Chapitre 2 : Un pendentif

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Des images tourbillonnantes. Des voix. Des cris.

- Elwena ? Elwena !!!

Elwena battit doucement des paupières. Où était-elle ? La Grande Assemblée. Elle se souvenait maintenant.

- Elwena ! Mais laissez-moi passer espèce de rustre, c'est ma fille !

La voix acheva de réveiller la jeune fille. "Oh oh, maman arrive, alerte !". En moins de deux, elle était sur pied et époussetait sa robe.

- Elwena ! Mais que faisais-tu par terre ma chérie ? Ce doit être la chaleur ! Laissez-nous passer s'il vous plaît, ma fille se trouve mal.

La Mufole eut juste le temps d'attraper sa petite soeur par le poignet avant que sa mère ne force le passage. Elle vit un mouvement du coin de l'œil. La Faniaki qui lui avait fait un clin d'oeil était elle aussi en train de se relever. À côté d'elle, un jeune qui lui ressemblait trop pour ne pas être son frère laissa échapper un "Ben Estrela tu tiens plus sur tes jambes ?". Pendant un bref instant, leurs regards se croisèrent. Puis Elwena fut happée par la forte poigne de sa mère et quitta la Grande Assemblée.


***


Enfin seule ! Estrela se laissa tomber de tout son long sur son lit en laissant échapper un soupir qui semblait venir du plus profond de son être. Depuis la Grande Assemblée, elle n'avait pas eu un seul moment en privé ; sa famille s'était inquiétée de son malaise et avait préféré veiller à fond sur elle.

C'était vraiment étrange, quand elle y repensait. Cet éclair de douleur, les cris et toutes ces images qui venaient de nul part. Mais il y avait encore plus étrange que l'évanouissement.

Le pendentif.

Après une nuit mouvementée, pleine de cauchemars et au terme de laquelle Estrela s'était réveillée en sueur, tremblante et avec l'impression que quelque chose n'allait pas, il était apparu. Elle avait passé doucement sa main sur son cou. Et elle l'avait trouvé là.

Attaché autour d'un simple cordon noir, reposait la petite perle en rubis. C'était très joli. Mais d'où venait-il ? Estrela n'avait jamais été très collier. Elle avait essayé par tous les moyens de s'en débarrasser : poignard, épée, marteau, cisaille. Rien à faire, le cordon semblait incassable.

Incassable. Que c'était étrange...

- Estrelaaaa ?

La Faniaki tourna la tête vers la porte, à l'embrasure de laquelle se trouvait son frère aîné, Fonsico.

- Ouiiiii Fons ?

- Quelqu'un te demande au bureau des Rencontres interélémentaires.

- Hé j'ai rien fait !

- Mouais vas-y je te crois. Écoute, tu y vas et je te couvre auprès de Maman ok ?

- Mais puisque je te dis que je n'ai rien fait !

- Vas-y je te dis !

Estrela soupira un bon coup, fusilla son frère du regard et sortit en courant de la maison de pierre. Ses pieds chaussés de bottines frappaient les pavés de Faareghu, la cité des esprits du Feu. Entièrement bâtie de pierre, la ville ne craignait donc pas les incendies et était une véritable forteresse.

Estrela se rendit directement aux bureaux d'administration. Elle passa la porte et marcha d'un pas martial vers l'homme assis derrière le comptoir et qui feuilletait des dossiers avec un air d'extrême ennui.

- Excusez-moi monsieur, on m'a dit que quelqu'un demandait à me voir au bureau des Rencontres interélémentaires.

- Mmmmh ? Votre nom ?

Elements Tome 1 : PrimordiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant