Chapitre 3- La discussion

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PdV Bakugo :

La sonnerie retentit et le professeur Aizawa rassemble ses fiches de cours : 

- Allez les gosses, vous pouvez partir. Et je préviens, je descend le premier d'entre-vous qui ne me rend pas ses devoirs demain. C'est compris, Kaminari ? 

Le prof sort sans même attendre la réponse de l'intéressé, et quelques élèves le suivent sans plus tarder. Mais d'autres restent pour continuer de discuter. Bordel, ça sert à quoi d'avoir une salle commune si c'est pour parler jeux vidéos dans la salle de cours ?

Putain d'Izuku ! J'ais des devoirs à faire moi aussi, merde. Et il faut non-seulement que j'attende que tout ces couillons que j'ai pour camarades de classe se décident à partir, mais après j'allais devoir lui parler de ce qu'il a vu hier soir.

J'aurais du l'envoyer chier. Ah, il s'inquiète pour moi ? Rien à foutre. 

Non, c'est faux, et je le sais. En réalité, quand il m'a dit ça, j'ai eu envie de lui parler de ce que j'ai sur le cœur. Ce sentiment n'a duré qu'une fraction de seconde, mais il a suffit à sérieusement me chambouler. J'ai pas su quoi faire ou dire, alors j'ai juste répondu "ok" pour qu'il me fiche la paix. 

En fait, j'y ai pensé toute la journée. Izuku est encore pire que les vilains pour moi. Je parviens pas à le comprendre, il me fait perdre tous mes moyens. Il est tellement dégoulinant de bienveillance qu'il en devient plus effrayant pour moi que le plus tordu des vilains. C'est vraiment pas normal d'être aussi gentil. 

Et pourtant, j'ai souvent pensé qu'il craquerait face à moi. J'espérai toujours, lorsque je l'insultait, qu'un jour il ferait autre chose que sourire timidement et surtout bêtement. Qu'il m'insulte à son tour, qu'il s'énerve, se défende en somme. Que dalle ! Et même après toutes ces années, il continue d'être gentil avec moi et il essai de m'aider. Finalement, c'est lui qui a gagné, c'est moi qui craque face à lui. Je n'aurais pas réussi à le faire réagir et s'énerver, et il aura réussi à me persuader de me confier à lui.

NON ! Il était pas question de ça, qu'est-ce que je raconte ? Si j'ai accepté de lui parler, c'était uniquement pour lui expliquer qu'il fallait qu'il apprenne à arrêter de ce mêler de ce qui ne le regarde pas. Il n'était prévu que je me confie à lui, d'où je sort une idée pareille ?

- Mon pote, tu verrais ta tête, c'est à mourir de rire. On peut savoir à quoi tu penses ?

Kirishima vient s'asseoir sur la chaise devant moi, face à moi, les mains sur le dossier. 

- Je vois pas en quoi ça te regarde,  lui crachais-je.

- C'est à propos de Midoriya ?

Putain, ce mec est télépathe ou quoi ? C'est fou ce qu'il est chiant.

- Pourquoi est-ce que je penserai à Deku ?

- Donc, c'est à propos de Midoriya...

IL EST VRAIMENT CHIANT !!

- Tu sais, continua-t-il, j'aimerais que tu sois pas trop dur avec lui. C'est moi qui lui ai demandé de venir te parler.

- Ah bon ?!

Pourquoi je suis un peu déçu ? C'est parce que Midoriya n'est peut-être pas aussi gentil que ce que je le croyais, et qu'il faisait tout ça parce que Kirishima lui a demandé et pas parce qu'il s'inquiète réellement pour moi ? Mais depuis quand j'ai autant besoin que Izuku se préoccupe de moi ? Je m'en fous que ce soit pour Kirishima et pas pour moi.

- Et je peux savoir de quoi tu te mêle toi aussi ? Lui demandais-je.

- C'est juste que, depuis Kamino, tu es bizarre. T'as beau dire que ça va, j'en suis pas si sûr moi. Tu cries moins souvent, tu à l'air un peu plus fatigué et il t'arrives très souvent de rêvasser, tellement que t'entends pas quand Denki et moi on se fout de ta gueule. 

Nos blessuresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant