| Égoïsme | Jaeyong

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Taeil soupire en nettoyant la coupure sur le bras de Renjun. Ce n'est pas trop profond, mais ce n'est certainement pas une coupure de papier.

- S'il te plaît, dis moi que ce que tu as là n'as rien à voir avec le vole d'une pharmacie.

- Pas une pharmacie, dit Jeno, une quincaillerie.

Renjun soupire bruyamment.

- Je vais te tuer, tu le sais hein ?

- Tu m'aimes, dit Jeno.

Taeil soupire.

- Qu'est ce que vous voliez dans une quincaillerie?

Il frotte le chiffon recouvert d'alcool sur la coupure une fois de plus, juste pour s'assurer qu'elle est désinfectée.

Renjun grimace un peu, mais ne gémit pas. Jaemin sort de la salle de bain.

- Qui a dit que nous avons volé quelque chose?

- Notre con de petit ami, répond Renjun, et Jaemin soupire désespéré.

Jaemin s'assied à la table à côté de Jeno.

- Je vais expliquer. Donghyuck a trouvé un appartement abandonné qu'il aime bien. Assez petit, mais ça lui va.

Taeil hoche la tête.

- Il voulait le repeindre, mais il n'a pas de peinture, et comme on le sait tous, la peinture coûte chère.

- Alors, il vous a demandé d'en avoir pour lui? Demande Taeil.

Il range le tissu, en ressort un autre et le trempe dans de l'eau.

- Exactement! Dit Jeno, on a donc essayé de nous faufiler un peu après la fermeture, mais apparemment les quincailleries dans le noir ne sont pas le meilleur endroit pour se promener si on sait pas où on va.

- Pourquoi est ce que vous étiez dans le noir?

Taeil frotte le chiffon humide sur la coupure, en espérant que l'eau atténuera une partie de la sensation de brûlure. Renjun se détend enfin un peu.

- On avait une lampe de poche, explique Jaemin, puis elle est morte.

Renjun regarde Taeil frustré

- J'ai essayé de leur dire que nous étions dans une quincaillerie et qu'il y avait des nouvelles lampes de poche et des piles partout. Ils ne m'ont pas écoutés.

- De toute façon, on a trouvé ce qu'on  pensait être l'étagère à peinture, dit Jaemin alors que Jeno tend la main pour tenir l'autre main de Renjun, comme pour s'excuser, et on a soulevé Renjun pour tirer quelque chose de l'une des étagères les plus hautes, et il s'est avéré qu'on avait tort.

- Soyez heureux que mon bras est frôlé la lame et que je ne l'ai pas attraper avec ma main, dit Renjun, Parce que vous seriez tous les deux morts si je l'avais fait.

Taeil rit presque en attrapant les bandages pour enrouler le bras de Renjun. Il y a quelque chose d'hilarant à regarder ce minuscule oméga menacer ses propres partenaires, mais Taeil sait par expérience que Renjun ne fait jamais de menace en l'air.

- Hop, t'es tout réparé ! Il y une chambre en plus de libre si vous voulez rester tous les trois.

- Ça ira, dit Jaemin.

Il attrape Jeno par le bras, qui, par extension, entraîne Renjun hors de la cuisine. Taeil décide de se faire du thé avant de se préparer pour aller au lit. Appart les petits mioches, Taeyong est resté toute la journée après le départ de Jaehyun.

Taeyong a dit qu'il allait aller chez sa mère le matin suivant, et ils savent tous les deux qu'il a besoin de dormir paisiblement et sobrement la nuit d'avant.

Alors que l'eau finit de bouillir, Taeil entend frapper à la porte. Il jette un coup d'œil à travers le judas et l'ouvre pour laisser entrer Sicheng. Ce dernier va s'asseoir à la table de la cuisine, et Taeil verse deux tasses de thé. Il en pose une devant Sicheng, puis s'assoit à côté de lui avec la sienne.

- C'était bien ce soir? Demande Taeil, et Sicheng acquiesce.

- Je n'en ai eu qu'un, dit-il, j'ai été payé assez pour toute la nuit et il m'a dit de dormir.

Taeil hoche la tête.

- C'est cool. Et il a raison, tu devrais dormir.

Sicheng sourit, mais il y a encore quelque chose dans son esprit.

- Quelque chose t'inquiètes ?

Sicheng soupire.

- C'est juste...

Il pose sa tasse.

- Je le vois depuis quelques semaines et je sais qu'il s'en fout, mais après il fait des choses comme ça et je suis plus sûr qu'il s'en foute. En plus ya Ten et Johnny qui sont ensemble et ça me fait penser qu'il y a de l'espoir dans le monde, même pour des gens comme moi. Mais je veux pas avoir trop d'espoirs si je dois les voir s'effondrer.

Taeil prend la main de Sicheng dans la sienne.

- C'est normal que tu te poses des questions, dit t'il, mais j'espère que tu sais que, quoi qu'il arrive, je serai toujours là pour te rattraper quand tu tomberas.

Sicheng sourit, mais c'est un sourire triste qui n'atteint pas le haut de ses yeux.

- Tu prend toujours si bien soin de nous, Taeil.

Il lui rend son sourire et délie leurs mains. Il prend les deux tasses et les met dans l'évier pour les laver demain matin.

- C'est ce qui me paraît juste.

Il s'arrête près de la table en sortant de la cuisine.

- Tu devrais aller te coucher.

- Je peux dormir dans ta chambre ce soir? Demande Sicheng, et ses yeux brillent vers Taeil et il ne peut que lui sourire.

- Bien sûr.