Chapitre 20

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- ESMÉE -

- Oui, ne t'en fais pas Maman, Liam sera là d'une minute à l'autre, et puis de toutes façons je me repose ! Oui oui j'ai eu papa au tel, il est à l'île Maurice avec Mary, ils viendront me voir le mois prochain... Hum hum, oui je te rappelle demain d'accord ? Moi aussi, je t'embrasse Maman.

Je m'affale dans le canapé et jette mon portable sur le coussin d'à côté.

Enfin de retour chez nous!

Je suis seule depuis ce matin, Liam m'a déposé après être venu me chercher tôt à l'hôpital, cette ambiance lugubre commençait à me taper sur le système après une semaine passée.
Ces deux derniers jours avaient été bien plus longs que les précédents, Victor était de repos, et même si je me refusais de l'admettre, sa présence m'avait cruellement manqué. Il était passé aux aurores, remplir mes papiers de sortie, et m'ausculter une dernière fois. Nous ne nous étions échangés qu'un vague sourire avant qu'il ne reparte, et ce nouvel au-revoir, m'était trop douloureux. Depuis la nuit dans l'ascenseur, où je m'étais effondrée dans ses bras, mon esprit ne parvenait plus à le chasser. Ses bras forts qui m'enveloppent, ses mains me caressant les cheveux, ses doux murmures réconfortants, son odeur si masculine... Je savais qu'en passant ce foutu pull imprégné de son parfum, mes sens se décupleraient et les vestiges de notre passé viendraient me heurter de nouveau. Et soyons honnêtes, je n'avais pas besoin de ça, pas maintenant, j'avais enfin trouvé ce qui semblait être « l'homme de ma vie », j'étais parvenue à enterrer les débris de notre relation, pansée mes cicatrices pendant des mois et des mois, et BIM, Victor débarquait!

Pourquoi ? Pourquoi rien n'était jamais simple dans ma foutue vie ?

La porte de l'entrée s'entrouvre derrière moi, j'aperçois les cheveux blonds comme les blés de Liam et ses joues rougies par le froid. Il me jette son doux sourire, celui qui m'a fait craquer la première fois que je l'ai vu...

~

  Je roule tranquillement sur Brooklyn Bridge, devant moi, la skyline scintille éclairée par les rayons orangés du soleil.
21h, et 30 degrés dehors, il fait beau, l'été approche et je me sens « presque » heureuse.
A travers la vitre baissée, le vent chaud s'engouffre dans la voiture et caresse ma peau. Je ne discerne pas immédiatement les premiers accords qui résonnent dans mes enceintes, et pourtant c'est bien ce vieux morceau qui commence à inonder l'atmosphère. Non je ne rêve pas...
J'augmente le son, et la voix de cette Môme, si charismatique, me dévaste par tous les souvenirs dont elle est synonyme.

« Je ne regrette rien, ni le bien qu'on m'a fait, ni le mal, tout ça m'est bien égal ... »

Les battements de mon cœur s'intensifient, je monte davantage le volume, et des images tournent en boucle dans mon esprit. Étais-je passée à côté de l'amour de ma vie ? Pensait il à moi parfois, de la même manière que moi à cet instant ? Déjà 5 ans que son silence radio avait débuté, 5 ans de mon existence à me demander « Et si ? », à me triturer le cerveau des nuits entières. 5 ans... c'est long 5 ans! J'avais tenté par tous les moyens de l'oublier, mais personne ne l'égalait jamais, et même dans les bras des autres, il demeurait mon obsession, ma drogue.

« Balayé les amours, balayé pour toujours, je repars à zéro »

Sans que je n'y puisse rien, mes yeux s'embuent de chagrin, ma gorge me fait mal, et même si j'aimerais refouler ces sentiments, tout est trop intense, et je crois que je n'en ai plus envie. Je crois qu'il est peut être temps de revenir vers lui, de lui parler, c'est sans doute la dernière chance que j'ai en ma possession pour aller de l'avant. Il y avait tant de mots passés sous silence, tant de non-dits amers et néfastes entre nous, il était venu l'heure pour moi de m'exprimer, j'en avais réellement besoin. Et tant pis si je me brûlais les ailes, il fallait que je le retrouve, qu'il sache...

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