De l'autre côté de la maison, à l'intérieur d'une pièce vide et peu éclairée, elle était là. Seule. Elle se cachait, recroquevillée sur elle-même, et pleurait silencieusement. Qu'avait-elle fait pour mériter cela?
Ses parents adoptifs remuaient toutes les pièces pour la retrouver, et elle savait que s'ils y arrivaient, s'en était fini d'elle. La petite fille ne connaissait pas les raisons de cette soudaine fureur, mais lorsque son père s'est mit a hurler, elle a compris qu'il ne fallait pas rester dans les parages .
Ne sachant que faire, elle souhaitait du plus profond de son âme, que le bruit des objets cassés, et les cris de ses parents, avaient alerté quelqu'un. Enfin, elle l'espérait.
A chaque minute qui passait, la peur lui enserrait un peu plus le cœur, prenant possession d'elle comme une vulgaire poupée. Les tremblements survenus après le début des hostilités ne la quittaient pas, ils ne faisaient que s'accentuer au fil du temps.
Pour se calmer, la fillette tenta des exercices de respiration qu'elle avait apprise quelques années auparavant : prendre un grande respiration, retenir son souffle quelques secondes, puis expirer.
Curieusement, l'identité de la personne qui lui avait appris, restait vague, comme le reste de son enfance. Sans savoir pourquoi, à onze ans, seules les trois dernières années de sa vie lui étaient accessibles.
D'un mouvement précipité, la petite fille releva sa tête, un bruit de pas venait de retentir. Tous ses muscles se tendirent d'appréhension lorsqu'elle jetta un œil sur l'un des coins de la salle.
Comme un mauvais film d'horreur, une ombre surgit du mur et s'avança lentement vers elle. Alors que le bruit des pas continuait de se rapprocher, le temps lui sembla s'être arrêté. "Serait-ce la faucheuse, venant annoncer ma mort ?" s'interrogea la petite fille.
Terrorisée par ce qui pourrait lui arriver, elle enfonça sa tête entre ses genoux avant de la protéger de ses bras.
— Je ne te veux aucun mal, je te le promets. Je suis là pour t'aider, annonça une voix d'homme faisant sursauter la fillette.
Par automatisme, ses bras se resserrèrent autour d'elle, essayant vainement de la cacher. Un homme ! Il y avait un homme ! Comment avait-il fait pour rentrer ? La seule ouverture de la pièce était fermée à clef !
Durant plusieurs instants, rien ne se passa, le calme régnait. Intérieurement, un dilemme apparut à la petite fille : regarder, ou fuir. Après quelques minutes de réflexion, elle se dit que son imagination lui jouait des tours et qu'il n'y avait jamais eu personne d'autre dans cette pièce.
Mais quelle ne fut pas sa surprise lorsque, en levant les yeux, elle se retrouva nez à nez avec un homme d'une trentaine d'années. Stupéfaite, elle s'enfonça dans les derniers centimètres qui la séparaient du mur pendant que son cœur s'emballait. Elle n'avait pas rêvé, quelqu'un était réellement sorti du mur. Du mur !
La petite fille se demanda si elle n'était pas folle. Rester dans le noir avec pour seul lumière une petite bougie, lui avait peut être affecté la vision.
Pour vérifier que l'homme en face d'elle était bien réel, elle se mit à le détailler discrètement en faisant attention à ne pas croiser son regard. Le trentenaire avait l'air grand, mais sans lever totalement la tête, elle n'en était pas certaine.
Curieusement, il possédait des cheveux blancs. "Une couleur ?" La petite fille fronça les sourcils et releva les yeux lorsqu'elle aperçut un mouvement. L'homme venait de s'agenouiller devant elle et était en train de lui tendre la main.
— Prends ma main et suis-moi. Je vais t'emmener dans un endroit sûr.
Sans le vouloir, il arriva ce que la petite fille redoutait : un contact visuel. En plongeant son regard dans le sien, elle conclut qu'elle délirait. Tout chez cet homme aurait pu définir la normalité, si ce n'était ses yeux argentés. Ceux-ci brillaient dans le noir, d'une façon si intense que cela en devenait troublant et surtout, irréel. Non, elle ne le connaissait pas. Absolument pas. "Qui est-il? D'où vient-il? Est-il réel ?"
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SUWON
AksiyonLa vie n'est pas donnée à tout le monde. De même que la mort. J'aurais dû mourir ce jour là. D'ailleurs je ne souhaite que ça, quitter cette galaxie. Je ne sais pas ce que je vais faire du reste de ma vie. Je n'ai plus le goût de vivre, ni même l'e...