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Et voilà comment je me suis retrouvée assise ici. Dans le plus réputé des restaurant de la capitale, en tête-à-tête, avec ce Siam aussi bizarre qu'agaçant et surtout avec à une table à au moins dix mètre Maën, l'esclave de Siam ainsi que ses deux gardes du corps...
Siam est parti parler au chef dans la cuisine et pendant ce temps, je gère mon stress en scrutant la moindre moulure au mur. C'est un restaurant ultra chic sur trois étages, nous sommes seuls au dernier. Les murs sont blancs, il y a des moulures au pied des murs, ainsi qu'au plafond. Le sol est couvert d'une moquette noire avec des motifs géométriques blancs au sol. Les tables sont en marbre avec des pieds en métal noir. Aucune nappe sur aucune table et au centre une petite couronne de fleurs séchées.
Siam revient enfin en rigolant fortement avec un homme portant une blouse blanche tombant jusqu'à ses genoux. Il s'assoit face à moi et commence à parler.
- Je ne t'ai pas trop fait attendre ?
- Non ne t'en fais pas... Il me regarde fixement sans réagir. On ne commande pas ?
- Oh non, ici, c'est le chef qui fait un plat pour chaque client en devinant ce qu'il aimerait.
- Ah d'accord.
Le temps file sans qu'un mot ne soit échangé entre nous ce qui nous plonge dans une ambiance respirant la gêne à des kilomètres à la ronde. Je jette des regards par la fenêtre en essayant d'oublier cette gêne omniprésente. En regardant vers la cuisine, je croise le regarde de Maën.
Il est à l'écart sur cette table, son visage si peu expressif habituellement ne montre qu'une chose : l'ennui. Il me regarde fortement en ne quittant pas mes yeux. Je lui esquisse un léger sourire auquel il me répond en me tirant la langue.
Je fais semblant d'être offusqué en mettant ma main devant ma bouche formant un « o ». Je le vois souffler, croiser ses bras sur son torse et lever son menton vers le plafond. D'ici je vois sa gorge large et sa pomme d'Adam bien voyante. Sa mâchoire vu du dessous a l'air plus carrée que d'habitude et ses cheveux si noir tombent en arrière.
- Siana ?
- Oh, euh... oui ?
Il me regarde en arquant un sourcil et se retourne en espérant trouver l'objet de mon absence. Il se retourne avec un grand sourire et me dit :
- Moi aussi, j'adore ce peintre. Je trouve ce tableau magnifique et que ce peintre arrive à faire ressortir des émotions étranges qui se logent au fond de notre inconscient. Des choses dont nous n'aurions même pas idée. C'est comme s'il essayer de nous faire dire...
Je décroche mon attention de Siam en baissant mes yeux du tableau et en tombant sur le visage ennuyer de Maën. Il n'aime pas être en compagnie de gens qu'il ne connaît pas. Ses yeux se plissent à intervalles réguliers. Son torse monte et redescend en même temps que ses bras fortement sans que les trois autres ne lui portent pas une quelconque attention. Il est tout simplement invisible aux yeux de tous...
Sauf les miens...
L'homme dodu au long tablier passe la porte en criant des mots incompréhensibles et avec un sourire énorme. Il dépose deux assiettes devant nous et nous souhaite un bon appétit.
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- Merci beaucoup Ino, c'était délicieux comme à ton habitude.
- Au plaisir de te revoir bientôt en compagnie, je l'espère de cette jolie demoiselle. Il tourne les yeux vers moi et je n'ai que le réflexe de lui sourire en retour.
- C'est une bonne amie à moi.
- Et oui, c'est qu'ils disent tout mon ami.
Ils partent à rire tandis que je suis impatiente de sortir de cette pièce étouffante à l'ambiance désastreuse. Nous sortons enfin avec Siam.
- Alors, ce plat t'a-t-il plu ?
- Oui, c'était excellent, il n'est pas le meilleur cuisinier pour rien.
J'observe la devanture du restaurant et aperçois les hommes de Siam attendant dehors, mais je ne vois pas Maën. Je le cherche du regard, mais ne le trouve nulle part.
- Excusez moi... Les trois hommes se retournent vers moi et me scrutent du regard. Où est Maën ?
- Qui est Maën ? Me demande un des gardes du corps.
- Mon esclave... Ils ne lui ont même pas demandé son prénom...
- Il est parti dans ce commerce. L'esclave me le montre du bout du doigt.
- Très bien merci.
J'avance vers le commerce et y entre sous les regards des trois hommes et de leur maître. J'y trouve Maën au milieu de penderie pour vêtements.
- Maën qu'est ce que tu fais ?
- Regardez j'ai trouver ça. Il me montre une belle robe dans des couleurs que j'apprécie beaucoup. Elle est couleur vermeille.
- Maën comment est ce que tu as appris les teintes ?
- Mais c'est vous a force de me dire que c'est rouge ce n'est pas une couleur et qu'il y en a des teintes.
- Bon viens ils nous attendent. Il m'attrape par le bras et me dit tout bas comme s'il ne voulait pas que je l'entende.
- Pourquoi est ce que vous voulez une robe d'un grand couturier alors que vos robes vous vont si bien ?
Je reste un moment sans réagir. Il me fixe, sa question est très sérieuse, mais je finis simplement par lui répondre.
- Viens, on s'en va Maën .
Il repose le bout de tissu et sort d'un pas rapide sans m'attendre. Le reste du trajet pour aller chez le couturier, il ne m'adresse même pas un regard tandis que Siam ne cesse de parler. J'essaie comme je le peux d'attirer son attention, mais à chaque pas vers lui, il se décale. Dès que je lui pose une question, il s'arrête en faisant semblant d'être intéressé par une étale. Je jette l'éponge assez rapidement.
Nous passons la porte d'entrée et ce Joseph accourt vers Siam.
- Oh mon ami, que fait tu ici ?
- Je t'amène une cliente. Il me montre du bout du bras.
- Oh, si belle, viens de ma petite. Monte sur le pied d'escale et déshabille toi. Il part d'un coup avant que je n'intervienne.
- Devant tout le monde ?!
- Oh ma petite ce n'est pas quatre esclaves et votre petit ami qui vont nous gêner.
- Ce n'est pas ma petite amie.
- Et ce ne sont pas des esclaves, mais des gardes du corps.
- Bon venez avec moi dans ce cas.
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La couleur de ton ciel
RomanceSuivez l'histoire de Siana, une jeune adulte qui vit dans un monde parallèle au notre. En effet dans ce monde la technologie a été troquée contre une magie appelée Kori. Cette magie qui a longtemps servie à aider la population a été détournée par d...