8 - Rencontrons-nous...

13 1 0
                                    



*****


Assise sur mon divan, face a l'armoire de livre, j'attends. Encore et toujours. J'attends que ce fameux Siam Kaby vienne me rencontrer, mais plus insupportable encore, j'attends que Maën répare la bouilloire. 


Je jette ma tête en arrière manquant de m'assommer sur le dossier du canapé avant de souffler d'agacement :

Je vais finir par aller me la faire bouillir chez le voisin mon eau...

Je pouffe de rire face à ma gaminerie. Je m'étale maintenant en essayant d'apercevoir Maën, je suis sure qu'il est en train de se casser la tête...

Depuis le salon de détente, je me penche en avant m'appuyant sur l'accoudoir du sofa et tends la tête. J'aperçois un bout de la cuisine, mais pas assez pour fixer ce que je veux. Je me penche encore a la recherche du spécimen logeant actuellement dans la cuisine seulement rien. Dans une énième tentative, j'aperçois enfin la bouilloire. Encore un peu et je pourrais peut-être le voir...

- Qu'est-ce que vous faites ?

Surprise, je sursaute et m'étale au sol. Je me fracasse le menton sur le carrelage et pleurniche. Maën pose le plateau sur la petite table avant de s'accroupir et de m'aider à me relever. Il me fait lever la tête en inspectant mon menton qui me fait horriblement mal.

- Vous n'avez pas l'air d'avoir grand chose.
- Ça me pique.
- Oui, c'est à cause d'une égratignure, mais rien de grave, je peux désinfecter si vous voulez.
- Désinfecter ?
- Oui, vous vous êtes écorchées avec le sol, et même si je l'ai nettoyé ce matin avec le vent du sable peut être entré et donc des bactéries.
- Des bactéries ?!


Il souffle en se levant et va chercher le petit pochon rouge, il en sort un bout de tissus ainsi qu'une bouteille au liquide jaunâtre. Il en verse sur le coton et reste assis par terre avant de me faire signe de m'approcher. Je m'assois sur mes talons et regarde le plafond. Sa main se pose sur mon cou et son pouce tient la position de ma mâchoire.

Il dépose le tissu sur la petite blessure et le liquide pique immédiatement. Je tente de baisser la tête, mais il la maintient grâce à sa main.

- Attendez, j'ai presque fini.

À force de gigoter, je manque de tomber et finis par m'appuyer sur son épaule. C'est assez déconcertant de savoir qu'il arrive à garder du muscle rien qu'en passant la serpillière à longueur de journée. Si seulement je pouvais perdre du poids en faisant les poussières...

- Et voilà, c'est terminé et avec votre teint foncé on ne le voit même pas. Sinon vous faisiez quoi à vous tendre comme ça ?
- Je te chercher, car j'en avais marre d'attendre.
- Et bien, j'arrivais...
Il me montre de son doigt la table basse. Avec votre thé...
- Donc je me suis rétamé pour rien ?
- Je crois bien madame...


Toujours appuyée sur son épaule, j'écoute attentivement ce qu'il me dit en étant dépité. On toque à la porte et il me pousse violemment avant de m'aider à me relever.

Je pense que c'est monsieur Siam Kaby.

Il me laisse passer devant lui pour que j'aille dans le salon pendant que lui va ouvrir la porte. Un homme se tient devant la porte, je l'examine discrètement du regard. Il a un physique typique de ce pays, grand, fin, la peau très matte et ses cheveux et yeux sont noirs. Les conséquences du soleil, rare sont les gens ayant les yeux bleus ou verts ici.

Je me lève et vais à sa rencontre. Il s'abaisse un peu et prend ma main. Il dépose sur son dos un baiser.

- Madame Caïus.
- Monsieur Kaby, j'imagine.
- Exactement.
- Je vous prie d'aller vous asseoir. Je lui indique de la main le canapé.


Il s'installe sur celui faisant dos aux bibliothèques et moi face a lui. J'ordonne à Maën de servir les invites et lorsque celui-ci part, trois autres personnes entrent dans le salon.

- Oh, ce sont mes deux gardes et ma servante. Il se tourne vers eux et leur dit agressivement. Aller sur le balcon et laissez moi seul. La servante s'en va au pas de course, mais les deux autres hommes sont réticents.
- Monsieur, nous n'y sommes pas autorisés.
- C'est mon père qui te paye, mais c'est moi qui décide de si tu garde ton emploi ou non.


Les deux hommes finissent par sortir et nous sommes seuls.

- Bien que me vaut votre visite ? J'ose lui demander.
- Oh oui pardon, j'avais oublié. J'ai voulu emprunter un livre à la bibliothèque il y a quelques jours, mais lorsque je me suis adressé à la bibliothécaire elle m'a informé qu'il ne possédait pas ce livre. En l'ouvrant, je suis tombé sur ce nom Sirus Caïus. Il me montre le livre qui appartenait à mon grand-père. En faisant quelques recherches rapides, je suis arrivé ici.
- Très bien, c'est gentil de me l'avoir apporté.

Entre temps, Maën revient. Après avoir déposé nos tasses de thé, il débarrasse Siam Kaby du livre de mon grand-père, mais celui-ci ne daigne pas vouloir le lui laisser.

- J'attendais de vous voir pour vous demander si je pouvais vous l'emprunter et le lire.
- Si vous en prenez soin, je n'y vois aucun inconvénient.


Il scrute Maën, en lui mettant un rapide coup d'œil, je vois qu'il est mal à l'aise. Cet homme est louche, il intimide Maën du regard comme s'il voulait qu'il parte...

- Mon esclave ne quittera pas la pièce.
- Je n'aime pas trop fréquenter les esclaves.
- Ça tombe bien, je n'aime pas qu'il se perdre à faire autre chose que ce que je lui demande.
Il me sourit d'une manière malicieuse avant de s'enfoncer dans le canapé. Bien pourquoi êtes vous ici ?
- Je vous l'ai dit, pour vous emprunter votre livre.
- Voici la raison officielle, qu'en est-il de l'officieuse ?


Il tousse de rire avant de porter sa tasse a sa bouche tout en me regardant. Que me veut-il a la fin...


*****

N'hésitez pas à commenter ☺️. 



*****

La couleur de ton cielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant