Séoul - Gangnam
Je ne savais pas vraiment si me confier cette affaire était une bonne idée. Quand mes supérieurs en ont parlé, je voyais bien qu'ils voulaient surtout s'en débarrasser. Je n'avais pas eu le choix d'accepter, mais en toute franchise, si je l'avais eu je l'aurais tout de même fait. Après tout, si je devais l'attraper de mes mains, je le ferai volontiers.
Lui, qui a mit fin à la vie de tant d'innocents d'un seul trait. Je crois que le pire dans tout ça, c'est que ses victimes sont toujours de jeunes femmes très jolies. Je trouvais ça dégueulasse, pire que condamnable.
Mais malgré ses actes horribles, il m'intriguait et sans le vouloir je lui vouais un genre d'attrait qui pourrait paraître malsain d'un point de vue extérieur. Peut-être qu'il était juste malade, mais il semblait toujours tout contrôler. Quand il tuait, jamais il ne faisait de bavure. Jamais il ne violait, jamais il ne torturait.
Ce qu'il faisait, c'était simplement leur trancher la gorge proprement d'un revers de lame, puis déposer un lapin blanc à leurs côtés. La plupart trouvaient cela répugnant, mais je ne pouvais m'empêcher d'essayer de le comprendre, voire même d'y trouver une sorte de fascination.
Il aurait très bien pu abuser honteusement de ces femmes, avant de laisser de vulgaires rongeurs d'égouts dévorer leurs entrailles au point que leur corps doivent être calcinés pour ne pas choquer, alors pourquoi restait-il si irréprochable dans sa manière de procéder ?
Je me demandais sans cesse quel genre d'homme il pouvait être dans son quotidien. Je l'avais peut-être déjà croisé plusieurs fois sans y prêter attention. Mais comme ses cibles finissaient toujours par mourir sans crier gare, aucune n'avait jamais pu témoigner d'un seul détail sur lui. De plus, il effaçait toujours toute trace de son passage. Sûrement portait-il des gants, et des semelles plates...
Il n'était pas l'un de ces déjantés qui cherchaient la violence et finissaient par êtres coffrés quelques mois après suite à un manque de vigilance, faisant la couverture des faits divers. Non, lui était un serial killer qui réfléchissait minutieusement à chaque détail, chaque scénario. Il avait toujours réussi à passer au travers du filet.
Je pensais que cet homme devait être quelqu'un de discret, d'intelligent, et même peut-être de prévenant dans son quotidien. Mais si c'était le cas, alors pourquoi serait-il le meurtrier le plus recherché par les services de police ?
Ma théorie ne tenait pas la route, j'en étais bien consciente. Quand j'en ai parlé au service de détection de suspects, ils m'ont rit au nez et ont continué de chercher parmi les suspects violents et mentalement instables.
Comme le tueur tuait toujours sans qu'il n'y ait aucun signe de lutte de la part de ses victimes, ils ont supposé qu'il devait être fort, probablement entre vingt-cinq et quarante-cinq ans. En fait, je pensais plus qu'il ne laissait tout simplement pas le temps à ses victimes de se débattre.
Seulement, mon avis de nouvelle recrue comptait pour peu jusqu'à ce que j'ai la carte blanche sur cette affaire. Et oui, voilà que l'on m'avait confié à moi le dossier presque vide du serial killer le plus en vogue du moment.
— Qui êtes-vous ? Vous ne pouvez pas entrer ici mademoiselle, c'est une scène de crime ! S'écriait un policier.
L'homme me barrait la route, et je ne pouvais que soupirer très longuement en sortant mon badge pour la troisième fois en l'espace d'un mois. Ce n'était pas la première fois que l'on me faisait cette remarque, et ce n'était pas non plus la première victime du tueur.
— Chef de la brigade criminelle du poste de Gangnam, Kim Insoo. Je suis chargée de cette affaire.
L'officier ouvre grand les yeux, puis baisse la tête pour me laisser passer. J'étais trois grades au dessus du sien, même si je ne le méritais pas tant. On m'avait juste fait monter en grade pour me refiler cette affaire, après tout...
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White Bunny /J.Jk [FINI]
FanfictionUn homme au regard de braise, mais au sourire adorable. Et en parallèle, un tueur qui aimait chasser ses proies. On l'appelait White Bunny, parce qu'il laissait toujours un lapin blanc sur sa scène de crime, c'était devenu sa signature. En fait ce n...