Chapitre 8

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- VICTOR -

  Depuis que l'avion avait touché le sol, Esmée n'avait plus prononcé un mot, je l'avais aidé à porter ses bagages et nous étions en chemin pour retrouver Ray. Elle était certainement tendue à l'idée de revoir son père, et de lui présenter un « mec ». Il allait sûrement croire qu'on sortait ensemble, mais c'était le cadet de mes soucis.
Au loin dans le hall, j'aperçois un grand type, aux cheveux poivres et sels, il agite ses bras dans tous les sens, avec un large sourire lui déformant le visage.

Il a l'air sympa. Bien qu'un peu débile à faire ses grands gestes...

- Heyy ma chérie !! Je suis content de te revoir!
Il attire Esmée dans ses bras, elle se ratatine un peu plus mais se laisse faire malgré tout.

- Papa, je te présente Victor, le grand frère d'Amanda, peut être que tu te rappelles de lui ?
Son père se tourne vers moi un peu surpris, puis son regard s'adoucit.

- Oh Victor ! Bien sûr que je me souviens de toi, la dernière fois que je t'ai vu tu étais tout petit, tu devais avoir 7 ans peut être ! Il me tends sa main amicalement.

- Monsieur Mayer, c'est un plaisir! J'essaye de faire bonne impression; il ne s'agirait pas de me faire jeter du mariage!

- Amanda a eu un empêchement, alors Victor a pris sa place... S'empresse d'ajouter Esmée quelque peu gênée.

- C'est gentil, comme on dit: plus on est de fous, plus on rit !

Ray s'empare de la valise de sa fille, il nous raconte que l'hôtel est déjà à moitié décoré, que c'est magnifique, que la piscine est chauffée, qu'on a vue sur la plage... un vrai moulin à paroles, je parviens à peine à suivre la conversation.
Dans la voiture, Esmée insiste pour que je monte à l'avant, je sens qu'elle a besoin de se retrouver seule.

- Alors Victor, qu'est ce que tu fais dans la vie toi?

- Je suis en troisième année de médecine à SF, j'entame mon externat en service de neurologie. Pour l'instant j'adore ce que j'apprends !

- oh bien! Tu voudrais en faire ta spécialité ?

- Oui et non, j'aimerais avant découvrir d'autres services et peut être partir faire des missions humanitaires.

- C'est bien, c'est très bien.

Je sens dans sa voix qu'il est ailleurs, qu'il répond poliment, mais il était clair que cet homme se fichait éperdument de la vie des autres, et que seul son mariage comptait. Je guette dans le rétro, et y croise les perles nacrées d'Esmée, elle ne sourit plus vraiment mais me regarde intensément. Ses lèvres s'entrouvrent et me murmurent un « merci » que je suis le seul à percevoir. Je lui fais un petit clin d'œil, et je jure avoir vu une petite étincelle dans son regard.

Elle est vraiment canon... dieu que ce week end allait être compliqué.

Il allait falloir que je prenne sur moi, sans flancher, sans la toucher et ce serait si dure. Son angoisse en plein vol avait été une véritable aubaine pour moi, le meilleur prétexte pour lui tenir la main, la serrer contre moi etc. Mais maintenant tout serait plus compliqué, il fallait que j'arrête toute cette espèce de séduction que je ne contrôlais plus dès que je la voyais.
La voiture se gare sur un grand parking face à la mer, l'hôtel se dresse derrière nous, et Ray n'a pas fait les choses à moitié car c'est vraiment magnifique. Les portières claquent, Esmée reste bouche bée, lorsqu'elle aperçoit les centaines de fleurs, les Arches et les ballons installés pour le mariage.

- Oh putain. Déclare t-elle.

- Oui c'est grandiose n'est ce pas ? Mary tenait vraiment à ce que tout soit parfait. Renchérit Ray ravi.

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