Chapitre 12- Pas de retour en arrière

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Six jours avant l'évasion

PdV Bakugo :

- Hum, Akifumi... Je, enfin, j'ai compris pourquoi tu t'étais cassé et pourquoi t'étais énervé après moi, et euh... bah c'est pas grave quoi. Enfin, j'veux dire...

En côté de moi, mon interlocuteur soupira et me dit d'une voix semblable à celle que l'on utilise pour parler à un enfant rebelle :

- Répètes après moi Katsuki : J'ai compris que je suis complètement con, et je vais réparer mes erreurs, je suis désolé.

- Me traites pas de con ! Et d'où tu m'appelles par mon prénom ?

- Tu sais, tu m'as toujours appelé par mon prénom. Mon nom de famille, c'est Yoshigawa. Et puis, ajouta-t-il avec un sourire moqueur, comme on est redevenu amis pour la vie, je pensais que je pouvait t'appeler Katsuki. Mais peut-être que tu préfères Katsu-chou ?

- Vas te faire foutre ! Lui lançais-je en éteignant le tapis de course pour me diriger vers les haltères, à l'opposé de la salle.

Nous étions dans une petite salle de sport, et il était à peu près 16h. Je n'avais pas réussi à parler à mon ami pendant la matinée, étant donné que nous étions en cours. Nous étions un groupe de huit, et sous la surveillance permanente de deux gardiens. Autrement dit, les bavardages étaient impossibles. Je crois que c'était les 5 heures de cours les plus longues et ennuyantes de ma vie. Etant donné que j'étudiais à Yuei, j'avais un niveau bien supérieur par rapport aux autres lycéens et je n'ai rien appris de nouveau. Même l'autre idiot de Kaminari se serait ennuyé. 

Le midi, j'avais encore échoué à parler en tête à tête à mon compagnon de cellule, puisqu'il avait été convoqué par la psychologue. Apparemment, on devait tous, à peu près deux fois par mois, avoir un entretien avec elle. Et il avait évidemment fallu que l'entretien d'Akifumi tombe pile quand j'ai besoin de lui parler.

J'avais donc mangé en compagnie de Miyabi Hatsume. Au début j'étais plutôt mal à l'aise, mais j'avais très vite compris qu'elle ne me tenait pas rigueur de ma perte de contrôle, puisque qu'elle avait parlé de tout et de rien tout le long du repas, sans une seule fois évoquer l'incident du matin. Une fois ma gène disparue, je m'étais alors risqué à lui parler du passé d'Akifumi, et de ce dont m'avais parlé Daichi, mais elle m'avait très vite stoppé :

- Personnellement, je ne me souviens plus très bien de ce qu'il s'était passé, m'avait-elle dit, car selon les psychologues, la violence de ce que j'ai vu et de ce que j'ai fait était trop importante, et mon cerveau à préféré l'oublier. C'est un mécanisme de défense pour faire face aux traumatismes. Cependant, Akifumi m'a dit qu'il se souvient parfaitement de tout. Mais il n'a jamais rien voulu me raconter. En fait, il n'a pas vraiment de problème à parler de quand les lycéens l'ont tabassé, mais il bloque chaque fois quand on lui parle de Silver Bone. Si ça te préoccupe vraiment, tu devrais lui en parler directement, mais attends-toi à te faire jeter. 

- C'était si violent que ça ?! Avais-je répondu.

- Faut croire. Tu sais, je suis pas du genre violente, et en plus je ne connaissais pas vraiment Akifumi à cette époque, c'était juste un garçon de mon collège. Et pourtant, je me suis battue avec cet étudiant de Yuei. Pour que j'ose intervenir, ça devait vraiment être terrible.

- Tu ne connaissais pas Akifumi avant la prison ?

- Non, je l'avais juste aperçu entre les cours, et je connaissais son nom, mais c'est tout, m'expliqua-t-elle en haussant les épaules. Je l'ai reconnu tout de suite dès qu'il est arrivé en prison, et c'est comme ça que j'ai appris qu'il était devenu un vilain et avait tout tenté pour me faire évader. Il était complètement abattu de ne pas avoir réussi et il était très secoué de son combat contre les deux élèves de ton lycée. Et moi j'étais complètement détruite d'avoir fini en prison et d'avoir vu tous mes rêves brisés parce que j'avais défendu quelqu'un. On a remonté la pente ensemble. Et c'est pour ça qu'on veut t'aider aussi. Tu as la chance de pouvoir devenir un héro, un bon héro. On ne veut pas que tu gâches ta vie comme les nôtres ont été gâchées. Tu devrais lui dire que tu comptes tout raconter à la police, ça lui ferait plaisir.

Nos blessuresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant