La prophétie des astres

Chapitre 9 [1/2]

 Aislinn donna un coup de coude dans les côtes de James qui avait passé un bras autour de sa taille. Il s'amusait énormément de voir son frère si surpris de les voir ensemble dans leur chambre. Et voir la jeune fille si agacée par ce qu'il venait de dire lui donnait envie de continuer, même si c'était puéril, c'était un peu sa façon de lui faire payer de l'avoir pris pour un pervers.

— Elle a finalement succombé à mon charme ! Comme tu peux le voir, frérot !

— Ce n'est pas..., commença Aislinn en essayant de se dégager de son emprise.

Il ne la lâcha pas.

Les joues de la jeune fille commencèrent à rougir d'énervement. Elle sentit son corps se réchauffer de plus en plus. La jeune fille essaya de se calmer en soufflant afin d'apaiser son rythme cardiaque. Si elle n'arrivait pas à se maîtriser, cela pourrait avoir des conséquences terribles. Ses cheveux pourraient reprendre leur teinte d'origine avec sa mèche qui changeait de couleur pour devenir noirs.

Elle se dégagea violemment, et s'apprêtait à quitter la pièce quand James la retint par le bras. Il continuait de sourire comme un idiot.

— Tu sais que j'adore ton côté violent ! Mais mon frère risque d'être choqué... Ce n'est pas vraiment son truc, insista James visiblement très fière de sa petite sortie.

Erwan ouvrit la bouche pour demander à son jumeau d'arrêter ses bêtises. Une fois l'effet de surprise passé, il avait secoué la tête. Il n'avait jamais vraiment cru que James puisse vraiment s'intéresser à elle, et encore moins l'emmener dans leur chambre sans une véritable raison, même ses petites-amies ne venaient pas dans leur appartement.

Pas uniquement à cause de l'interdit, ce n'était un secret pour personne qu'il n'était pas un élève modèle qui respectait le règlement, mais leur chambre faisait partie pour lui de leur sanctuaire au même titre que leur repère secret dans le château. A l'intérieur, il se sentait parfaitement en sécurité.

James fut plus rapide que lui en faisant une remarque déplacée qui eut pour effet d'agacer encore plus leur camarade. À leur grand étonnement, elle le gifla si violemment que l'empreinte de sa main se dessina sur la joue de James.

Erwan faillit bien s'étouffer de rire, James ne savait visiblement pas comment réagir, il tenait sa joue de sa main. Son jumeau l'étonna une fois de plus. Ce dernier ouvrit les yeux en grand de stupeur avec la bouche légèrement entrouverte. La réaction de James l'abasourdit bien plus encore, ses iris brillaient d'amusement cette fois, l'effet de surprise passé.

Et cela n'avait rien de surprenant étant donné que c'était la première fois qu'une fille le giflait avec une telle force. En temps normal, James évitait qu'on le frappe et il était rare qu'on arrive à le prendre au dépourvu.

— Arrête d'ennuyer ainsi Aislinn ! ordonna Erwan.

Aislinn tenta d'arranger sa tenue afin de la rendre plus présentable pour pouvoir retourner dans sa chambre.

— Je vais te raccompagner jusqu'au passage qui mènent au dortoir, proposa Erwan.

— Ce n'est pas la peine, déclina la jeune fille avec douceur.

Erwan insista jusqu'à ce qu'elle cède. Et finalement, ce n'était pas une si mauvaise idée que ça, car elle se sentait plus rassurée en sa présence. Les deux jeunes gens firent attention à ne pas se faire attraper par leurs camarades, mais encore pire par la vieille MacGregor.

Le jeune homme lui proposa de passer un moment ensemble pour apprendre à se connaître un de ces jours, proposition qu'elle accepta avec plaisir. Il était bien sympathique contrairement à son jumeau.

Après son passage dans la brèche, Erwan referma la porte qui disparut tout aussi vite qu'elle était apparue.

Elle se retrouvait maintenant dans la vieille chambre de l'ancienne châtelaine du château. Un courant d'air traversa la pièce si brusquement que cela glaça le corps d'Aislinn. En lui donnant l'impression qu'elle ne fut pas seule. Un parfum indescriptible envahit peu à peu le boudoir, ce qui eut pour effet de donner la chair de poule à la jeune fille. Elle sonda la pièce de droite à gauche en quête de ce qui avait bien pu sentir si fort. Aislinn se dirigea vers la fenêtre condamnée depuis des siècles, à côté de celle-ci se trouvait un ancien meuble dissimulé par un linge blanc. Elle ôta le tissu rapidement. Des siècles de poussière accumulés volèrent et retombèrent sur le sol.

Aislinn fut prise d'une quinte de toux, et l'air avait du mal à passer dans ses poumons. Une mauvaise odeur entra dans ses narines lui donnant presque la nausée : un mélange de moisissure et de renfermé qui s'était accumulé pendant des années. La jeune fille se détourna en s'essayant de reprendre une respiration normale. La curiosité se fit très pressante, après avoir enlevé la poussière sur ses vêtements, elle retourna vers la console. Le meuble était magnifiquement décoré, mais ce qui attira son attention – un symbole en particulier – la fameuse marque qui hanté son esprit depuis son arrivé à Rhiannon était profondément gravée dans le bois. Ses doigts caressaient le relief comme pour s'en imprégner davantage. Après ce contact avec le bois vieilli, une sensation étrange s'empara d'Aislinn ; une boule d'énergie blanche surgit devant ses yeux, d'abord petite puis bien plus imposante. La lueur blanche se mit à bouger brusquement et tout à coup, elle fonça sur la petite fille qui essaya de la chasser avec ses bras. L'orbe étincela de mille feux avant d'entrer dans le corps d'Aislinn.

Son corps réagit à cette intrusion en tremblant de la tête aux pieds. Une nausée lui noua l'estomac, sa respiration se fit plus rapide et saccadée, et un violent mal de tête lui martela les tempes. Aislinn ouvrit la bouche pour crier, mais aucun son ne put franchir ses lèvres. Plusieurs minutes s'écoulèrent ainsi, qui lui parurent une éternité. Une ombre vaporeuse enveloppa alors son corps.