne pour les centaines de papillons dans sa poitrine, elle prit un malin plaisir de pouvoir explicitement dénigrer HyungMin. Quel soulagement de cracher sur ce mâle et de faire jaillir de son écœurante "bonne image" tout le mal qu'il représentait pour elle. Quel sentiment ineffable de voir sous ses yeux enivrés d'amour l'objet de ses plus belles chimères hocher la tête : acquiescer une tranchante critique sur son pire rival. Ressentait-elle la jouissance de la victoire ? La béatitude de la gloire ? La fantaisie de reconquérir avec succès sa nymphe à elle ? Ou bien un énième soubresaut d'espoir comme le scintillement tardif d'une étoile solitaire insignifiante ?

Alors qu'une vraisemblable bulle protégeait cet instant de délice entre les deux jeunes femmes, des bruits de talons claquant vigoureusement contre le sol troublèrent le paisible silence. Ce son criard se rapprocha d'elles jusqu'à ce qu'il soit accompagné de cette terrible exhalaison reconnaissable entre mille.
Seulgi n'eut même pas à lever le visage qu'elle sut que Sooyoung était dans la pièce. Son assurance maléfique se dégageait si aisément de sa personne qu'elle n'avait même pas besoin de tordre une quelconque expression sur son visage : elle souriait dans les flammes de ses yeux et c'était déjà assez.

— Soyons honnêtes, Seulgi tu sais bien que ce sera un véritable scandale pour nos deux familles. Déclara nonchalamment la sœur du défunt époux

Sooyoung avait poussé d'un geste détaché des épaules du trio d'amies de Seulgi et demeurait stoïquement debout devant cette dernière et Joohyun. Son visage était maculé de cet air satisfait qui agaça follement la fiancée, son sourire en coin traduisant tout le mépris qu'elle tenait pour elle. Revoir cette être splendide mais hélas infâme dérangea beaucoup notre protagoniste ; après les déclarations intimes de Yerim, elle avait l'impression de saisir ce quelque chose rodant dans ses traits et qui lui semblait si incommunicable. Maintenant elle savait que c'était uniquement l'ardeur de sa quête du mal et de l'agonie du couple HyungMin-Seulgi. Ou tout simplement de la souffrance d'autrui.

Le regard pertubé de Joohyun se balada sur le corps de la belle Sooyoung. Elle portait une petite robe noire au col blanc en dentelle, la galbe de ses hanches embrassée avec brio par le soyeux tissu. Mais alors qu'elle comptait jeter brièvement un coup d'œil sur son minois, elle remarqua avec effroi que les yeux noirs de la jeune femme étaient d'ores et déjà rivés sur elle. Néanmoins, ce qui eut le mérite de corroder ses tripes avec une sensation inexprimable de gêne, fut cet air joueur et inquisiteur qui surgissait de ses pupilles.

Elle avait l'impression en un seul et unique regard que Sooyoung était déjà au courant de tout. Et qu'elle en était dangeureusement ravie.

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j'espere que c pas trop messy ce chap-

giselle. seulreneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant