Give Me Love

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Hey !!

Tout d'abord merci pour vos retours, cela me touche beaucoup. J'espère que la suite sera à la hauteur.

Bonne lecture !

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Je suis en train de marcher dans les couloirs de mon école lorsque je sens mon cœur palpiter très vite puis ma vue devient plus floue à cause de l'eau qui commence à envahir mes yeux. Par chance les toilettes se situent à quelques mètres. Je fonce me cacher dans une cabine. Je me laisse tomber le long du mur. Ma respiration commence à se bloquer. J'ai dû mal à respirer correctement, mes pleurs silencieux redoublent mais je ne peux pas les arrêter. Je ferme les yeux et tente de ralentir ma respiration. Mon corps entier se met à trembler, j'ai l'impression que ça ne s'arrêtera jamais. En essayant de me concentrer sur l'air qui sort et rentre de ma poitrine, j'arrive à me perdre dans mes pensées. Je crois savoir ce qui vient de déclencher cette sorte de crise se sont les nombreux couples que j'ai pu apercevoir dans le couloir ainsi que les ami-e-s se serrant dans les bras. Je vois tout ces gens être aimé et... je ne sais pas... je suppose que je veux juste qu'on m'aime pareil. Je crois que j'ai besoin d'amour. J'aimerai que quelqu'un me donne ses conseils pour combler le vide dans mon cœur. J'ouvre de nouveau les yeux et tombe nez à nez avec une nouvelle version de moi, une qui assume entièrement ses cheveux bouclés naturellement. Elle porte un legging de sport noir ainsi qu'un tee-shirt jaune moutarde. Elle n'est pas maquillée non plus. Dans sa main elle tient un cahier et un stylo qui s'efface. Cette version me représente en temps qu'autrice. J'adore écrire à la main avant de passer sur l'ordinateur et la tenue qu'elle porte correspond à celle que je porte lorsque je reste chez moi. Avec j'ai l'impression d'être plus productive tout en étant à l'aise.

Ma version autrice me regarde en inclinant sa tête sur la droite comme si elle attendait que je lui pose la question qui me trotte dans la tête à haute voix.

- Et toi, comment fais-tu ? Parce qu'il est évident que tu ressens comme moi mais comment fais-tu ?

- En réalité c'est assez simple, dit-elle en s'asseyant en face de moi. Une partie de moi a envie de connaître ça mais une plus grosse partie s'en fiche un peu, elle préfère se suffire à elle-même. Cette partie là comble ce «manque» avec les histoires d'amour qu'elle écrit, qu'elle regarde part le biais de séries ou livres, qu'elle voit dans la vraie vie. Je n'ai pas besoin de les vivre pour les ressentir. En plus ça fait moins mal quand ça foire. Et puis les amitiés font déjà le taff. Elles peuvent te blesser ou te rendre heureuse. Je n'ai pas besoin de m'encombrer de quelques choses qui va potentiellement me blesser encore plus. Je pense qu'écrire des histoires d'amour c'est ma manière première de combler ça. En fait ce que j'écris me permet de m'envoyer de l'amour à moi-même. Du genre «et meuf tu peux le faire seule», «ce n'est pas grave si tu n'as pas le «parfait amour» que tu souhaites, le plus important c'est que tu apprennes à t'aimer avant tout». Le truc c'est que tu n'as pas besoin que cet amour sain vienne d'ailleurs, tu peux te l'apporter à toi-même, tu vois ?

Je suis tellement prise par son discours que je souhaite seulement qu'elle continue mais j'ai la présence d'esprit de hocher la tête.

- Ouais je pense que c'est une manière d'appréhender les choses. Je pense que parfois il est bon de laisser les gens qu'on aime mais qui nous blessent partir. Ça fait mal, ça fait très mal et on y arrive pas vraiment parfois mais ouais c'est ce dont on a besoin pour être réellement heureuse.

Ma version autrice a complètement déviée du sujet principal pour répondre aux réels questions que je me pose. Depuis quelques temps je m'interroge sur le fait de laisser mon amie partir, sur si c'est mal ou non d'avoir envie d'avancer même si cela signifie la laisser derrière-moi.

- Certes elle t'a fait du mal et tu ne sais pas trop ce qu'il se passe. Tu es un peu dans le flou et tu ne sais pas à quel point elle va mal mais là tu commences sérieusement à t'endommager , à te détruire toi-même et c'est dommage. Tu ne devrais pas attendre l'amour des autres, tu devrais d'abord t'en apporter toi-même. Dans ce cas l'amour des autres sera un complément. Alors que là ce que tu fais c'est que tu prends ton amour comme un complément. Tu devrais t'aimer à 85% et les 15% restants devrait être les gens qui t'entourent. Si c'est l'inverse, ça craint. Tu devrais travailler sur ça. Tu ne devrais pas te rendre coupable d'un truc que tu n'as sûrement pas fait. Si elle a merdé et qu'elle ne veut pas t'en parler ben okay tant pis. Tu ne peux pas aider quelqu'un qui ne le souhaite pas. Tu ne peux pas non plus te haïr pour quelque chose qui ne te concerne pas. Ce n'est pas comme si tu ne t'étais pas remis en question. Au contraire tu as eu une grosse remise en question lors de laquelle tu t'es détestée alors que tu n'aurais pas dû parce que tu sais que tu as suivi tes principes, tu as été honnête et sincère. Tu ne peux pas te reprocher ça et si elle a un problème avec ça elle viendra t'en parler et si elle ne le fait pas c'est son problème. Tu ne devrais pas attendre qu'elle te donne de l'amour. Là si tu es en manque d'affection c'est parce que tu es incapable de combler ce manque avec ton amour propre. Quand j'écris des histoires chaque personnage ont une partie de moi et le fait qu'ils se soutiennent, s'entraident et s'aiment c'est un peu comme si finalement c'était moi qui m'apportais tout ça. Par exemple j'ai un personnage qui est très positif et sûr de lui alors que j'en ai un autre qui est très pessimiste et rempli d'insécurité. Ils se équivalent tous les deux à deux parties distinctes de ma personnalité ce qui créer quelque chose de très beau. C'est une sorte de métaphore, ma partie positive qui viendrait adoucir les maux de ma partie négative. Ça m'a façon de m'apprendre à m'aimer. Ils m'aident à grandir. Tu devrais les laisser faire aussi. Tu n'en as pas marre de souffrir ?

Je m'apprête à lui répondre mais d'un coup tout disparaît. Elle, le décor, l'écho, tout est remplacé par quelqu'un tambourinant dans mon dos. J'ouvre brutalement les yeux, je suis toujours dans ces foutus toilettes et visiblement quelqu'un veut que j'en sorte. Je me lève, ouvre la porte, sourit faiblement à la personne devant moi puis pars arroser mon visage. La discussion que je viens d'avoir avec mon «moi» autrice a été très enrichissante. Je sais que je ne vais sans doute pas la revoir mais j'aimerai beaucoup qu'elle reste dans un coin. Ses conseils sont précieux et j'aimerai l'écouter plus souvent parce que la vie qu'elle propose semble plus agréable.

Self Love (version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant