Chapitre 18

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- ESMÉE -

  Il me semble entendre la voix de ma mère au loin, mais je n'en suis pas vraiment certaine. A travers mes paupières, j'aperçois une lumière blanchâtre, j'aimerais ouvrir mes yeux, mais j'en demeure incapable tant mes muscles sont lourds et endoloris. Une violente migraine m'embrume le cerveau, je ne sais plus où je suis ni pourquoi je me trouve  dans un état pareil.
Une main caresse la mienne, et je sens le parfum de ma mère si familier pénétrer mes narines, sa chaleur est juste là, tout proche de moi et sa présence me rassure instantanément.

- Ma chérie ? Ne t'en fais pas, je suis là.

- Maman ?

Mes lèvres s'entrouvrent dans une lenteur insupportable, des lumières blanches m'éblouissent la rétine, et son doux visage maternel m'apparaît.

- Où ..je ... qu'est ce qui ?

Je regarde subrepticement les perfusions qui m'irriguent les veines, et les appareils auxquels je suis reliée, et l'angoisse me submerge tout à coup. Depuis combien de temps étais je ainsi ? Que s'était il passé ? Pourquoi ne me rappelais-je de rien ? Mon dernier souvenir était celui du shooting photo, mais tout restait flou dans mon cerveau.

- Ce n'est rien ma puce, une voiture t'as renversé hier soir, tu as fait un trauma crânien et tu es restée quelques heures dans le coma. Mais tu es hors de danger, ne t'en fais pas. J'ai pris le premier avion lorsque l'hôpital m'a appelé !

Les yeux bleus de ma mère se gorgent de larmes à mesure de notre conversation, j'imagine son inquiétude durant ces dernières 24h. J'ai beau essayer de me rappeler quelque chose, rien y fait, cette douleur à la tête m'empêche de me concentrer.

- Je ne me souviens plus de rien... est ce que c'est normal ?

Au même instant, une infirmière en blouse bleu ciel frappe à ma porte.

- Mlle Mayer ? Comment vous sentez vous? C'est normal que vous ressentiez comme un trou noir, les images de l'accident reviendront par bribes au fil des heures.

Elle est petite et ronde, son visage angélique et souriant respirent la bienveillance, le prénom Jodie est brodée sur le haut de sa poche.
Ma mère m'étreint et s'échappe pour laisser à l'infirmière le temps de me prodiguer ses soins.
A travers les fenêtres vitrées de ma chambre, je crois entrevoir la carrure imposante et familière d'un homme.
Non c'est impossible... Je cligne des paupières, puis me frotte les yeux, cet accident me jouait décidément des tours.

Le brassard de Jodie m'entoure le biceps et se ressert d'avantage jusqu'à compresser toute ma circulation sanguine.

- impeccable! Votre tension est bien remontée, vous pourrez sans doutes vous lever ce soir mais surtout ne faites rien toute seule, vous avez encore besoin de l'assistance de l'équipe soignante !

- Merci... J'aurais aimé voir le médecin du service... tout est encore très flou, et je crois que cela me rassurerait.

Non pas que Jodie ne m'inspire pas confiance, mais l'avis du médecin qui m'avait secouru la veille m'était indispensable. J'avais besoin de connaître tous les détails de mon état pour retrouver une certaine sérénité. Un courant d'air me frôle le dos, je discerne le regard de Jodie changer de direction, ses petites joues rosissent et un sourire crispé se fige sur ses lèvres lorsqu'elle lève la tête vers l'entrée de la chambre.

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