3. La répartition

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La rouquine recommença à rire doucement comme si quelqu'un venait de faire une blague.

Elle ne mentait pas vraiment, mais elle ne disait pas non plus la vérité, elle ne faisait que se mentir à elle-même.
Ou du moins, c'est l'impression qu'eut le professeur expert en mensonge.

En effet, il savait distinguer un vrai rire d'un faux, et il eut un pincement au cœur à la vue de la jeune fille qui avait l'air de souffrir mais qui le cachait par un sourire éclatant. Car si sa bouche savait mentir, ses yeux verts sapins, eux, ignoraient comment faire, et ils appelaient à l'aide.

Cependant, elle ne semblait même pas se rendre compte du signal d'alarme envoyé par ses yeux, et le professeur ne pouvait rien faire pour l'aider. Du moins... pour le moment.

Et puis, il y avait ce nom... Asphodèle Wormwood.

Un nom un peu trop floral et lourd de sens à son goût.

Il était à peu près sûr qu'elle mentait et qu'elle en savait plus qu'elle voulait le faire croire, mais il ne dit rien.

Il aurait quelques questions à poser à cette jeune fille, et loin des oreilles du directeur si possible.

Dumbledore déclara soudainement :

- Bien. Madamemoiselle Wormwood, nous allons vous accueillir, vous et votre chat, à Poudlard, l'école de sorcellerie. Rassurez-vous, vous y serez en sécurité.

- En sécurité ? Je suis en danger ?

- Il semblerait, oui, en effet.

- Dans ce cas, merci Monsieur à la Barbe-Blanche ! J'ai hâte d'apprendre tout ce que les professeurs ont a m'enseigner ! dit-elle en souriant.

Le soir même, avant le dîner, Dumbledore prit la parole pour faire un discours.

- Chers élèves, chers élèves. Il y a quelques jours, une jeune fille nous a rejoint, un peu en retard, certes, mais nous ne nous en formaliserons pas, n'est-ce pas ?

Il fit une courte pause, avant de reprendre.

- Malheureusement, elle est amnésique et ne pourra donc pas répondre à vos questions, mais son nom est Asphodèle Wormwood. Faites lui bon accueil.

Cette affirmation souleva une foule de murmures, à base de théories plus foireuses les unes que les autres, dont certaines comme celle à base de "Dumbledore lui a effacé la mémoire" étaient presque crédible.

Sur ces mots, le professeur Mac Gonagall conduisit la jeune fille devant toute la salle. Elle était toujours vêtue d'une chemise blanche, de sa jupe noire, avec sa sacoche en bandoulière, mais en plus, elle avait désormais des bottes en cuir brun et une cravate assortie à une robe de sorcière, qui prendrait automatiquement la teinte de sa maison. Son chat roux la suivait.

Elle s'assit sur le tabouret face à la salle et la professeur de Métamorphose mit le Choixpeau sur sa tête, pendant que le chat roux venait sur ses genoux.

Le Choixpeau ci murmura :

- Asphodèle Wormwood hein... C'est pas beau d'mentir petite !

- ...

- Ah la la... Où vais-je bien pouvoir te mettre ?

- Aucune idée, c'est votre job, pas le mien.

- Ah ah, bien dit jeune fille !

Cependant, j'ai un problème. Tu es rusée et douée en potions, comme une Serpentarde, du courage, tu n'en manques pas assurément, comme les Griffondors, mais tu es aussi très intelligente, alors je pourrais t'envoyer chez les Serdaigles. Sans oublier tu dispose également d'un grand sens de la loyauté et de l'amitié. Hmm...

- Prends ton temps pour choisir sage Choixpeau. Je m'en remet à toi. De toute façon, c'est pas comme si j'avais le choix.

- Voilà de bien sages paroles ! Allez, POUFSOUFFLE ! cria t-il.

La jeune rouquine se leva en prenant le chat dans ses bras et reposa le Choixepeau sur le tabouret.

Elle eu pourtant jurée l'entendre dire :

- Rends son honneur à ta maison et rends la fière, tes parents le seraient aussi ...

La fin de la phrase se perdit dans les applaudissements des élèves de Poufsouffle et la rouquine fit comme si elle n'avait rien entendu, allant s'installer à la table de ceux qui l'acclamait.

À la fin du repas, une fille blonde vient vers la nouvelle et se présenta comme "Hannah Abbot, préfète de Poufsouffle", et la conduit à la salle commune, lui disant qu'elle lui ferait visiter l'école le lendemain après les cours.

La jeune rousse sourit en la remerciant. Elle était épuisée, car elle avait passé la journée à accompagner le professeur Mac Gonagall au chemin de Traverse pour se procurer ses fournitures. Le chat au pelage roux suivait toujours la jeune fille.

Mais la préfète ne sembla pas s'en rendre compte et durant le début du trajet, elle récita les mots d'ordre de Poufsouffle : loyauté, patience, gentillesse, sincérité, tolérance, persévérance, amour de la nature, modestie, justice, fair-play et travail acharné, avant de se rendre compte que la nouvelle ne l'écoutait qu'à moitié.

Elle proposa alors de lui en reparler le lendemain, quand elle aurait dormi et la jeune Asphodèle ne put que l'en remercier.

Abbot emmena Asphodèle aux sous-sols. Elles se retrouvèrent face à un tableau de poire, que la préfète chatouilla jusqu'à ce qu'il s'ouvre pour laisser passer les jeunes filles et le chat au pelage roux. Après avoir passé la nature morte, elles se retrouvèrent dans un court couloir avec au bout de celui-ci une fenêtre.

À droite du couloir, il y avait une pile de grands tonneaux  de couleur miel, légèrement vieilli, entassés dans un renfoncement de pierre plongée dans l'ombre, tandis que du côté gauche, un escalier descendait dans un plutôt endroit sombre, malgré l'éclairage à la bougie.

Si Asphodèle eu tendance à se diriger vers l'escalier, Abbot la retint.

- Non, bon, pas par là ! Cet escalier mène aux cuisines de Poudlard. Notre salle commune est derrière les tonneaux.

Asphodèle acquiesça, en commençant sérieusement à se demander où elle était tombée, avant qu'Abbot ne lui explique la combinaison à faire pour entrer : il fallait toquer au rythme des syllabes de "Helga Poufsouffle" sur le deuxième tonneau en partant du bas, au milieu de la deuxième rangée. Si le nombre de coups ou le tonneau sur lequel toquer n'était pas respecté, un flot de vinaigre se déversait sur l'intrus.

Asphodèle se promit intérieurement de bien faire attention pour ne pas faire d'erreur, car elle ne souhaitait pas sentir le vinaigre.

Le chat vient se frotter contre les jambes de la jeune fille pour lui rappeler son existence et elle le prit dans ses bras, avant d'aller devant le deuxième tonneau en partant du bas au milieu de la deuxième rangée. Elle tapota "Hel-ga Pouf-souffle", en espérant qu'elle l'ai tapoté correctement.

Elle ferma les yeux en s'attendant au vinaigre, mais Abbot lui fit rouvrir les yeux en l'appelant :

- Tu comptes dormir devant la porte ?

- J'arrive ! lui répondit Asphodèle en ouvrant les yeux et en voyant que le tonneau s'était ouvert pour ouvrir un passage.

L'enfant PrinceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant