XII - Ne plus être Adrien Agreste

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Adrien regarda Marinette endormie sur le grand lit. Il l'aimait tellement ! Quand il était tombé amoureux de Ladybug, c'est sa force et sa détermination qui lui avaient plu. Comme il aurait aimé lui ressembler seulement un peu et trouver le courage de s'opposer à son père !

Quand il l'avait enfin identifiée, c'est un autre aspect de sa personnalité qu'il avait découvert. Si elle avait toutes les audaces quand il fallait protéger les autres, elle manquait sérieusement de confiance en ses capacités quand il s'agissait d'elle.

La peur de ne pas être à la hauteur la faisait bafouiller, dire des sottises qu'elle regrettait ensuite. La crainte de se retrouver dans cet état alimentait son stress, et le cercle vicieux s'enclenchait alors, rendant ses craintes réelles.

Loin d'amoindrir l'admiration qu'il lui vouait en tant que Ladybug, connaître ses faiblesses avait décuplé la vénération qu'il lui portait. Ses capacités ne lui venaient pas si facilement. Elle devait se battre pour les mobiliser, ce qui la rendait encore plus remarquable.

Adrien n'osait imaginer ce qui aurait pu se passer si elle n'était pas intervenue lors de la terrible confrontation. Après la fureur brûlante, sa confusion et sa terreur avaient été à leur comble. Quelle proie avait-il fait alors pour un akuma !

Malgré les coups dont sa figure portait encore les traces, elle avait pris les choses en main. Elle l'avait éloigné cette scène d'horreur et l'avait mené au seul endroit où son père ne pouvait pas venir le chercher sans se compromettre socialement.

Adrien ne savait pas comment Marinette avait pu deviner que le monsieur Bourgeois, si faible devant sa femme et sa fille, pourrait être un rempart pour eux. Sans doute ne devenait-on pas maire de Paris sans savoir s'opposer à des adversaires politiques.

Quoi qu'il en soit, il savait qu'il était au bon endroit, entouré par des personnes en qui il pouvait avoir confiance et qui se préoccupaient réellement de lui.

Il se sentait confus et perdu, mais au moins il était en sécurité.

oOo

Il était huit heures du matin quand Marinette se réveilla. Dans la nuit, elle avait senti Adrien se lever, mais il était à présent appuyé contre son dos. Elle resta un moment immobile, savourant la sensation.

Quand finalement elle bougea, il étendit le bras pour la retenir avant de se réveiller et de la relâcher.

— Tu as passé une bonne nuit ? demanda-t-il.

— Oui, et toi ?

— Ça va.

— Petit-déjeuner ?

— Ouais.

Marinette étudia la notice près du téléphone du salon, interrogea Adrien sur ses goûts et passa la commande. Elle fila ensuite à la douche. À son grand contentement, ses vêtements lavés et repassés lui avaient été livrés la veille au soir avec le dîner.

Quand elle sortit de la salle de bain, Adrien, toujours en pyjama, était attablé devant ses croissants. En la voyant arriver, il lui versa son chocolat dans une tasse. Ils étaient en train de terminer quand Chloé entra dans la suite, sans frapper.

Marinette serra les dents, agacée de voir la fille du se comporter comme si elle était chez elle, même si c'était techniquement la réalité. Elle n'avait pas grand-chose à cacher de sa vie commune avec Adrien – ils se déshabillaient pudiquement dans des pièces séparées – ce n'était pas une raison.

— Bonjour Adrichou, clama l'intruse. Je t'ai apporté un survêtement et j'ai réservé la salle de sport privée. Ça te fera du bien.

— Euh... Merci Chloé.

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