Deeper Into Love [Leeteuk]

Miséricorde, la bise est une calomnie

- Putain, mais tu peux pas avancer, trou du cul ? hurle Leeteuk à une petite voiture qui n'avance pas.

Personnellement, je les appelle les "pots de yaourt". J'ignore bien pourquoi d'ailleurs, mais mon père ne cessait de me répéter ça. J'ai fini par le comprendre. Assise à l'arrière entre Siwon et Donghae. C'est très plaisant, en effet. J'ai l'impression d'être un poivron prise en filature entre deux morceaux de boeuf. La comparaison est assez étrange, concevez-le, mais l'idée est là.

- Tu sais, lui rétorque Siwon calmement, c'est pas en gueulant à ton volant, qu'elle va avancer plus vite. Moi, ce que je ferai, c'est que je klaxonnerai plein pot !

Et en plus, il en rit. Je lui donne un coup de coude dans les côtes pour le faire taire.

- Mais t'es débile, toi ! Tu vas lui donner des idées !

Le concerné me jette un regard dans le rétroviseur et je perds contenance en baissant la tête. La phrase qu'il m'a sorti au pique-nique me revient : "laisse-moi le temps d'analyser la situation, Sarang. Tout ce que je peux te dire, c'est que tu ne me laisses pas indifférent". Que dois-je comprendre là-dedans ? Que je lui plais ?

Quand tout à coup, sans que je m'y attende, une tête se pose sur moi : Donghae s'est endormi. Je souris. Bien sûr, dans ce groupe, on est tous très sympa entre nous, et Yesung ne se gêne pas pour en rajouter une :

- Qu'est-ce qu'il est moche quand il dort la bouche ouverte !

J'échappe un rire.

- Chuuut... tu vas le réveiller ! Et je ne trouve pas, il est mignon.

- Trop vieux pour toi, cousine.

S'il savait, tout changerait... je n'ai pas envie que ça change. Que Leeteuk se fasse virer. Le silence est d'or parfois, sachant que les mots peuvent se montrer révélateurs.

8h04

Bip Bip

Merde, il est 8h ! J'suis à laboure, comme d'hab' ! Comme dans mes habitudes quotidiennes, je prends le premier pantalon qui se trouve dans mon champ de vision, un t-shirt, pousse-toi le chat tu me déranges et un sweet ! J'suis vraiment habillée comme une clocharde, mais ça fera l'affaire puis je saute jusqu'à la cuisine à cloche pieds pour enfiler mes chaussures.

- Si tu tombes, Sarang, s'exclame Siwon, tu me passes 20 balles.

- Très drôle, mais j'suis pas encore à terre ! Xéna la guerrière est toujours prête !

Sur ses mots, je manque de m'étaler la tête la première, sous le regard attentif de ce dernier.

- Toujours pas...

- Et mince !

- Bon, intervient finalement mon cousin en débarrassant. C'est pas tout mais... PUTAIN MAIS JE VAIS TE LES DONNER TES PUTAIN DE CROQUETTES, MERDE ! (faisant sursauter tout le monde, meme le chat qui a perdu l'appétit)... désolé. Sarang, t'es censée être en cours, grouille ! Leeteuk, tu peux l'emmener, s'te plait ? J'suis occupé.

Le concerné acquiesce. Dans la voiture, c'est un peu gênant, troublant. Je compose un message pour Lucas, tandis qu'il tapote ses doigts avec frénésie sur le volant en me jetant des coups d'oeil.

- Pour... j'ai bien réfléchi pour le baiser, commence Leeteuk avec un calme Olympien et... hum... je suis d'accord. À une seule condition : ne pas faire de gestes affectifs devant les membres ainsi que tes amis, arrêter d'envoyer des messages à ce type, là, ça m'agace ! Je te parle, là !

- Désolée, mais ça fait plus d'une condition.

Il fronce les sourcils.

- T'es sérieuse ?

- Roooh, je rigole ! J'ai pas non plus oublié que t'étais radin, j'en ris encore !

Ma phrase lui arrache un sourire tandis que nous reprenons le chemin.

Leeteuk viendra me récupérer après les cours. Yesung lui fait une confiance aveugle sur ça, et je lui en suis très reconnaissante. Je suis actuellement avec Lucas, en train de rire lorsque je vois la Berline noir arriver. Je pose un chaste baiser sur la joue de mon ami et pars rejoindre Leeteuk. Quand je m'assois, je le vois me dévisager en tapant des doigts sur le volant.

- Pourquoi tu l'as embrassé sur la joue ?

Et c'est reparti...

- Bonjour Leeteuk, ravie de te revoir. Comment s'est passée ta journée ? Oh et bien super, Leeteuk et toi ?

Je finis ma phrase par un sourire ironique.

- Désolé, oui moi aussi je vais bien, mais toi tu n'as pas répondu à ma question.

- C'est si important que ça, Leeteuk ?

- Oui.

- OK, bah alors, je ne sais pas moi.. peut-être parce que c'est un pote ! OH PUTAIN C'EST MON POTE, JE NE PEUX PAS LUI FAIRE LA BISE ! MISÉRICORDE, ON VA PARTIR EN TAULE ! OH LA LA...

Mon air tragique a l'air de le faire réagir car il démarre énervé.

- Tais-toi, Sarang, tu vas interpeller tout le monde ! Ma vitre est ouverte !

Je ris.

- Tu mas posé une question, je te réponds.