Self Love (version)

Strip

Bonsoir !!

Encore désolée de ne pasavoir pu poster hier. En tout cas j'espère que cette histoire vous plaît toujours autant.

Bonne lecture

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En ce moment je peux me regarder dans le miroir sans me critiquer. Au contraire, il y a plein de fois où je me trouve belle et que je me le dis. Je me sens bien dans ma peau et surtout dans ma tête. J'ai l'impression d'avoir le droit à une nouvelle vie. C'est vraiment rafraîchissant. J'arrive à mettre les conseils de mes différentes versions en application et j'aime vraiment ça. Je prends beaucoup de temps pour moi, j'essaye également  d'être plus bienveillante.

Je suis en pleine écriture d'un de mes projets lorsque d'un coup je ressens comme un besoin imminent de fermer les yeux pour rejoindre une version de moi qui semble avoir besoin d'aide. Je me retrouve d'un seul coup dans une pièce noire différente de celle dont j'ai l'habitude. Ici, il fait froid.

Au loin j'entends des enfants rires. J'essaye de m'approcher mais je ne vois rien, j'entends seulement des rired désagréables.

- Tu es différente. Ta peau est trop foncée, ricane une personne.

Je vois enfin ce qu'il se passe. Une version adolescente de moi apparaît. Elle a détaché ses cheveux ce qui est rare. Plusieurs autres adolescents arrivent pour lui tirer les cheveux ou lui toucher comme si c'était une bête de foire. Je ne peux pas laisser ça arriver. Je cours vers les gamins pour m'interposer.

- Vous trouvez ça normal d'harceler une jeune fille ? demande-je sur un tombe très autoritaire. On ne se moque pas des gens de la sorte. C'est raciste.

- N'importe quoi, on énonce juste des faits.

- Ne parler pas de la couleur de peau de quelqu'un. Encore moins pour s'en moquer. Ce n'est pas drôle et ça ne le sera jamais alors retournez d'où vous venez.

À cause de ces critiques j'ai longtemps eu du mal avec ma couleur de peau et pourtant je reste privilégiée puisque je suis ce qu'on appelle une «light skin». Je tiens donc ma couleur mes parents. Un mélange dont j'aurai dû être fière, dont je suis fière à présent.

Ma nouvelle version semble très triste ce qui est compréhensible. Je la prends par la main pour l'emmener un peu plus loin. Avec mon pouce j'essuie les larmes qui sont en train de couler. La voir ainsi me brise le cœur car je réalise qu'à chaque fois que je me critique c'est à elle que je fais du mal. Je rends les critiques  qu'elle recevait étant jeune, valides. Je lui fais croire que c'était vrai et normal qu'on la critique sur son physique. Je lui fais croire que c'est okay que de tels enfoirés malmènent ainsi sa confiance en elle, je leur donne plus de poids qu'ils n'en méritent. Je ne vais pas faire l'hypocrite en lui donnant des conseils que je n'applique pas ou en lui faisant croire tout va s'arranger en grandissant parce que ce n'est pas le cas. Ça empire. Le manque de confiance se creuse. En revanche je peux lui dire comment je me sens en ce moment.

- Je suis sexy lorsque j'ai confiance en moi. Je grandis et mes vergetures sont sexy. Je n'ai plus besoin de les cacher parce que je me sens de nouveau bien avec ça. Je trouve ma couleur de peau géniale, un héritage important. Pareil pour mes cheveux, je n'aime même plus les lisser. Ce n'est pas moi. Je les détache sans les détester. Je me fais des compliments. J'ai enfin compris que le plus important c'était le regard que j'avais sur mon corps et non celui des autres. J'ai compris que je devais être bienveillance avec moi-même parce que mon corps est un temple, une bénédiction.

L'adolescente à l'air de se calmer et la seule promesse que je peux lui faire c'est que je ferai de mon mieux pour la rendre fière et ne plus la faire souffrir. Le monde est déjà assez merdique pour que je lui rajoute ce poids-là. Je ne dis pas que cela sera facile, je ne dis pas non plus que je vais me mettre au sport dans l'unique but de perdre des kilos ou que je vais m'adonner à des régimes drastiques parce que ce n'est pas la solution et que je déteste beaucoup trop le sport pour le faire par dépit. Je dois également avouer que la nourriture est sacrée. Je ne dois faire les choses pour les mauvaises raisons en cherchant à tout pris des résultats. Je ne dois pas non plus vouloir ressembler à la «norme de beauté». Je dois le faire parce que j'en ai envie, pour moi et pour que je me sente bien. Je ne dois pas me comparer aux autres parce qu'ils sont déjà pris. Parfois il est plus dur d'être authentique que de se fondre dans la masse pourtant ça en vaut la peine. Et je lui dois bien ça. Je me dois bien ça.

J'enlace l'adolescente que j'étais puis retourne à ma petite vie avec une nouvelle détermination.