XIII

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Lord Alexander Sky, 8 octobre 3260, 18h, Arclif.

Assis derrière mon bureau je suis plongé dans la lecture du recueil de poèmes offert par Lord Simon, soudain, je m'aperçois que quelqu'un est présent dans la pièce et me fixe.

- Violet, depuis combien de temps, es-tu ici ? demandé-je en découvrant la fillette discrètement assise sur le parquet.

Elle se relève promptement en souriant.

- Je sais pas, je voulais pas vous déranger, donc j'ai attendu.

- N'es-tu pas censée être avec ton précepteur ?

- La leçon est finie.

Je pose les yeux sur la pendule placée sur un petit meuble. Bonté divine, il est déjà dix-huit heures, j'aurais juré qu'il en était seulement quinze.

- Alors, qu'es-tu venue me demander ?

- Je me disais que puisque Colin et moi vivons ici à présent, nous pourrions vous appelez papa. Si cela ne vous dérange pas, s'empresse-t-elle d'ajouter.

Mon cœur se met à sourire, cette petite va me faire pleurer tant ce qu'elle dit est émouvant. Comment peut-elle poser une telle question alors que la réponse me paraît si évidente ? Je serais incapable de trouver des mots pour décrire ce que je ressens.

- Bien sûr que vous pouvez m'appeler papa, réponds-je en me levant pour aller la prendre dans mes bras.

- J'ai faim, gémit-elle soudainement, comme si ce qu'elle venait de dire n'avait plus d'importance et était acté depuis toujours.

- Le repas ne devrait pas tarder à être servi, allons voir.

Je la repose et la prends sa petite main pour l'emmener questionner le majordome.

23h08

Le soir, alors que les enfants sont couchés, je m'installe avec Rose dans le salon, j'allume une cigarette avant de m'allonger de tout mon long sur le sofa. Rose lève les yeux au ciel en voyant mon comportement, avant de poser une lettre sur la table basse.

- Elle est arrivée cet après-midi.

Je me saisis du papier et le déplie.

Très cher Alexander,

Vous vous en êtes aperçu par vous-même, nous avons été coupés du monde pendant plusieurs semaines. Mais, je tiens tout de même à vous rassurer ; en aucun cas je n'ai été vexé par vos propos. Ne vous inquiétez pas non plus pour ma santé, je me porte comme un charme.

Nous nous attendions à une inondation, nous avons pris soin de mettre le plus de choses à l'abri avant la montée des eaux. Les seuls dégâts matériels connus sont ceux de notre petite écurie, dont le toit s'est envolé.

Je ne préfère ne pas vous mentir et vous dire que la nouvelle de l'adoption m'a surpris et perturbé. Mais, vous savoir heureux peu bien surpasser les fluctuations de mes sentiments. Je suis bien heureux pour votre couple et les enfants, qui semblent déjà être à la hauteur de leurs parents. J'espère qu'ils se sont bien adaptés et que tout se passe pour le mieux. Je suis persuadé que vous allez être un père formidable.

Anastasie m'a proposé de vous inviter, vous et votre famille, à fêter le 21 décembre chez nous. Je vous demande donc, si vous accepteriez cette invitation.

J'attends donc, moi-aussi avec impatience, de vos nouvelles.

Je vous embrasse

Simon

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