2. Potion

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Sous le regard surpris des deux adultes, la jeune rouquine examina vite fait sa blessure, avant de ranger les miroirs dans sa sacoche.

- Au fait, quelles sont les blessures et séquelles liés à ma blessure magique ? demanda t-elle soudainement.

Madame Pomefresh arrêta alors de faire le poisson mort en la regardant et répondit :

- Toi ma cocotte, je sais pas qui t'as attaqué...

La jeune fille la coupa.

- Une grande perche couverte de fond de teint blanc sans nez dont il ne faut pas dire le nom. Quelles sont les séquelles ?

Les trois adultes furent horrifiés et choqués, mais chacun pour des raisons différentes.

Le directeur était étonné qu'elle ait survécu à Lord Voldemort, le maître des potions était choqué qu'elle dise ça ainsi, l'air de rien, et l'infirmière était choqué qu'elle s'en tire à si bon compte et que des êtres aussi cruels que Le Seigneur des Ténèbres existent.

Cette dernière ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais elle fut interrompu par la jeune fille, qui commençait à s'énerver doucement :

- Je déteste me répéter. Quelles sont les séquelles ?

L'infirmière lâcha, presque à contre-cœur :

- La moelle épinière est touchée : sans la potion du professeur Rogue, vous risquez à coup sûr de perdre l'usage de vos jambes.

- Vous auriez pas pu le dire plus tôt ?! Hors de question que je boive une potion dont je ne soit pas sûre de ce qu'elle contient, et pour ça, je vais la faire moi même. Quelle potion faut il faire ?

- . . .

- Quelle potion ?! C'est pas vrai, faut tout vous demander deux fois, vous !

L'infirmière s'empourpra et failli répliquer quelque chose de cinglant, et de probablement bien mérité, avant de se rendre à la raison en voyant que la jeune fille n'en démordrait pas et que les professeurs qui lui servaient de collègues n'avaient pas l'air très pressé d'intervenir.

Elle soupira, et répondit, presque à contre-cœur :

- Une potion de fleurs aux pétales d'or.

- Ouais, des tournesols, quoi. Vous auriez pu le dire plus tôt, on aurait éviter tout un bla-bla inutile. Il faut savoir aller à l'essentiel dans la vie ! râla t-elle en sortant de la sacoche un manuel en cuir noir qu'elle fit léviter comme les miroirs, sans baguette, afin de chercher ladite potion.

La jeune fille commença à feuilleter son livre, avant de s'arrêter et de bloquer à une page en pointant une recette.

Et tandis que les grandes personnes étaient occupées à être choquées, la jeune fille sortit alors tout un nécessaire à potions de sa sacoche, et commença la potion.

Personne n'intervient ou ne tenta de l'en empêcher ni même de l'arrêter.

Le professeur Rogue la surveillait tout de même, car il ignorait l'étendue des capacités de la jeune fille, et qu'il ne souhaitait pas que la jeune fille fasse "une Longdubat" à l'infirmerie.

Il nota tout de même que la jeune fille était très douée en potions, bien qu'elle suive assez librement la recette. Elle avait dû avoir un bon professeur.

Pendant qu'elle préparait sa potion, Dumbledore, jugeant sans doute que l'observation d'une jeune fille faire une potion peu intéressante, emmena Madame Pomfresh à part pour discuter, de quoi, on se le demande, laissant la jeune fille seule avec le professeur aux cheveux gras.

Celle-ci sentait que ledit professeur avait des questions à lui poser, mais il ne le faisait pas, probablement pour ne pas la déranger durant la concoction de sa potion. Quoi qu'il en soit, elle lui en était reconnaissante, car elle ne souhaitait pas y répondre.

Au moment où elle finissait sa potion et qu'elle la mettait dans une fiole, elle demanda au professeur Rogue :

- Tu ne t'ennuies pas trop à me regarder ?

- Non, pas du tout, répondit le professeur qui ne se formalisa pour une fois pas du tutoiement de la jeune fille.

Votre manière de faire des potions est bien particulière, mademoiselle... l'invita t-il.

Mais elle ignora volontairement la question sous-entendue, avant d'inspirer un grand coup puis de boire la potion d'une traite, sans que rien ne soit tenté pour l'arrêter.

Or, à ce moment précis, Dumbledore et Madame Pomfresh revinrent tout deux, comme attirés par l'action.

Madame Pomfresh regarda la scène sans comprendre, avant de se précipiter urgemment vers la jeune fille qui venait de tomber en arrière sur son lit, comme morte, pour l'examiner.

Dumbledore s'adressa alors au professeur en charge de la surveillance de la jeune fille.

- Que s'est il passé Professeur Rogue ?

- Comme vous avez pu le constater, elle a bu sa potion, répondit-il calmement de sa voix froide.

- Mais pourquoi l'avez vous laissé faire ? Imaginez qu'elle se soit suicidée ! s'emporta le directeur

- Vous m'avez demandé de la surveiller et rien d'autre. répliqua Rogue toujours aussi calme

- Ne jouez pas avec les mots Severus !

- Je n'oserais pas.

Le directeur voulait répondre, mais une voix caverneuse les interrompit.

- Ça vous ennuierait d'hurler moins fort ? Je suis pas sourde, mais si vous continuez, je vais le devenir !

Les deux se retournèrent vers l'origine de la voix et découvrirent la jeune fille, assise sur son lit, semblant un peu perdue.

Le directeur reprit aussitôt son air paternel et protecteur et demanda :

- Tout va bien jeune fille ?

- Euh, oui, je crois. Oui, oui, je vais bien et vous même ?

Le directeur sembla surpris, mais toussota avant de répondre :

- Bien, c'est une bonne nouvelle, jeune fille. Et pourrions nous savoir comment se prénomme notre invitée mystère ?

Celle-ci se passa un doigt sur l'arrête du nez et sembla réfléchir avant de lancer :

- Aucune idée !

Tout les adultes furent choqués, et si on était dans un manga, ils en seraient tombés à la renverse ou leur mâchoire se serait allongée, voir décroché pour rencontrer le sol. Mais on est pas dans un manga, alors rien de tout ça n'arriva.

La jeune fille rit un peu, d'un rire clair et doux, qui ressemblait un peu à un rire bestial, un rire qui sonnait faux pour le maître des potions.

Elle reprit :

- Je crois quand même que je m'appelle Asphodèle. Asphodèle Wormwood. Je sais même pas comment je sais ça !

Dumbledore sourit. Il pensait avoir gagné, mais une bataille n'annonce pas la fin de la guerre...

L'enfant PrinceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant