La couleur de ton ciel

9 - Je veux en savoir plus...

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- J'aimerais que nous soyons seuls à seul pour en discuter. 

- Il me semble vous avoir déjà dit qu'il ne quitterait pas la pièce. 

- Et que voulez-vous qu'il fasse ? Seule face a moi et mes hommes. Mes hommes et moi, quand on est poli...
- Il n'est pas seul, je suis la aussi. Il rit jaune avant de continuer.
- Vous n'êtes pas la princesse à sauver, mais celle qui se bat. Intéressants, les gens comme vous sont rare.
- Bon venez en au fait. Il dépose sa tasse maladroitement avant de poursuivre.
- J'étais en train de vous tester. Ce livre a un sens caché plutôt penchant pour la gouvernance de monsieur Nahé, notre ancien roi avant le coup d'état et l'air du feu. Je suis plutôt pour cette Vision du Monde aussi et je trouvais ça intéressant de pouvoir en discuter avec quelqu'un. D'un coup, son ton autoritaire et viril se transforme en quelque chose de très doux et agréable.
- Mon grand-père appréciait cet homme, il lui vouait une admiration sans faille.
- Je dois vous avouer que moi aussi, je n'apprécie pas l'inégalité dont fait preuve ce monde. Je veux dire, vous devez en savoir quelque chose. Je me braque d'un coup en le questionnant du regard. Vos yeux verts, ce n'est pas courant dans la région et nous sommes près de la frontière avec le pays de Rakau, là où c'est très courant. Vous êtes une hybride ?
- C'est ça.
- Le croisement entre deux peuples, c'était autorisé avant l'air du feu, mais après les autorités ont exterminé les couples et leur descendant... Vous êtes une survivante.
- C'est exact.
- Vous avez de la chance, il n'y a que vos yeux qui porte le doute sinon le reste est plutôt typique de la région.
- Ils portent tout de même le doute.
- Mais rien ne prouve que vous êtes une hybride alors ils n'ont pas le droit de vous donner un traitement particulier, c'est contre la loi.
- Vous êtes tout de même un privilégié, même avec la suprématie de la garde royale, ce qui est hors de la loi arrive tout de même.
- C'est contre ça que j'aimerais me battre, les inégalités.
- Et pourquoi venir en parler a moi ?
- Il fut un temps ou le Roi enquêtais sur vous, il voulait surtout avoir accès aux travaux de votre grand-père. Il m'a demandé d'enquêter sur vous et c'est alors que je vous ai découvert.
- Qu'avez vous découvert ? Je reste calme, car je sais que personne n'a jamais eu accès aux travaux de mon grand-père.
- Pas grand chose sur ma mission de base, mais plus sur votre personnalité, vous êtes le type de personne qui remet en cause sa propre autonomie pour assurer celle des autres.
- Et en quoi cela fait de moi une parfait associée ?
- Je savais que vous étiez hybride et que les injustices continuais, forcement si je vous propose de m'aider pour y mettre fin vous y seriez plus sensible qu'un abruti d'ingénieur de haute classe.

C'est vrai, je ne suis pas acceptée dans certains restaurants, certains coiffeurs refuse de me couper les cheveux, et même certains couturier de me faire mes vêtements. Ils ont peur des représailles du roi.

- Et vous ?
- Quoi moi ?
- Qu'y gagniez-vous ?
- Hum... Mon père est putain d'enculé, ma mère n'est avec lui que pour le pouvoir en espérant un jour atteindre le trône, car elle est la troisième fille du roi. Je suis le sixième fils et je ne serai jamais héritier donc on se permet de me traiter comme on traiterait un esclave. Vous et moi voulons l'égalité pour tous n'est ce pas ?
- Et qu'est ce qui vous fait croire que je n'irais pas vous dénoncer ? Je reste calme, malgré le petit vent de panique qui s'empare du bas de mon estomac.
- Tout simplement, car si vous alliez vous plaindre à mon père jamais il ne vous croirait et le roi ordonnerait votre exécution. Mais ce n'est pas pour ça que je vous demande a vous, mais plutôt parce que je vous ai déjà vu régler une affaire de vol sur l'étale de la rue ouest. Un homme avait volé de la nourriture et plutôt qu'appeler la garde royale vous avez régler cette affaire avec le vendeur et il n'y a eu aucun mort.

Je souris du coin de la bouche. C'est vrai que j'ai fait ça, il y a au moins trois semaines. L'homme volait pour nourrir sa fille de neuf ans, le vendeur quant à lui ne voulait avoir aucun problème, j'ai donc payé pour le voleur et donner quelques sous de plus au vendeur pour éviter le moindre dommage physique ou matériel.

Car bien sûr la garde royale est là pour faire régner l'ordre et non pour veiller sur a la richesse minime de chacun. À chaque intervention, on déplore des victimes criminelles, des victimes de dommage collatéraux, des dommages matériels qui ruinent pas mal de famille ainsi que bien sûr des personnes traumatisées.

- C'est vrai que j'ai fait ça. Je finis par lui répondre simplement.
- Bon alors, parlez-moi de vous madame Caïus.
- Siana, je vous en prie.
- Très bien dans ce cas Siam. Il me sourit rapidement avant de continuer. Comment se fait-il que je n'ai jamais entendue parler de vous alors que tout le quartier vous connais ?
- Parlez-moi plutôt de vous, vous avez deux gardes du corps, un esclave et pourtant, je n'ai jamais entendu de Siam Kaby.
- C'est normal, je n'aime pas me présenter sous le nom de mon père, je préfère largement celui de ma mère. Je suis le sixième fils de la deuxième femme de Lucius Fida.

Lucius Fida...

Le plus gros employeur de la région, un patron qui mène son entreprise d'une main hors pair et d'un sang-froid digne des plus grands. Cet homme est connu dans le pays tout entier et beaucoup de femme rêve de travailler dans son entreprise.

Hors elle est aussi connue pour être une entreprise embauchant des femmes veuves incapable de subvenir aux besoins de leur famille ou encore des femmes de famille pauvre. L'entreprise de teinturerie emploi des femmes enceintes et les forces a travailler jusqu'à en perdre les eaux sous peine de licenciement, il parait même que des fillettes y sont embauchées pour travailler plus de douze heures d'affilé sans broncher.

Lucius Fida, un bel escroc...
Qui est donc réellement ce Siam en face de moi ? 

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