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Lord Alexander, 21 décembre 3260, 22h45, Hartfield House

Le repas vient toute juste de se terminer. D'après Simon Mrs. Bennett s'est surpassée, et on ne peut que lui donner raison. Je songe que cela doit être étrange pour Mrs. Adams, que sa mère ait ainsi cuisiné pour elle, c'est pour cela que Lady Anastasie a fini par inviter la cuisinière à se joindre à nous pour la soirée. Mrs. Bennett a d'abord catégoriquement refusé, affirmant que l'on n'avait jamais vu une telle chose, mais Simon avait intelligemment argumenté en disant qu'à présent, elle faisait un peu partie de leur famille. « Et puis, plus on est de fous, plus on rit. » ai-je ajouté sous le regard lourd de la vieille femme.

Mr. Adams avait à peine fini son dessert qu'il était déjà reparti, il voulait être en état pour rouvrir le pub demain matin.

La discussion s'éternise sous le regard fatigué des enfants qui s'accoudent à la table pour retenir leurs petites têtes tombantes de sommeil.

- Et si nous allions dans le salon, propose soudain Rose avec un sourire malicieux aux lèvres.

Violet se réveille soudain et dévisage sa mère d'un regard suspicieux sous les yeux amusés des adultes. La petite blonde se lève et attend que nous fassions de-même pout traverser le couloir et arriver dans le salon. Sur la table est entreposée une pile de cadeaux. Contrairement à ce que l'on pourrait attendre de n'importe quel enfant, Violet ne se précipite pas vers les paquets, mais laisse d'abord son frère s'approcher de son pas lent et prudent. Les doigts du petit garçon glissent sur le large ruban rouge noué autour d'un cheval de bois trop volumineux pour être emballé.

- Celui-ci est pour vous Colin, dit alors Lady Anastasie.

Le garçon la dévisage.

- Colin, que dit-on aux Hartfield pour leur joli présent ? lui demandé-je.

- Merci, répond-il d'une voix presque inaudible.

Je me rapproche et soulève Colin pour le poser sur la selle. Il se penche alors pour faire basculer l'animal de bois et se met immédiatement à rire d'une voix forte qu'on ne lui connaissait, jusqu'ici pas.

- Et voici pour le petit Douglas, dit Simon en tendant au petit, blotti dans les bras de sa mère, un ours en peluche orné d'un gros nœud papillon.

- Oh, monsieur le baron, il ne fallait pas.

- Comment ? Je me dois d'offrir un cadeau à mon filleul. Tenez, il y en a même un pour vous, dit-il en lui donnant un petit paquet.

- Merci mille fois, sir.

La distribution des cadeaux continue alors. Violet s'émerveille devant tous les livres de cape et d'épée qu'elle arrivera bientôt à très bien lire, et Rose verse une petite larme en découvrant le médaillon portant les portraits de ses deux enfants, que je lui offre.

En voyant Mrs. Adams aussi fatiguée de son fils, Simon l'autorise à nous quitter pour mieux nous retrouver demain matin, ce qu'elle accepte avec un grand soulagement.

L'excitation est descendue, et nous nous contentons d'observer les enfants qui ne se détache plus une seconde de leurs présents.

- Simon, joue-nous quelque-chose, s'il te plaît, demande Anastasie à son frère pour apporter un peu d'animation.

L'intéressé se lève de son fauteuil pour aller s'asseoir devant le piano et se mettre à jouer une valse.

- Papa ? m'interpelle Violet en tirant sur ma manche pour me réveiller.

Je baille.

- Excuse-moi, dis-je en baissant la tête vers elle.

- Pouvons-nous danser ? demande-t-elle en glissant sa main dans la mienne.

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