L'enfant Prince

10. "Vivre, c'est se souvenir, et se souvenir, c'est vivre."

[Le titre est une citation de Samuel Butler (je sais pas qui c'est, je sais juste qu'il a écrit ça)]

Rogue ne pouvait se mentir à lui-même, aussi, il releva sa manche gauche, dévoilant à tous son tatouage de la marque des ténèbres, composé d'un serpent et d'une tête de mort et vérifiant par la même occasion qu'il était toujours bien là.

Et malheureusement pour lui, elle était bien là.

Si Drago le savait et qu'Harry s'en doutait, Merline, elle semblait tomber des nues.

- Mais quand est-ce que t'as fait ça ?! s'exclama t-elle. Si Maman le voyais, elle...

La rouquine s'interrompit avant de reprendre en soupirant tristement :

- Ah oui, c'est vrai... Tu n'es pas lui...

Elle resta silencieuse un moment, les garçons et le professeur n'osant la déranger dans ses pensés.

Finalement, elle agita sa main comme si elle chassait une mouche et reprit son récit.

- Les années passèrent, et malgré notre confinement forcé, tout ce passa pour le mieux.

On était autosuffisant entre la source, les serres, le potager et le verger.
Les Lovegood et les Longdubat s'occupaient même d'une ruche, de trois brebis et de deux vaches pour qu'on ait du miel, du lait, du fromage, du beurre, de la viande, de la laine, du cuir, des ...

- Pourrait on se concentrer sur les éléments principaux du récit jeune fille ?

On perds du temps là. coupa le professeur de DCFM (Défense Contre les Forces du Mal).

- Toujours aussi pressé, hein ? T'as vraiment pas changé... soupira t-elle.

Même si ce n'est pas vraiment toi.

Il y eu un court instant de silence et Merline se reprit pour poursuivre son histoire :

- Je disais donc, on vivais tranquillou pépou tous ensemble au Manoir Prince.

Jusqu'à ce jour. Ce jour où ce vieux citron ramolli du bulbe de Dumbledore livra "accidentellement" au Seigneur des Sans-Nez la position de notre charmante demeure.

- Pourquoi aurait-il fait ça ? s'éclama Harry, surprit que Dumbledore ai pu faire une chose pareille. N'était-il pas sage et savant ?

- Comment veux-tu que je le sache ?! J'ai bien deux-trois hypothèses en stock, mais ça reste des hypothèses comme leur nom l'indique !

Quoi que la dernière est fort plausible, même si elle se base sur des rumeurs plus que sur des faits...

Elle laissa sa phrase en suspend pour ne pas dévoiler l'intrigue trop tôt et se retira un souvenir gris sombre comme un nuage de pluie, ce qui n'annonçait rien de bon qu'elle le mit dans la Pensine, avant d'inviter le professeur et les garçons à y entrer.

- Après vous.

Et ils plongèrent dans la Pensine.

Ils atterrirent tout les quatre dans une immense salle à manger confortable, où un repas avait lieu.

Le plafond de la salle était semblable à celui de la Grande Salle de Poudlard et présentait un ciel crépusculaire, où les étoiles commençaient à poindre.

Autour de la table, ils reconnurent plus ou moins facilement les personnes attablés, mais Merline les présenta tout de même : d'un côté, les adultes, avec les parents de Neville, les Londubat, ceux de Luna, les Lovegood, Sirius et Remus, James, Lily et enfin Severus, le maître de maison, mais un Severus bien différent de celui que les garçons connaissaient, et pour cause : il souriait, ce qui, comme tout élève de Poudlard sait, est aussi rare qu'une éclipse solaire.