15 - Regarde-moi...

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Je passe dans une pièce à l'écart des garçons et ce Joseph me pose plusieurs questions.

- Donc si j'ai bien compris vous voulez une robe pour le gala royal ?
- Oui, c'est ça.
Il me scrute de haut en bas ce qui me mets très mal à l'aise.
- Vous avez la chance d'avoir un corps avec de bonnes proportions. Vos hanches ne sont ni trop larges ni trop étroites et votre buste vient se poser parfaitement dessus. Votre taille est certes assez minime, mais je pense qu'elle convient parfaitement à votre carrure. Il passe dans mon dos et mesure mes épaules a l'aide d'un mètre souple. Hum, vos épaules sont larges et font ressortir cet aspect de femme forte que vous dégagez. C'est intéressant.

Il recule et inspecte chaque millimètre de mon corps en silence. Pendant que mes joues rosissent de plus en plus, lui pose ses yeux dans les miens pour la première fois.

- Vos yeux sont d'un vert pétant, vous êtes...
- Non, non, on me demande souvent mais ce n'est pas le cas, un héritage plutôt embêtant de mon grand-père paternel.
- Ah, je vois, c'est vrai qu'il doit vous pourrir la vie cet héritage.


Mais pourquoi j'ai menti...

Ces yeux n'ont jamais été une honte pour moi. En tout cas, il ne l'avait jamais été. Qu'est-ce que je suis en train de faire.

- Vous pouvez retirer votre robe s'il vous plaît, que je puisse prendre des mesures précise sur vous.
- Bien sûr.
Un peu gênée, je retire le vêtement et attends en croisant mes bras sur ma poitrine.
- Vous pouvez vous détendre mademoiselle, je vois des corps de femmes tous les jours et parfois elle désire même être nue. Pour ressortir avec votre teint très foncé ainsi que vos cheveux bruns... Hum a la limite du noir... Je verrais bien une robe dans un bleu turquin. Oui, ce serait plutôt pas mal comme couleur.

Il passe d'un tissu à l'autre en marmonnant tout seul des phrase incompréhensible.

- Celui là... Hum non, trop lourd et embêtant. Pourquoi pas celui... Oh celui-là... Ah non, c'est vrai que ce n'est pas pratique à coudre...

Il se tourne de temps à autre vers moi puis retourne le nez fourré dans ses tissus. Lorsqu'il a enfin dégoté la perle rare, il se décide à découper très grossièrement le tissu avant de dessiner un croquis sur un bout de papier vaquant.

- J'ai une idée ! Il crie me faisant sursauter, il se tourne vers moi et me tourne autour. Oh oui, ce sera parfait ça !

Sans m'accorder la moindre attention, il repart dans la découpe de son tissu et finit son croquis.

Bon mademoiselle, maintenant qu'elle est inventé, il va être temps de la fabriquer cette robe. Me dit-il avec un grand sourire.

Il dépose le tissu qu'il a choisi comme une sorte de kimono autour de mes épaules. Sans que je ne comprenne quoique sois les heures sont passée et ma robe est terminée. Cette robe est plutôt courte, elle m'arrive au-dessus des genoux et elle se ferme grâce à un ruban noué a la taille. Des perles ont été rajoutées pour décorer le bout de tissus et de la dentelle blanche aux manches pour casser la couleur unie de la robe.

- Magnifique, c'est rare d'avoir des modele aussi beau que vous mademoiselle. Puis-je avoir votre nom ?
- Euh oui, Siana Caïus.
- Caïus ? Vous êtes de la famille de monsieur Sirus Caïus ?
- Oui, je suis sa petite fille.
- J'étais un grand ami de votre grand-père. Nous nous sommes connu lorsque nous avions l'âge de courir dans les rues de Magara, là ou nous avons grandis.
- Enchantée dans ce cas.
- Voulez vous montrer votre tenu a votre ami ?
- Non, merci je la lui montrerais plus tard.


Je n'ai pas le temps de répondre qu'une assistante entre dans l'atelier.

- Monsieur ? Oh, madame vous est ravissante.

Elle laisse la porte entrouverte et je peux voir Maën de l'autre coté. Il trouve le dos à la porte et regarde par la fenêtre du grand bâtiment. Le connaissant, il doit sûrement apprécier la vue de cette hauteur.

- Oui ma petite Louise ? Il la fixe en criant de surprise. Monsieur ! Tout le monde se retourne vers lui pendant qu'il s'avance dans la pièce. Oui vous ! Je vous reconnais !

Il s'avance... Vers Maën ?

Il attrape le bras de Maën le lève a la verticale et tourne autour de lui en passant a chaque fois sous son bras. Je les regarde sans savoir quoi faire tandis que Maën me lance un regard paniqué.

- Votre carrure, cette chevelure noire corbeau ainsi que ce visage carré. Venez avec moi.
- Attendez.
- Ne discutez pas, venez.


Il entre dans l'atelier refermant la pièce et amène Maën sur l'estrade.

- Ne bougez pas !
- Je ne peux pas.
- Mais si attendez.
- Je suis un esclave...


Le couturier se stoppe et le fixe. Il le scrute du regard et lui demande.

- Qui est votre maitre ?
- Madame Siana.
Il se tourne alors vers moi caresse son menton de ses doigts.
- M'autorisez-vous a lui faire un costume ?
- Euh...
- Je ne vous en demanderais pas un sous. C'est pour mon plaisir personnel de pouvoir travailler sur un type de corps pareil, c'est si rare de trouver des carrure imposante et a la fois si élégante.
- Euh, oui allez y.


Je ne comprends pas trop ce qu'il se passe, mais cet homme a l'air si heureux de travailler sur Maën...

- Bon très bien je vous en suis grandement reconnaissant madame Caïus. Quel est ton nom ?
- Maën.
Lui répond-il.
- Maën, en caleçon. Allez dépêche toi.

Il me regarde et je ne sais pas quoi lui dire. Il aimerait sûrement que je mette un terme a tout ça, mais je ne suis pas sur de pouvoirs le faire. Ce n'est pas mon milieu ici, mais celui de Siam, et si je le contrariais et que je ne pouvais plus rien faire après...

Il finit par se déshabiller contre son grès et se retrouve en simple caleçon blanc debout sur l'estrade.

Joseph court autour de lui avec son mètre en s'extasiant des mesure qu'il prend.

- Je n'ai jamais mesuré d'épaule aussi large depuis que j'ai commencé ce métier... Se parle-t-il avec un grain d'hystérie dans la voix. 

Il court dans une pièce derrière pour aller chercher des tissus.

- Maën ? Il ne réagit pas et continue de ne regarder pas la fenêtre en m'ignorant royalement. Réponds moi.
- Oui madame ?
Je peux voir l'agacement sur son visage et le mécontentement.
- Pourquoi est-ce que tu fais la tête ?
- Je ne fais pas la tête madame.
- Regarde ma robe.
Je me mets debout devant lui et tourne sur moi-même avec un grand sourire.
- Elle vous va très bien madame. Sans même m'avoir jeté un regard, il me répond.

Je baisse les bras dépitée et me rassois en silence.

Le retour va être festif, on dirait bien... 



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Je n'ai pas posté mercredi, ni samedi... Pour me faire pardonner voici deux chapitres. 

N'hésitez pas a commenter et partager. 

Merci. 

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La couleur de ton cielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant