Chapitre 7

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 Midi était passé et Elowen dormait encore.

Ce qui n'était pas plus mal, songea Aislinn qui se tenait assise sur une chaise près du lit de la jeune fille. 

Elle ne voulait pas la quitter des yeux, son cœur souffrait pour elle. Elowen étant encore très pâle et sous le choc de ce qui s'était passé la vieille. Aislinn avait appliqué un onguent à base de plantes sur ses blessures, après sa douche, pour aider à la cicatrisation. Et aussi une potion de millepertuis et d'aubépine qu'elle lui donna à boire afin de calmer ses nerfs et lui permettre de dormir.

En lui faisant promettre à son tour de ne jamais révéler à quiconque qu'elle utilisait le pouvoir des plantes. Le Convenant avait réglementé leur utilisation ; seuls les druides pouvaient en faire usage.

Aislinn adorait la nature et son apprentissage auprès du druide Ambroise lui avait permis d'acquérir une vaste connaissance. Ce n'était pas juste de lui interdire de mettre à profit ses compétences !

Elowen frissonna dans son sommeil. Elle commença à être agitée, bougea de droite à gauche et se mit à hurler. Aislinn se pencha sur elle.

— Chut, Elowen ! lui dit-elle d'une voix douce et apaisante. Il ne peut plus te faire de mal, je suis là !

Elle lui massa les tempes, ce qui eut pour effet d'apaiser sa camarade.

Elowen retrouva un sommeil calme et réparateur. Aislinn en profita pour descendre jusqu'au réfectoire pour prendre un repas qui calmerait les maux d'estomac de la jeune fille. Elle n'avait rien avalé depuis la veille et son estomac criait famine.

Aislinn prit des petits pains en plus ; sa colocataire aurait sans doute faim quand elle se réveillerait.

Sacrée soirée !  pensea-t-elle en avalant difficilement son plat.

Elle ne savait plus quoi dire pour convaincre Elowen de signaler son agression. Mais elle restait obstinément contre cette idée et ne voulait rien entendre.

Aislinn repensa alors à la conversation qu'elles avaient eue ensemble à ce propos avant que la jeune blessée ne s'endorme.

« — Je ne peux pas en parler librement. Et je meurs de peur que Duncan en parle à mes frères...

— Cela ne sera pas plus mal, avait dit tout à coup Aislinn.

— Surtout pas ! s'écria vivement sa camarade. S'ils apprennent que j'étais seule en sa compagnie, je vais avoir des ennuis.

— Pas si tu leur dis la vérité.

— Jamais ! Je ne pourrais pas leur avouer qu'il a...., sa voix s'était brisée dans sa gorge.

«Des larmes avaient recommencé à couler sur ses joues.

« La jeune fille avait eu bien de la peine à trouver ses mots. À nommer ce qui lui était arrivé. C'était bien trop dur à supporter.

— De plus, tu ne les connais pas, ils seraient bien capables de le tuer. Et tu sais bien que, selon nos lois, la punition serait terrible. Et jamais je ne pourrais me pardonner d'avoir ruiné leur vie. »

En effet, selon les lois établies par les Tuatha Dé Danann, les meurtriers subissaient une peine affreuse selon la gravité de leur crime. Les peines étaient soit d'être envoyé à jamais dans le monde humain sans essence magique ou bien être privé d'âme, ce qui signifiait être changé en créature des ombres condamnée à errer sur la terre sans espoir de pouvoir aller à Tir Na Nog pour avoir enfin du repos.

La prophétie des astresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant