L'enfant Prince

20. Quelques courses et un voyage maléfique

Nos quatre compères arrivèrent devant le stand de glace de Florian Fortarôme, réputé pour faire les meilleurs glaces du Chemin de Traverse, et Harry avait maintes fois pu vérifier que la rumeur était exacte, bien qu'il n'ai jamais vraiment mangé de glace ailleurs.

Ce fut Merline qui commanda, et le commerçant, habitué aux sorciers en tout genre, les plus conservateurs comme les plus loufoques, ne lui demanda pas pourquoi elle avait un chat sur les épaules, ni même pourquoi elle prenait quatre glaces alors qu'elle était visiblement seule.

Elle commanda donc une glace pistache-menthe aux éclats de chocolats pour Drago, une tout-choco pour Harry, une immense vanille-pistache-banane-choco-ananas-menthe coulis caramel chantilly pour elle-même et une mangue-fruit de la passion pour Salazar, qui, décidément, avait des goûts bien trop élaborés pour un simple chat.

Elle paya et ils s'éloignèrent, suivant Merline qui suivait Salazar.

Ce dernier les conduit sur un toit terrasse au dessus d'une boutique de brocante, à l'écart de la foule et là, ils y dégustèrent leur glace tranquillement, avant qu'il ne raconte son histoire.

Le chat à écailles, dont personne ne fut choqué le moins du monde qu'il puisse parler (entre autres), expliqua que son Prince (Rogue) lui avait demandé de veiller sur ses princesses (Lily, Merline et Morgane), avant qu'il ne plonge dans le chaudron, et qu'il avait vu le Prince se prendre un éclair vert avant de détruire le chaudron.

Il s'était alors retrouvé ici, au chemin de Traverse, et y avait depuis attendu et cherché ses princesses.

Merline serrait son chat fort dans ses bras, avant de tout lui raconter depuis leur séparation en présentant Harry et Drago-Ben.

Elle appela Lonicera pour qu'elle ramène Salazar au manoir, avant de sortir du Chemin de Traverse pour se rendre dans une rue moldue, parce qu'au plus grand désespoir de Merline, les Sorciers n'étaient pas fans du patinage.

Les trois n'étant pas des fans inconditionnels du shopping, ils se débrouillèrent pour que ça soit vite fini.

Dehors, les garçons pouvaient se tenir la main sans trop de peine, malgré les regards de dégout que leur jetaient la plupart des gens.

Un vendeur d'une certaine boutique qu'on ne nommera pas par respect d'anonymat et parce que l'auteur a la flemme de lui trouver un nom ne laissa même pas les garçons rentrer, sous prétexte qu'ils se tenaient la main, déclenchant ainsi la fureur de Merline qui leur hurla devant toute la rue qu'ils perdaient de bons clients, qu'ils allaient le regretter, que son père en entendrait parler, avant de maudire ladite boutique en trépignant et sautant à pied joint, ce qui était ridicule et ressemblait à un caprice de bébé, obligeant Harry et Drago à se lâcher la main pour l'emmener plus loin pour qu'elle arrête de se donner en spectacle.

Ils allèrent donc chez son concurrent, qui en profita largement.

Les garçons n'y connaissant strictement rien s'en remirent à l'experte de ces lieux, aka Merline, qui expédia tout ça en dix-sept minutes top chrono, au terme desquels les garçons eurent tout un matériel de patinage adapté.

Ils se disaient que c'était fini, mais en voyant le rictus maléfique de Merline, il comprirent alors l'étendu du problème : elle voulait leur faire essayer...

Elle les emmena donc dans une patinoire moldue, en transport moldu ! Parce que sinon, c'est pas drôle.

Mais au moment où Drago vit les fameux bus rouges à étages londonien, il se tourna vers Harry et Merline et déclara, je cite : "Même pas en rêve."

Les deux se regardèrent en souriant, et Harry expliqua que côté magique aussi il avait un bus, mais qu'il était pire...

Aussi Drago accepta donc de monter dans ce "foutu bus" et heureusement pour lui, il n'y avait pas trop de monde.

À un moment, un groupe de lycéenne, s'approcha de Drago et la plus jeune, une petite brune tenta maladroitement d'établir un contact.

- Euh... Excuse-moi, tu as une copine ?

- Non. (regard de joie de la fille) J'ai mieux !

La fille vit qu'il tenait la main d'Harry et le regarda d'un air triste et dégouté, avant de retourner voir ses copines en disant bien fort :

- Laissez tomber les filles, il est gay !

Harry avait une impression de déjà vu.

Aussitôt, la moitié voir les trois quarts des gens du bus s'écartèrent comme si avait une maladie contagieuse et Merline répliqua :

- Et alors ? En quoi c'est un problème ?

La fille fit volte-face en s'exclamant :

- Mais cocotte, c'est contre-nature !

- C'est ta gueule qui est contre-nature, pov' thon ! cracha Merline, utilisant toute sa bonne volonté pour ne pas briser le Secret Magique et lui lancer un sort de Kasgueul pour qu'elle se ramasse, là, devant tout le monde.

La fille devient toute rouge et Harry intervient :

- Line, t'inquiètes, ça va aller...

Merline fit volte-face, fumante de colère :

- Ça va aller ?! Mais... Je... Je... Je peux les maudire jusqu'à la huitième génération et les encastrer dans un mur à coups de batte de baseball en métal ?

Si les gens du bus rirent ou sourirent en pensant qu'elle blaguait, Drago et Harry, eux, eurent des frissons tout en hésitant entre rire et avoir peur, car ils savaient parfaitement qu'elle était très sérieuse...

- S'il te plaît ? insista t-elle avec les petits yeux larmoyants et suppliants du chien battu.

Le blond ne savait sincèrement pas quoi lui répondre.

Heureusement pour le mobilier, avant qu'elle n'ait pu encastrer qui que ce soit dans la fenêtre la plus proche en hurlant des sortilèges impardonnables, le bus arriva à l'arrêt de la patinoire.

Les garçons poussèrent un soupir de soulagement et ils sortirent, toujours en se tenant la main.

Merline sortit en lançant à l'attention des passagers :

- Mauvais voyage à tous ! Vous ne pourrez plus trouvez deux chaussettes identiques dans votre tiroir jusqu'à la fin de votre vie et vous perdrez vos clés dans la semaine !
Allez, à jamais les homophobes, et que Voldemort en personne vous emporte !

Et elle parti rejoindre les garçons en riant.