➳ Les flashbacks

1.3K 97 32
                                    

Il nous arrive fréquemment de voir des flashbacks dans les histoires, ou d'avoir envie d'en faire. Mais qu'est réellement un flashback ? À quoi sert-il ? Et comment s'en servir à bon escient ?

*

1. Le flashback

Qu'est-ce que c'est ? Un flashback, ou analepse, est tout simplement un retour en arrière dans l'histoire, un saut dans le passé qui peut avoir une durée indéterminée.

Il est très utile lorsque, par exemple, le mystère est élucidé et que l'on veut que le lecteur comprenne bien le tout en lui montrant des scènes passées. Il sert également à insister sur des faits qui se sont déroulés précédemment, à nous faire découvrir des choses que nous ne savions pas. Il est parfois très utile, mais aussi compliqué à gérer.

2. Un déclencheur idéal

Pour faire surgir l'analepse, il faut l'amener de la bonne manière. Il doit y avoir un lien entre ce qu'il se passe dans le présent, et la scène que nous allons découvrir lors du flashback. Quelque chose qui rappelle au protagoniste cet événement, son passé. Ça peut être un lieu, une odeur, un son, une personne ; et beaucoup d'autres encore. Même de simples détails peuvent suffire. Pense à comment tes propres souvenirs te reviennent en mémoire. Qu'est-ce qui fait que tu y repenses ?

Par exemple, mon personnage retourne sur le lieu où il a rencontré sa bien-aimée ; alors, il se remémore comment ça s'est passé, et là, le flashback se déclenche.

Il ne faut pas que ça n'ait aucun rapport, le lecteur risquerait de ne pas comprendre l'utilité de cette analepse et donc de se perdre. Même un simple lien peut se révéler très efficace. Il faut tout de même que ce lien soit visible dans l'histoire, qu'on ne doive pas le chercher à la loupe tant il est bien caché.

Il faut aussi garder en mémoire que l'analepse est censée nous faire comprendre quelque chose vis-à-vis de l'histoire. Pourquoi un personnage agit comme tel (par exemple en évoquant son vécu), quelque chose dont nous ignorions l'existence... Alors, il est nécessaire de faire un flashback au bon moment, pour que le lecteur en comprenne la bonne information et que ça ait l'impact recherché sur lui. Tout doit corréler.

3. La mise en page du flashback

Le plus compliqué est, je pense, la mise en page. Comment faire comprendre subtilement au lecteur que c'est une analepse ? Et quand on est de retour dans le présent ?

J'aurais tendance à dire d'éviter les « flashback, deux ans plus tôt », ça n'est pas subtil et si peu original.

Peut-être plus quelque chose comme :

Deux ans en arrière...

Ou mettre la date à laquelle on est lors de la scène de l'analepse. Mais, pour cela, il faut avoir comme habitude de préciser dans l'histoire, même au présent, à quelle date on est, du genre :

8 mai 2020, 15 heures

Avec le jour si tu le veux, et pourquoi pas l'année et l'heure si on veut vraiment être précis. Mais ça, ça ne garantit pas le fait que le lecteur ne se perde pas vis-à-vis du temps.

Tu peux également mettre en italique toute la scène du passé, mais je dirais que c'est la dernière des choses à faire. C'est plus pour les scènes courtes, pour éviter d'avoir trop d'italique d'un coup. Par contre, on oublie le gras, à bannir absolument. Pense à nos pauvres petits yeux si fragiles...

Il peut être appréciable de mettre des sortes de symboles comme on en voit souvent, du genre :

***

Ou autres, pour annoncer le début et la fin de l'analepse, ce qui permettra d'annoncer subtilement au lecteur que l'on repasse au présent.

On peut également donner des éléments qui appartiennent seulement au présent, et dont le lecteur sait que ça appartient uniquement au présent. Là aussi, ça peut être de simples détails. Un lieu, une parole, une pensée ; n'importe quoi, tant que c'est compréhensible et que ça donne l'information du « Fais attention ; là, on est de retour dans le présent ».

4. La durée

Ne fais pas un flashback de cinq pages, il faut qu'il soit bref. Les détails qui n'ont pas d'importance, on peut facilement s'en passer. Il ne faut pas que ce soit trop long, ni ennuyeux à lire. Il n'est pas obligé non plus qu'il ne tienne qu'en trois phrases, mais réduis-le au strict nécessaire, que le lecteur puisse en retenir uniquement le plus important. Tu peux décrire le lieu si c'est nécessaire, ou l'effleurer si ça n'est pas la priorité, préciser ce qu'il s'y passe, et surtout, porter une grande importance aux éléments qu'il faut retenir.

5. Le temps

À quel temps doit-on écrire l'analepse ?

J'aurais plutôt tendance à dire que ça, c'est comme bon te semble. Tu peux l'écrire au présent, comme au passé/à l'imparfait pour insister sur le fait que c'est un flashback, et donc non le présent.

Y'a pas vraiment de règle, privilégie peut-être le passé, qui permettra au lecteur de bien comprendre que nous sommes dans un flashback. Mais si tu n'es pas à l'aise avec, utilise le présent, il peut être tout aussi efficace – à condition de perfectionner la mise en page et l'entrée ainsi que la fin du flashback.

6. L'utilité

Ne fais pas de flashback pour le plaisir, fais-en parce que ça fait avancer l'histoire. Parce qu'on en a besoin pour comprendre un personnage, une parole, une action...

Si le lecteur s'en retrouve plus perdu qu'autre chose, n'en comprend pas l'utilité et n'en retient rien, ça n'est pas nécessaire. Il faut que ça ait une bonne utilité, que ça soit utilisé à bon escient. Déjà que les flashbacks ne sont pas si simples que ça à utiliser, alors si tu t'en sers pour des informations futiles, tu vas t'embrouiller toi et le lecteur.

Récapitulatif

- Trouve un déclencheur intéressant et qui corrèle avec l'histoire et l'information que tu veux donner au lecteur
- Fais une bonne mise en page de l'analepse
- Ne fais pas durer trop longtemps ton analepse
- Choisis le temps de ton analepse
- Fais-en une dans un but précis

*

Si tu as une quelconque question, je suis là !

Je te retrouve dans le prochain chapitre sur les erreurs récurrentes. :)

Wattpad de A à Z (conseils d'écriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant