Chapitre 10

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- VICTOR -

Sur le chemin du retour, je sens Esmée ailleurs et songeuse. A vrai dire, depuis que le prêtre avait prononcé sa bénédiction je l'avais perdu. J'avais finalement décidé de prendre le volant, afin de nous éviter un terrible accident, Esmée était sans doute la fille la plus belle que je connaisse, néanmoins elle conduisait comme un pied!

  Du coin de l'œil, je l'observe dans le rétro, les volants roses poudrés de sa robe virevoltent au contact de l'air, elle triture ses doigts et se mordille la lèvre. J'avais été surpris de ne pas la voir trembloter, et suffoquer lorsque son père avait prononcé le « oui » fatidique. J'etais prêt à parier qu'elle ferait une crise d'angoisse, et pourtant elle s'était contenue.

Peut être que ma présence l'aidait réellement...

Pour ma part, tout devenait compliqué: ne pas la dévisager, ne pas lui sourire H24 comme un débile, éviter de mater son joli derrière, m'empêcher de la toucher. Il y avait Beaucoup trop d'interdictions, mon cerveau surchauffait, mon entre-jambe aussi, et il était grand temps que ce week end prenne fin, que je rentre à San Francisco. Évidemment, être à ses côtés ne me déplaisait absolument pas, mais réprimer mon désir qui ne cessait de s'accroître, me rendait fou un peu plus chaque jour.

- Arrête de me mater!

Et merde, les mains dans le sac ! Ça t'apprendras à être si peu discret.

Je me sens con, mais encore une fois, impossible de me détacher de ses perles grises.

- Alors là ... si tu crois que je te regarde... Je contrôle mon angle mort figure toi! Je renchéris en riant.

- Pff, arrêtes tes conneries, je suis mauvaise conductrice mais il y a des limites ! Me réponds t-elle.

Son téléphone se met à vibrer contre son siège, et je vois la photo de ma chère petite sœur apparaître sur l'écran.

Il ne manquait plus qu'elle!

Bizarrement, je l'avais totalement oublié depuis hier, mon esprit avait fait abstraction de toute cette situation. Esmée hésite à décrocher, je sens le malaise sur son visage.

- Allo ? Elle décroche avec une petite voix craintive.

Malgré moi, mes oreilles s'arrêtent sur chacune de ses réponses, et j'essaye de décrypter leur conversation téléphonique.

- oui terminé ! On sort de l'église, il nous reste encore le cocktail et la soirée . Hum... oui.... hum,... non ça va, oui Victor est gentil...

Elle guette ma réaction, nos yeux se croisent et notre attirance l'un envers l'autre semble inévitable.

- Et toi alors tu vas mieux? Tu as moins mal au ventre ?

Ah ah, bien tenté le changement de sujet ma grande ! « Victor est gentil », évidemment que j'étais sympa, et bien plus que ça d'ailleurs!

Me taper un aller retour à San Diego pendant mes vacances, vivre un mariage à la con et tout ça sans même pouvoir la peloter ! J'étais devenu un véritable sain en l'espace de deux jours, du jamais vu pour Victor Willer, surtout lorsqu'on avait à ses côtés une fille comme Esmée...

Leur conversation devient complètement inintéressante, je continue ma trajectoire jusqu'au parking de l'hôtel, où des centaines de voitures s'amassent et se garent une à une.
A peine le moteur éteint, je saute de la voiture et m'empresse d'aller ouvrir sa portière, si il y avait bien un truc que mon père m'avait appris depuis petit, c'était la galanterie. Je l'aide à s'extirper de la Chevrolet avec sa longue robe, et la dévisage au passage. Son décolleté lui moulait ses jolis seins tour ronds, et c'était très difficile de ne pas plonger dedans.

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